Compte-rendu des conférences du 20 novembre 2021 consacrées aux dernières techniques de l’archéologie.

Ce 20 novembre 2021, nous recevions avec joie nos amis

Hervé Gaillard et Jean-Pierre Chadelle.

 

C’est Monsieur Hervé Gaillard, archéologue responsable de la Dordogne à la DRAC d’Aquitaine, qui entame cette demi-journée après quelques mots d’accueil du président Duverneuil.

Il décrit les outils modernes de la recherche archéologique et commence par les relevés et d’abord la photogrammétrie qui, à l’aide d’un drone et d’un appareil photo assistés par ordinateur, permet d’obtenir des images en 3d., des plans, des coupes, etc…avec l’inconvénient des aléas climatiques et de la végétation qui risque de masquer. Il présente ensuite la lasergrammétrie : un appareil monté sur un trépied qui envoie un faisceau laser sur 360°, permet un relevé topographique de grande précision depuis le sol, mais en noir et blanc avec peu de recul dans les espaces étroits.

Notre conférencier passe ensuite aux moyens de détection des sites. Il présente le LIDAR (moyen de détection et de télémétrie par laser) qui peut être embarqué à bord d’un aéronef et fournit un nuage de points (jusqu’à 25/m²) avec calcul de coordonnées GPS et permet de couvrir une large surface et donner le modelé du terrain, excellent outil dont l’inconvénient est de coûter cher. Il existe d’autres moyens pour le prospection ; ils peuvent être électrique, géomagnétique ou géoradar par envoi d’ondes ou d’influx électrique dans le sol et lecture de la réponse. Enfin, et pour terminer, Hervé Gaillard évoque la prospection sous les eaux essentiellement par photogrammétrie et sonar embarqué, souvent couplés à un GPS, qui donnent de bons résultats dans ce milieu difficile.

Une pause permet au public de déambuler, de se désaltérer et de bavarder.

Monsieur Jean-Pierre Chadelle, qui vient de prendre sa retraite et qui a été archéologue au service départemental, poursuit en présentant les techniques de fouille, à titre d’exemple, il montre un chantier à Laussel daté de 1911 dans lequel les chercheurs manient la pelle et la pioche à l’affût de l’objet qui apportera la confirmation de thèses ou révolutionnera les connaissances. Il fait suivre une série d’images d’un chantier à Combe-Saunière datée de 1995, où les fouilleurs travaillent au pinceau et au tamis, des carrés sont délimités permettant le repérage spatial, autant de progrès des méthodes de fouille. Des coupes sont réalisées en vue de faciliter la datation. Les chantiers actuels font également appel à de multiples sciences comme la géologie, la palynologie, la malacologie, l’anthropologie, etc…

Notre conférencier aborde ensuite la datation, domaine crucial de l’archéologie. Là encore des progrès techniques ont été accomplis, certains sont basés sur de isotopes dont le poids atomique décroit avec le temps ainsi l’uranium-thorium, le carbone et d’autres techniques comme l’électroluminescence, etc…Les progrès de la datation font qu’en 1915, on datait la terre de 1,3 milliards d’années ; en 1938 de 2,5 ; en 1950 de 3,5 ; et en 1953 de 4,55 Ma. Jean-Pierre Chadelle, répond ensuite aux questions et commentaires du public.

Nos deux amis sont longuement applaudis par un public reconnaissant et satisfait.

Les conférences étaient suivies par une cinquantaine de personnes.

André Vigne.


 

 

Outils, technologies et méthodes de l’archéologie aujourd’hui

L'objet de l'archéologie, comprendre et appréhender les vestiges matériels du passé, bénéficie depuis longtemps déjà de l'apport de disciplines connexes, de la physique à la biologie en passant par la géologie.

Hier, c'était la méthode stratigraphique qui autorise la lecture des différentes couches d'un site ou encore la datation par le carbone 14, véritable révolution.

Aujourd'hui, la généralisation du numérique ouvre des champs immenses dans le domaine du relevé du visible, de la détection de l'invisible depuis le ciel, sous la terre et sous les eaux. L'analyse technique des matériaux a également gagné par les progrès de l'optique, de la chimie organique ; l'environnement d'hier est perçu au travers d'infimes indices végétaux et pour la faune, d’énormes progrès ont été faits avec une science nouvelle l'archéozoologie.

Ce sont ces avancées multiples dans la compréhension du passé que l'on se propose d'exposer, illustrés d'exemples régionaux.

Interviendrons successivement

Hervé Gaillard : ingénieur d’études au service régional de l’archéologie de la DRAC Nouvelle-Aquitaine, où il est chargé du territoire de la Dordogne,

Jean-Pierre Chadelle : ex-archéologue au conseil départemental, chercheur au laboratoire PACEA à l’université de Bordeaux, jeune retraité mais toujours archéologue !

 


1-     1-Promontoire du Cheylard aux Farges révélé par le Lidar (image Inrap)

2-     

2- Sanctuaire révélé par géoradar


3-archéozoologie

4-Datation C14

5-Vue aérienne d'un chantier de fouilles
 


 



 

Léguillac, des origines à la guerre de 14-18.

Compte rendu de la conférence du 6 novembre 2021 par Gabriel Duverneuil tenue à la salle des fêtes de Léguillac de Cercles 


 C’est Philippe Brousse, président de l’Amicale laïque de Léguillac qui prend la parole devant un public de plus de quatre-vingts personnes pour leur souhaiter la bienvenue au nom de l’Amicale et du Café associatif, chevilles ouvrières de la soirée. Après ces quelques mots, il cède la parole à Gabriel Duverneuil. D’amblée, notre conférencier cite les noms de Pierre Duverneuil, Serge Bouchillon, Olivier Gay, Jean-Marc Dujenet, Jean-Noël Boucaud, Pascal Blanchard et Robert Pierre pour leur adresser publiquement des remerciements pour le temps et l’aide qu’ils lui ont consacré et qui lui ont permis de publier un livre de près de 400 pages.

L’histoire d’un lieu dépend de ses situations géologique, géographique et humaine aussi est-il nécessaire de les examiner et Gabriel Duverneuil a réalisé un inventaire exhaustif des cluzeaux et des carrières et leurs graffiti, puis, il intéresse l’auditoire aux cabanes en pierre sèche construites au XIXème siècle au milieu des vignobles aujourd’hui disparus.

Quelques vestiges gaulois et gallo-romains accréditent le peuplement de Léguillac située sur les lignes de communication comme la diagonale d’Aquitaine, qui menait de Bourges à Bordeaux puis de Limoges à Bordeaux. L’établissement à Cercles d’un prieuré, dépendant de l’abbaye de Saint-Cybard d’Angoulême, puis l’édification de la place forte de la Tour Blanche, dont témoignent des parchemins de 1150 et 1249, puis la construction de l’église, ont façonné le village médiéval. On note la présence d’une commanderie des Hospitaliers à Servat.

Le système féodal étant installé, c’est la famille de la Tour qui règne jusqu’en 1359, puis celle des Bourdeille jusqu’en 1588, les Fayard jusqu’à 1742 et enfin Henri-Léonard Bertin, le ministre de Louis XV, jusqu’à la Révolution.

Après avoir rendu compte de la pyramide des classes à la veille de 1789, les nobles et le clergé, les bourgeois des villes et ceux des champs, les artisans et les paysans, notre conférencier examine l’évolution du village passé du règne des notables à la démocratie communale, de l’enseignement du clergé à l’enseignement laïc. La situation de l’église évolue également jusqu’à la loi de séparation. Le positionnement politique des Léguillacois, l’analyse des résultats électoraux en témoignent, est passé d’un bonapartisme parfois militant au radical-socialisme. Enfin, il évoque le stationnement du 322ème régiment d’artillerie tractée tout terrain à Léguillac le 26 juin 1940.

Après avoir rendu compte aux habitants de Léguillac de la richesse de leur patrimoine illustrée par de très nombreuses photographies, le président du Club Histoire de la Tour Blanche souhaite vivement sa conservation et sa mise en valeur. Après de longs applaudissements, il répond à quelques questions, la suite de la soirée se déroule autour d’un verre dans les locaux du café associatif où l’on peut également acquérir le livre de notre conférencier.

André Vigne.