Jovelle (La Tour Blanche)

La grotte ornée et son environnement

Trois ans de recherches : premier bilan

Depuis 2015, la grotte de Jovelle a fait l'objet de 3 campagnes de prospection thématique, menées par le service d'Archéologie du Conseil départemental de la Dordogne, en collaboration avec le club Histoire Mémoire et Patrimoine de La Tour-Blanche et des environs.
La première année a été consacrée à caractériser les différents espaces archéologiques qui composent le site désigné sous le nom de grotte de Jovelle et à explorer à pied les environs pour inventorier les gisements qui entourent la grotte.
Les recherches n'ont pas été vaines, elles ont permis de montrer que le site de la grotte de Jovelle comprend en fait :
- des tanières de carnivores antérieures à 45 000 ans et fréquentées aussi par l'homme de Neandertal,
- la grotte ornée de gravures paléolithiques découvertes en 1983,
- plusieurs espaces sépulcraux néolithiques et protohistoriques, dont l'un, à l'extrémité de la grotte ornée, a été saccagé en 1984,
- un établissement protohistorique installé sur le plateau,
- le long de l'abrupt rocheux, au-dessus et de part de d'autre de la grotte ornée, plusieurs unités d'extraction de meules, datées du XIIe siècle,
- plusieurs unités d'extraction de moellons à ciel ouvert, postérieures à la carrière de meules médiévales,
- et, à partir de 1840, une immense carrière souterraine de pierre à bâtir,
- reconvertie au début du XXe siècle en champignonnière.

Les environs immédiats de la grotte ont révélé, outre le château et ses dépendances, la présence d'autres tanières de carnivores, ainsi que d'autres unités d'exploitation du calcaire pour les meules, les moellons et la pierre à bâtir.

Les deux campagnes suivantes ont été consacrées à préciser les limites de ces différents espaces archéologiques, à réunir les éléments nécessaires à leur datation physique (carbone 14) et à fournir des documents objectifs en vue de la protection et de la conservation à long terme de cet important complexe archéologique.

C'est à la découverte de ce patrimoine hors du commun que vous invite la conférence (gratuite) du Lundi 23 avril :


Conférence de Jean-Pierre Chadelle
20h 30 salle polyvalente de La Tour Blanche
Lundi 23 Avril

Compte rendu conférence du 5 mars 2018 de Jean-Pierre Pouxviel

                                        Le théâtre au moyen âge (un petit aperçu)

Après que Gabriel Duverneuil eut annoncé l’activité suivante du club histoire, c’est-à-dire le dimanche 11, la collecte à Léguillac de Cercles de documents des habitants sur leur village en vue d’une randonnée historique, puis, présenté notre conférencier, il lui donne la parole. 

D'entrée, Jean-Pierre précise qu’il limite son sujet au théâtre seul et qu’il n’évequera même pas la musique et la danse qui lui sont souvent liées ; il se limite également à la France d’oïl. 

Les origines du théâtre médiéval sont évidemment grecques : Sophocle,  Euripide, Aristophane, qui célébraient les fêtes de Dionysos, cinq siècles avant notre ère. Leurs caractéristiques sont le costume et le masque qu’on retrouvera plus tard en France. Malheureusement ces accessoires, étant construits dans des matériaux périssables, ne nous sont pas parvenus. Les trois genres de pièces pra- tiquées alors étaient la tragédie, la comédie et le drame satyrique.
Dès le Xème siècle, les cérémonies religieuses donnent lieu à des spectacles issus des monastères et joués par des moines : les mistères (ce terme est généralement orthographié avec un i et non un y). Ainsi, du Xème au XVème siècle, on observe un paradoxe curieux : l’église catholique, qui avait excommunié les acteurs, demande à des moines ou de jeunes prêtres, puis à des laïcs d’incarner des personnages bibliques et de jouer, dans les églises, des scènes de l’ancien et du nouveau Testament afin d’édifier les foules, comme le mistère d’Adam ou le mistère de la Passion. Au XVème siècle, des profanes : clergé, bourgeois, artisans, étudiants jouent les pièces religieuses dans des théâtres. L’avènement de la tragédie classique achevera le théâtre religieux.
Passant de la tragédie, ou son équivalant religieux, à la comédie, notre confé- rencier constate qu’il semble qu’il faille attendre le XIIIème siècle pour voir apparaître le théâtre comique. Les premières pièces connues à ce jour sont d’Adam de la Halle (1230-1288), il s’agit du Jeu de Robin et Marion et du Jeu de la Feuillée, dont les qualités montrent un aboutissement et non un début. La farce prendra place au XVème siècle jouée par des laïques, étant plus adaptée au goût français que la comédie antique. Les plus connues de ces farces sont celle du Cuvier et de Maître Patelin.
Les troupes,  dont on a conservé les traces sont : Les Enfants de la basoche une troupe de clercs; les sotties, spectacles satyriques, étaient jouées par les sots vêtus de jaune, les Enfants sans soucis étaient ceux de Paris.                
Pour terminer, Jean-Pierre Pouxviel cite une pièce célèbre : le Roman de Renart, qui née au Moyen Âge, traversera les siècles. Répondant aux questions du public, notre conférencier déplore le peu de recherches sur le théâtre de cette époque et fait remarquer qu’on n’a rien sur l’Occitanie médiévale.