Rencontres Historiques

Compte-rendu des Rencontres Historiques de La Tour Blanche
Du 22 Novembre 2014

M. COMBET : FRANCOIS 1er : DU REVE ITALIEN AU DESASTRE DE PAVIE.
A .M. COCULA : BRANTOME ET LES GRANDS CAPITAINES. 

 M.A. Martineau et G. Polteau de la compagnie Amalthée accueillent en Musique Renaissance la centaine de participants à cette après-midi clôturant les manifestations célébrant le quatre-centième anniversaire de la mort de Pierre de Bourdeille, abbé Brantôme.

MICHEL COMBET nous parle tout d’abord des guerres d’Italie (1494- 1559), en particulier de celles qui se déroulent pendant le règne (1515-1547) de François 1er qui verront combattre les « Grands Capitaines » de l’œuvre de Brantôme.
A l’origine de ces 11 guerres d’Italie des revendications d’héritage : le Royaume de Naples pour Charles VIII qui part le conquérir en 1494, puis le Duché de Milan pour ses successeurs Louis XII et François Ier. Charles VIII fait une entrée triomphale à Naples en 1494, mais doit en repartir dès 1495, ayant déclenché l’hostilité du Saint Empire Romain Germanique ainsi que celle du Pape et de différents états italiens. Charles Quint régnant sur l’empire des Habsbourg et l’Espagne entre 1520 et 1556, les conditions de la guerre se trouvent modifiées.
L’Italie de la Renaissance sert alors de champ de bataille pour des querelles dynastiques entre les Habsbourg et la France. Il y aura, bien sûr, la victoire de François 1er à Marignan en 1515 (bataille dite de « géants », avec une artillerie rénovée et plus de 16000 morts), mais les succès militaires seront également suivis de défaites pour les deux camps, et l’issue de la guerre reste incertaine jusqu’en 1525 à Pavie, lorsque les Impériaux infligent à François 1er une défaite décisive. François 1er est fait prisonnier, incarcéré à Madrid, sa détention échangée contre celle de ses 2 fils qui ne seront libérés, contre une énorme rançon, qu’en 1530. Pendant ce temps, une activité diplomatique intense aboutira au mariage de François 1er avec la sœur de Charles Quint, Eléonore d’Autriche, à la perte de l’Artois, mais à la conservation de la Bourgogne.
Désormais les nouvelles guerres voient s’affronter les deux beaux-frères. Les combats se passent en Provence et Champagne-Picardie et toujours en Italie. François 1er cherche de nouvelles alliances, avec les Princes protestants, avec les Turcs et leur chef, Soliman dit le Magnifique. La nature de la guerre, surtout, change profondément : on assiste à la fin de la Chevalerie, on a recours à de véritables armées de mercenaires, l’artillerie se développe faisant énormément de pertes humaines. Enfin, en plus de revendications territoriales se font jour les affrontements religieux.
Mais, si la nature et les objectifs des guerres changent au cours de ces guerres d’Italie, ces dernières ont profondément influencé en France la Culture et les Arts ainsi que l’organisation de l’Etat-Nation.
Une pause musicale nous permet d’apprécier quelques morceaux de musique de la Renaissance interprétés par M.A. Martineau et G. Polteau.

A.M. COCULA nous parle ensuite de Pierre de Bourdeille, dit « Brantôme ». Il naît en 1640, les guerres d’Italie sont terminées et les guerres civiles et religieuses vont leur succéder. Ni fortune, ni destin ne voudront qu’il soit lui-même un « grand capitaine» mais il sera fasciné par ceux de la génération précédente.
L’enfance de Brantôme est heureuse, auprès de «Grandes Dames »  lettrées : Marguerite de Navarre et sa mère. De là viendra sans doute son talent de conteur. Puis son adolescence est studieuse, au Collège puis à l’Université de Poitiers. Mais à l’époque, la gloire ne vient pas de la culture mais de la bravoure sur les champs de bataille, et nous sommes en pleines guerres civiles à sa majorité. En 1560 il intègre la cours des Valois et suit un parcours de courtisan auprès de Catherine de Médicis.
En 1582 meurt son frère ainé et il décide de revenir en Périgord, c’est alors qu’il subit deux échecs, il se voit refuser par Henri III la sénéchaussée du Périgord et par la veuve de son frère, Jaquette de Montbron, sa main. De dépit il a alors la tentation de se mettre au service du Roi d’Espagne mais une mauvaise chute de cheval l’immobilise définitivement. Il prend alors une forme de revanche en écrivant sur les « Grands » du monde qui l’ont précédé : Grands Capitaines, Grandes Dames et Colonels d’Infanterie.
A.M. Cocula nous présente alors quelques portraits de ces grands capitaines avant de conclure en rappelant qu’à l’époque où Brantôme écrit, la guerre a changé de nature, les codes de la chevalerie s’effacent, le thème de la croisade disparaît, les nouveaux progrès de l’artillerie font qu’on ne sait plus qui tue et qui l’on tue. Bien qu’il fasse mine de toujours rester en arrière-plan dans son récit des grands capitaines, il y exprimera son regret d’une période historique révolue ou la bravoure était synonyme d’une noblesse qu’il magnifie en contraste avec cette période de guerre civile qu’il vit douloureusement.
Ce survol d’un XVIe siècle de lumières et d’ombres superbement décrit par les deux historiens invités se conclura par une troisième intervention du groupe Amalthée qui nous interprètera branles et pavanes et réussira l’exploit de faire danser ses auditeurs.
Ajoutons à cela qu’une trentaine de livres et brochures seront vendus et une dizaine de livres de la Bibliothèque départementale de Prêt seront empruntés et l’on peut dire que ces sixièmes Rencontres historiques de La Tour Blanche auront enrichi intellectuellement tous ses participants.
Claude Duverneuil.


Cliquer sur l'image pour l'agrandir






 



Visites de la grotte et des carrières de Jovelle

 

Le Jeudi 21 Aout, le Dimanche 21 septembre et Dimanche  9 Novembre 2014, toute la journée, de 9h à 18h, par groupes de 12 personnes en moyenne, les curieux de préhistoire et d’histoire ont pu visiter la grotte et les carrières de Jovelle. 264 personnes ainsi découvrir ce site fascinant de Jovelle, un concentré de vestiges de l’activité humaine  allant de la préhistoire au XIXe siècle. 
Ces visiteurs ont pu bénéficier des commentaires des archéologues professionnels du Conseil Général, Jean Pierre Chadelle et Céline Lagarde-Cardona. Le terme de "grotte de Jovelle" recouvre en fait plusieurs ensembles : une grotte ornée de gravures paléolithiques, un gisement du même âge que les gravures, une grotte sépulcrale de la toute fin de la préhistoire, une carrière médiévale de meules et un site d'extraction de pierres de taille, à l'air libre puis souterrain, dont l'exploitation s'est terminée dans la première moitié du XXe siècle. Les gravures préhistoriques (surtout des mammouths) se situent sur les deux parois, sur la voûte, ainsi que sur les blocs issus du démantèlement de la paroi sud par les carriers. Par la manière dont sont dessinés les animaux, ces gravures sont à rapprocher des œuvres les plus anciennes de l'art préhistorique. L'essentiel des silex taillés recueillis sur le sol de la cavité indique également le début du Paléolithique supérieur (Aurignacien). Cette ancienneté et l'association des gravures sur les parois et des vestiges dans le sol, fait rare, donnent à la grotte de Jovelle un grand intérêt scientifique. Le Conseil Général, qui en est propriétaire depuis 2006, a engagé un programme de protection qui passe par le contrôle de la végétation, le suivi climatique de la cavité et la construction d'un abri destiné à mettre hors eaux les parois et les blocs ornés. Des journées d'ouverture au public sont organisées pour permettre la découverte de ce patrimoine méconnu et le placer en quelque sorte sous la protection du plus grand nombre.
Avec Danielle Bleschet, Isabelle Danvin, Francis Bourigeaud, Gabriel Duverneuil, Francis Gérard, Jean-Pierre Marciniack et André Vigne, comme guides et « éclaireurs », les visiteurs ont pu découvrir ce monde à part des carrières souterraines et des ouvriers carriers qui va se constituer à partir des années 1830 et qui va durer jusqu’en 1950. Le parcours a commencé par  l’exposition des outils principaux utilisés par ces carriers, leur évolution dans le temps, puis par  la description des méthodes d’extraction, de transport des blocs. Dans les galeries aujourd’hui rendues au silence les visiteurs vont découvrir que l’’histoire de ces carrières se lit au travers des graffiti, dessins, tableaux d’extraction,  tracés sur les murs au crayon de maçon, au noir de fumée, à la peinture, ou tout simplement en utilisant l’argile présente partout dans les diaclases. Ils ont découvert  également les traces de la deuxième activité qui  prit le relais des carrières, celle de la culture du champignon de Paris. Du début du XXe siècle aux années 1970, les champignonnistes vont occuper les galeries abandonnées par les carriers, y installer un système d’arrosage en puisant l’eau dans une petite rivière souterraine alimentant un bassin, puis  former ces  longues bandes de meules encore visibles,  constituées de fumier de cheval et de poudre de calcaire dans lesquelles ils introduirons le « blanc » qui donnera au bout de trois semaines et après des arrosages réguliers, trois mois de récolte d’un délicieux champignon.
Il reste encore beaucoup à découvrir dans ces carrières, et le Club Histoire de La Tour Blanche va s’y employer ces prochaines années.

Jean Pierre Chadelle  et Gabriel Duverneuil

 Photos de la carrière de Jovelle.


Jovelle nord , bouche de cavage
 

Front de taille avec extraction des blocs interrompue

Aupy Maurice à la garenne de Cercles

Accident de Tardieu chef de gare à la Tour Blanche

Guillaume II empereur  d'Allemegne

Maunat Jean , carrier chez mr Lacour

Chantier Abandonné

Chapuzet Léon, classe 1888 et de passage au 1er décembre 1928

Jeunes filles

Dubois Charles, puisatier à Fléac Charente signe la réalisation du puits d'aération

Puits d'aération

Au pieds du puits d'aération


Compte mètres linéaire de saignées (chambrures) réalisé par un chambreur.

Général Boulanger.


Sortie d'un puits d'aération

Ouverture de silo sur le plateau prés du château de Jovelle

Le même silo recoupé par la carrière Jovelle Nord Est.

Trace d'un silo situé prés du précédent.

.Allemand avec casque à pointe

                                                                             
Photos des champignonnières

Champignonniste largage 15.05.1957

Compte de champignonniste

Reste de meules de champignons

Dates du lardage des meules 03 août 1935

Tableau de champignonniste et date du lardage 9.7.1939

Bassin d'alimentation en eau des galeries pour l'arrosage des meules de champignons.
   

Léquipe des compagnons champignonnistes:Chapuzet,Lafont,Servé,Freyssignac,Bonnefont,Duclaud,Etourneau 1937
   Photos grotte de Jovelle   
Bouquetins

Mammouth

Visiteurs




Visiteurs avec J-P Chadelle.

Rencontres historiques

Cher(e)s ami(e)s
Vous êtes attendus Samedi 22 Novembre à La Tour Blanche de 14h à 18h, salle polyvalente
pour les Rencontres historiques organisées par le Club Histoire Mémoire et Patrimoine de La Tour Blanche et des environs
qui vont clore les célébrations du 400e anniversaire de la mort de Pierre de Bourdeille dit Brantôme.

Au programme
deux conférences avec :
Michel Combet qui évoquera François 1er "Du rêve italien au cauchemar de Pavie"
Anne-Marie Cocula qui nous parlera de cette œuvre peu connue de Pierre de Bourdeille,
"la vie des grands capitaines"  et de ce qu'elle nous révèle de son auteur.

 Marie-Agnes Martineau et Gaëtan Polteau nous gratifierons d'un accueil et d'un  intermède musical Renaissance.

Il y aura un prêt de livres de la Bibliothèque Départementale de Prêt, sur les thèmes abordés et une  vente-dédicaces des livres des conférenciers.

 Bar avec café boissons et crêpes.

l'entrée sera gratuite pour les moins de 18 ans et pour les plus âgés Il  sera demandé une participation aux frais de 5€,

En espérant avoir le plaisir de vous retrouver le Samedi 22 Novembre
Bien amicalement
--
Gabriel Duverneuil 11 rue de la Porte Latine 24320 La Tour Blanche 0553906341
 
 

Compte-rendu de la conférence du 20 octobre 2014

« La Tour Blanche et l’enclave angoumoise pendant la guerre de Cent ans »
Conférence donnée par Gabriel Duverneuil le Lundi 20 octobre 2014


Environ 70 personnes ont assisté à la conférence, tout d’abord G. Duverneuil rappelle :


Le 24 Octobre à la Fabrique (Saint Astier) « Pouvoir et Galanteries » pièce de théâtre sur la vie de Pierre de Bourdeille dit Brantôme 
 

Le 22 Novembre : « Rencontres historiques de La Tour Blanche » avec Anne-Marie Cocula sur Pierre de Bourdeille et la vie des Grands capitaines et Michel Combet sur François 1er.


Pour raconter cette guerre qui dévasta non seulement l’Aquitaine mais une bonne partie de la France et même d’autres contrées G. Duverneuil le fera en se mettant à la place d’un bourgeois de La Tour Blanche, Hélie Guérin, drapier de son état, dont l’existence est avérée par un bail qui lui est octroyé pour le four banal du bourg en 1349. Parlant occitan et Français, en relation avec Périgueux et Angoulême, Il sera parfaitement au courant de ce qui se passe dans les environs, mais ignorera la plupart des évènements du Nord.


Précisons le contexte local avant le début des hostilités.


Depuis 1308, La Tour Blanche fait partie de l’enclave angoumoise en Périgord, donnée en apanage à Philippe d’Evreux, puis à Jeanne de Navarre, son épouse, par le Roi de France, Philippe IV le Bel.

 
Jouxtant ce territoire se situe le Duché de Guyenne, possession anglaise.

 
Philippe IV le bel a 3 fils qui mourront, ainsi que leurs héritiers mâles, sans descendance mâle et une fille, mariée au Roi d’Angleterre, Edouard II. Deux prétendants au trône de France se présentent : Edouard II d’Angleterre puis son fils et ses successeurs face à un neveu de Philippe IV, Philippe VI de Valois, puis son fils Jean le Bon, puis Charles V, VI et VII. Cette guerre de succession durera jusqu’en 1453 et l’enclave angoumoise, en « frontière de guerre » passera alternativement d’un camp à l’autre.


1337_1360 voit se succéder une séries de victoires anglaises et de désastres français. En 1337, Philippe VI prétextant un refus d’hommage d’Edouard III pour la Guyenne la confisque et déclenche les hostilités. 
 

En 1339, les Anglais prennent Parcoul, St Astier,…Montenceix, puis Bergerac en 1345. Pierre de la Tour et Hélie de Bourdeille y sont faits prisonniers contre rançon .Pendant ce temps, le Comte de Derby terrorise la région avec ses chevauchées dévastatrices et installe même au château des Roches (près de Verteillac) un de ses capitaines, Guillaume de la Clote. On sait qu’en 1346, P. de la Tour se bat au côté du futur Jean le bon pour reconquérir Aiguillon, ce qui d’ailleurs échoue. La Tour Blanche est épargnée jusqu’en 1347, mais à cette date, une garnison anglaise occupe le Château. C’est aussi à cette époque qu’a lieu la bataille de Crécy où les troupes françaises se font décimer par les archers anglais. H. Guérin n’en a sans doute pas entendu parler, mais ce qui est à l’ordre du jour, ce sont les ravages de la peste noire. D’après le livre de comptes de la ville de Périgueux, par exemple, celle-ci passe de 1500 feux (foyers) vers 1340 à 250 en 1357. 
 

En 1350, Pierre de la Tour convainc Guillaume de la Clote de se rallier au nouveau Roi de France Jean le bon et obtient pour ce service que lui-même et sa sœur Marie de la Tour, coseigneurs de La Tour Blanche tiennent directement leur fief du Roi.


Après celles du comte de Derby, les chevauchées du Prince Noir, fils du Roi d’Angleterre continuent et la ville de Poitiers est complètement mise à sac.


En 1360 est signé le désastreux traité de Brétigny donnant le tiers du territoire français à l’Angleterre, et en conséquence, l’enclave angoumoise devient anglaise.


1360_1369 est une période de paix relative qui permet recensement et levées d’impôts par le Prince Noir.


1369_1376 voit l’amorce d’une 1ère reconquête de l’Aquitaine par le Roi de France Charles V le Sage. Il suscite une coalition des seigneurs féodaux contre les fouages (impôts) levés par le Prince Noir, donc par le Roi d’Angleterre, Edouard III. Charles V a su réorganiser son armée, se rallier de nombreux féodaux, dont le Comte du Périgord. C’est alors que le Prince Noir ordonne le siège de Bourdeilles qui est pris au bout de 11 semaines et nomme le Sieur de Mussidan, fidèle aux Anglais, capitaine de la place forte. Par contre, la ville de Périgueux se rallie à Charles V et jouera un rôle essentiel dans la reconquête. 
 

Enfin en 1372 arrive Du Guesclin qui réussit à rallier les seigneurs du Poitou, traditionnels alliés des Anglais, puis est accueilli en fanfare à Périgueux, de là il reconquière le Périgord.


Les comptes de la ville de Périgueux nous ont laissé, par exemple, un état précis des sommes versées aux divers corps de métiers pour fabriquer les machines de guerre acheminées à grande peine pour reprendre La Tour Blanche le 9 mars 1376.


1378_1399 sont des années de guerre civile où s’affrontent les seigneurs fidèles au Roi, la ville de Périgueux aux Comtes du Périgord. Enfin Archambaud V et VI, Comtes du Périgord sont bannis par le Roi de France et le comté de Bourdeilles appartient de nouveau au Roi de France. Pendant ce temps, les Anglais renforcent leurs positions à l’ouest du Périgord. 
 

1399_1430 sont les années les plus sombres. Elles voient s’affronter au Nord Armagnacs et Bourguignons et on assiste au désastre d’Azincourt où les archers anglais en petit nombre, mais bien installés stratégiquement mettent en déroute la fine fleur de la chevalerie française. Au sud se mène la « guerre des châteaux »où se succèdent rançonnages, trêves payantes, changements de camp pour les chefs et affrontements.


La Tour Blanche est à nouveau en « frontière de guerre » et on assiste à une véritable valse des garnisons françaises et anglaises. Mais… en 1428… on apprend qu’un Te Deum est dit à Périgueux pour célébrer la levée du siège d’Orléans par une certaine Pucelle !


1430_1453 marquent la fin d’une « guerre sans fin ». Charles VII réorganise les finances et l’armée. L’Angleterre se heurte à des difficultés internes. Une trêve est décidée, vite rompue comme les précédentes, les affrontements reprennent et, enfin une victoire française à Formigny en 1450 annonce celle de Castillon en 1453 qui met fin à 120 ans de conflit. 
 

Faire l’état des lieux après cet interminable guerre, c’est souligner qu’Angoumois et Périgord sont totalement ruinés, leurs populations décimées, les châteaux, églises, monastères, hôpitaux en ruines. Mais la manière de faire la guerre, l’administration et les finances vont évoluer. Le pouvoir royal s’est consolidé et le Roi est mieux respecté de ses féodaux.


Les grands gagnants sont évidemment les nobles fidèles au Roi comme les Bourdeille, les membres de l’Administration, grâce à leur savoir, comme les Bertaud à La Tour Blanche et certains membres de la petite noblesse comme les Grand à Tinteillac. Les grands perdants sont bien sûr les paysans décimés, ruinés pour l’essentiel, bien que ceux qui survivront trouvent parfois de meilleures conditions de travail. D’autres grands perdants sont les membres de la petite noblesse qui ont fourni le gros des troupes de l’armée royale et ont été décimés.


La Tour Blanche sort exsangue de ce conflit et il faudra attendre la fin du XVe siècle, c’est-à-dire LA RENAISSANCE pour qu’elle retrouve l’activité qu’elle avait au début du XIVe siècle.


Claude Duverneuil

Château de La Tour Blanche

                                 
chronologie des seigneurs de La Tour Blanche pendant la guerre de  100 ans et de leurs suzerains

 


le siège d'une ville pendant la guerre de Cent ans

La brochure est en vente au Bar Tabac de Marie Bordier La Tour Blanche






Résumé de la conférence du 20 Octobre 2014 :


La Tour Blanche et l’enclave angoumoise en Périgord pendant la guerre de Cent ans


  Au cours d’une conférence le 20 Octobre dans la salle polyvalente de La Tour Blanche à 20h 30, Gabriel Duverneuil, va présenter le résultat d’un travail de deux ans sur la châtellenie de La Tour Blanche aux XIVe et XVe siècles.

Enclave de l’Angoumois en Périgord du début du XIVe siècle jusqu’à la Révolution, les faits et documents concernant La Tour Blanche doivent être recherchés aussi bien en Angoumois qu’en Périgord.


Si quelques historiens (Dujarric Descombes, De Massougnes) ont, au XIX et au début du XXe, exhumé des documents  concernant La Tour Blanche pendant cette période, aucun travail de synthèse spécifique n’a été entrepris depuis. Par contre tout au long du XXe siècle jusqu’à ce jour, le Moyen âge en Périgord et en Angoumois  a été l’objet d’études de la part d’historiens et historiennes prestigieux qui ont apporté des faits et des éclairages nouveaux  concernant ce nord ouest du Périgord.


Pour n’en citer que quelques-uns, J. Burias, G. Clément-Simon, L. Imbert pour l’Angoumois,  D. Dulong-Choubry, A Higounet-Nadal, L. Grillon, G. Lavergne, M. Laharie, B Lachaise, B Fournioux, J Roux pour le Périgord,  ont, dans des travaux à caractère historiquement plus large, mis au jour  des éléments nouveaux sur La Tour Blanche.


Ce travail de collecte ajouté à quelques trouvailles personnelles ont permis à G. Duverneuil de pouvoir décrire l’évolution de cette châtellenie pendant la durée de la guerre de Cent ans.


Tous les acteurs de cette histoire seront évoqués, Le comte de Derby qui fait prisonnier le seigneur de La Tour Blanche, Pierre de La Tour, au siège de Bergerac, Du Guesclin qui prend La Tour Blanche, les divers capitaines qui gardent le château pour le roi de France ou d’Angleterre et évidement les Bourdeille : Archambaud, Arnaud 1er, Arnaud II, qui succèdent aux La Tour comme seigneurs de La Tour Blanche. Les différentes phases de cette guerre seront présentées avec les conséquences qui en résulteront pour la ville et le château de La Tour Blanche.


Dans une deuxième partie, les bouleversements que provoquera le conflit, dans la société, les mentalités, l’économie et l’architecture seront analysés avec leur illustration au niveau local.


Rendez-vous à la salle polyvalente de La Tour Blanche Lundi 20 Octobre à 20h 30.


La conférence est gratuite






ERRATUM



Mme Mazière de Trélissac a eu l'amabilité de m'informer que j'avais commis une erreur dans le "compte rendu de la promenade historique du Chapdeuil" de septembre 2013. Voici ce que j'avais écrit sur le château du Chapdeuil p 20 deuxième paragraphe
"Au XXe siècle le château sera acheté par la famille Mazieres-Augereau puis en 1978 par les actuels propriétaires Mme et M. Daleyrac."
Madame Mazière m'a informé que le château fut acheté au XIXe siècle par la famille Augereau et que les Mazière en ont ensuite hérité.
Dont acte. 
Pour ceux qui possèdent la brochure merci de rectifier ce changement de siècle!" 
Gabriel Duverneuil 

Compte-rendu du club Histoire et Patrimoine de La Tour Blanche du 3 octobre 2014


            Conférence à Cercles de Gabriel Duverneuil
 
        Archéologues amateurs : de la prospection à la fouille 

           de la grange et carrière médiévale de « Chez Tézy »

                       Une aventure de quatre ans

Tout d’abord, G. Duverneuil tient à remercier Madame Laval qui a donné son autorisation pour entreprendre ce travail sur un terrain lui appartenant, M-J. et G. Farges  pour leur collaboration et tous les bénévoles qui ont peu ou prou participé.


 Cette aventure a duré 4 ans et a comporté 3 étapes : prospection, sondage-décapage et fouille.                                                  
          *La prospection consiste à repérer des traces de vestiges archéologiques pouvant être intéressants et d’en informer par la rédaction d’une fiche le Service Régional d’Archéologie (SRA). Cette démarche ne permet pas la fouille.
           *Le sondage-décapage s’est déroulé en 4 étapes après une autorisation délivrée par le SRA.


      -de Septembre 2010 à Juin 2011 : Carroyage (découpage en carrés de l’aire d’étude délimitée de 132 m2) et relevé des niveaux de départ. Puis décapage durant des séances de 3h environ, mobilisant 5 à 6 personnes. Cela a nécessité environ 350h de grattage-tamisage, nettoyage et marquage du mobilier (objets) recueillis.


     -de Mai à Octobre 2011 : Relevé sur papier millimétré du plan de l’aire étudiée, altimétrie des points caractéristiques et photo de chaque carré.
     -d’Octobre à Décembre 2011 : à partir des relevés précédents, numérisation sur ordinateur du plan du site (silos, trous de poteau, traces d’outils agricoles tractés (araires)) et classification du mobilier recueilli.


     -début 2012 : Rédaction d’un rapport de sondage proposant une chronologie et une interprétation de l’occupation du site. A ce stade, beaucoup de questions restent en suspens nécessitant une fouille des structures mises au jour.
   *D’où la demande d’autorisation de fouille programmée, qui sera obtenue après passage du rapport de sondage en commission au SRA. Ses objectifs sont :
       - fouille des silos et trous de poteaux sur les conseils de  Patrice  Conte (SRA Limousin).
       -conduite de la fouille des carrières sur les conseils de  Jacques Gaillard,(spécialiste des carrières (antiques, médiévales et contemporaines) en Saintonge.
       -relevé ses coupes stratigraphiques.
       -diagrammes stratigraphiques et chronologiques.


Finalement sept silos sont fouillés (deux de plus que ce que laissait supposer le décapage)  et la fouille des trous de poteau en révèle finalement 39, permettant d’évaluer la surface du bâtiment à 50 m2 environ. Quatre niveaux de carrière sont mis au jour, les empreintes des traces de pics relevées ainsi que les dimensions des  modules de blocs extraits. Quant au mobilier, 90% se trouve dans les silos et la carrière et 50% du mobilier des silos dans le petit silo. Il s’agit de céramiques utilitaires, rustiques, datées des XIII et XIVe siècles (fragments de poteries, fusaïole, pesons).On note peu de fer (clous), la présence de torchis et aucune trace de foyer.


Le plan définitif fournit de façon précise l’emplacement des silos, des trous de poteau, de la carrière  et les traces de défrichage et labours et permet enfin quelques hypothèses fondées sur la chronologie de  l’utilisation du site.
Sur ce site s’élevait un bâtiment agricole (grange) utilisé jusqu’au XIVe siècle (pendant la guerre de 100 ans). En fait, il s’agit du 2eme établissement agricole médiéval trouvé après celui de Jovelle dans notre secteur.


Puis le site est abandonné et « redécouvert » par les carriers, enlevant 20 à 30 cm d’épaisseur de calcaire, (ce qui détruit le haut des silos et des trous de poteaux) qui l’exploitent jusqu’à la fin du Moyen Âge puis l’abandonnent. Ensuite, les traces d’araire montrent un défrichage et une mise en culture, probablement au milieu du XIXe siècle puis de nouveau un  abandon au XXe siècle. 


           En conclusion, G. Duverneuil souligne que ce travail fut à la fois passionnant et enrichissant, qu’il a pu être mené à son terme grâce à un réel travail d’équipe et au soutien sans faille du SRA, en particulier d’H. Gaillard. Cette fouille a permis d’acquérir rigueur et méthode pour les participants, mais aussi d’accroître nos connaissances historiques sur l’exploitation et l’occupation du sol depuis le Moyen-Age dans notre région.


Claude Duverneuil


Cliquez sur la photo pour l'agrandir.


     Séances de décapage










                     
 Séances de tamisage
                     

 







dégagement d'un bloc de la carrière

partie ouest après décapage

coupes des silos 1 à 4
coupe silos 5 à 7










dessin mobilier silo S6

                               
dessins mobilier S2 S4 S5
Diagramme stratigraphique

fusaïole
peson de métier à tisser

oule
bol
mobilier S7


plan de la carrière
plan des trous de poteaux




Stries de défrichage
stries de labour diagonales

stries orthogonales de défrichage