Les origines d’Hallow’en

 

Les origines d’Hallow’en
 Finn Anson
 31 octobre 2024

fête de Samhain

 

Le conférencier invite les auditeurs à garder à l’esprit que la fête d’Halloween s’articule autour des concepts : Paganisme et Christianisme et entre ces deux notions naviguent les limbes, l’Au-delà ou le purgatoire.

Le terme d’Halloween provient de :

Hallow = saint

E’en ou even = veille

 Soit la veille de tous les saints, une fête chrétienne en France mais commerciale dans beaucoup de pays.

Cette fête présente originellement deux aspects la vie : la vie/mort et le Surnaturel / Au-delà.

 Fêter les morts est une coutume ancienne connue.

Durant le paléolithique, l’Homme de Néandertal enterrait ses morts, donc il commence à comprendre qu’il est mortel (exemple du site de la Ferrassie).

Hadès, dieu grec des Enfers et du monde souterrain.

Anubis, dieu égyptien de la momification et de l'au-delà ainsi que le dieu patron des âmes perdues et des désespérés.

Ammout, déesse égyptienne gardienne du royaume des morts.

Hel, déesse des morts dans la mythologie nordique.

Odin, dieu germanique, créateur de la Terre et le représentant de la victoire, du savoir, mais aussi des morts

Mictlantecuhtli, déesse Aztèque reine de l'inframonde, c'est la déesse de la mort

Yama dieu Hindou, juge des morts, souverain des enfers

Shinigami, dieu de la mort japon

Ankou, figure sinistre de la mythologie bretonne, incarnant la mort elle-même

Morrigan, grande déesse reine guerrière irlando-celtique. Elle était surtout associée à l'incitation à la guerre, puis à la fureur et à la frénésie de la bataille, et enfin à la porteuse de mort.

Toutes ces sociétés ont tenté de créer des transitions entre la vie et l’Au-delà.

 L’Eglise des premiers siècles cherche à trouver son équilibre parmi toutes ces cultures. Elle a voulu tisser un dogme en incluant une version altérée sur les traditions anciennes. Mais comment inclure les morts ? d’où la création d’une fête des saints, jour de consécration des martyrs après les persécutions romaines.

En 609, l’empereur romain Héraclius 1er ? donne un temple aux chrétiens afin d’y établir une église qu’ils dédient à Sainte Marie des martyrs. La fête des saints sera décalée plusieurs fois, puis est fixée au Xie siècle par Odilon de Cluny le jour suivant le 1er novembre.

 Cette fête des saints renvoie à la tradition irlandaise de la fête de Samhain. Elle durait plusieurs jours et symbolise le passage : de l’été à l’hiver / elle symbolise la mort et la renaissance, le cycle de la vie, le travail sur soi et la méditation / lumière et noirceur.

L’accouplement de Morrigan et Dagda durant cette fête permet l’équilibre du monde des hommes.

Le temps est suspendu : le passé, le présent et l’avenir se produisent simultanément durant les 3 nuits de Samhain ; les anciens tumuli étaient ouverts, considérés comme des portails vers l'Autre Monde. Les druides commémoraient le commencement d’un cycle nouveau : les feux des foyers étaient éteints après la première gelée suivant la pleine lune d’octobre. Les druides rallumaient ensuite le feu sacré pour la communauté à l’aide d’une roue représentant le soleil, frictionnée par un fuseau.

Les gens faisaient la tournée des maisons pour obtenir des offrandes pour les morts : refuser de la nourriture provoquerait leur vengeance : des bonbons évidemment mais des fruits de saisons (pommes ou noix) ou des gâteaux, appelés soul cakes ou gâteaux de l’âme. En échange de leurs offrandes les habitants de la maison recevaient un poème. Cette idée "d'apprivoiser la mort" est à l'origine des fameuses danses macabres du Moyen-Age pendant lesquelles "morts" et vivants dansaient ensemble.
Des feux de joie étaient également allumés pour effrayer les fées. Ceux qui devaient sortir la nuit portaient des navets (ou des betteraves) creusés, avec à l’intérieur un charbon ardent. Les villageois laissaient des offrandes de nourriture au bord de leur village pour les esprits errants et le peuple des fées. A la fin des célébrations, chacun ramenait chez lui un brandon du feu sacré pour allumer leur propre feu de joie, des torches dans leurs champs ou tout simplement leur propre foyer. Ce feu protégeait tout au long de l'année jusqu'à la prochaine célébration. Les anciens considéraient que rallumer le feu autrement portait malheur. Les cendres des feux de Samhain étaient répandues dans les champs pour les protéger durant les mois de l’hiver (et enrichir le sol).

 Aujourd’hui Halloween perpétue un peu la fête de Samhain, mais grotesque car vidée de son sens puisqu’uniquement commerciale. Demandez aux enfants pourquoi ils vont dans les maisons demander des bonbons !

 Environ 50 personnes ont participé à cette présentation.

Compte-rendu : Marie Palué.