En prélude (2) de la randonnée découverte du patrimoine et de l'histoire d'Allemans

 Tragédie à Allemans: la mort de Léon Dupeyrat


A l’aube du dimanche 26 mars 1944, 7 bataillons de la 325ème division de la Wehrmacht, commandée par le général Walter Brehmer, verrouille Ribérac pour commencer leur méticuleux travail de débusquage des maquis et des foyers de résistance de la Double. Les maquis locaux se sont formés dès l’année 1942 et ont grossi depuis février 1943 avec les réfractaires du STO ; ils ne cessent de monter des opérations de sabotage et des expéditions punitives contre les informateurs, collaborateurs et miliciens de toute la région. Aussi, l’état-major parisien a-t-il décidé de monter une opération de destruction du maquis de la Double. Brehmer s’installe à l’hôtel de France dans le centre de Ribérac. Fruit d’un travail de délation, les troupes allemandes savent exactement les emplace- ment des maquis et les collaborateurs locaux suffisamment fiables pour les guider. Avertis d’une opération d’envergure, les maquisards ont déjà quitté la Double, ils y reviendront après le débarquement du 6 juin 1944.

Les arrestations commencent :                                                                   

-6h.30, Nestor-Léon Duchez, garagiste de 38 ans, rue de l’Hôtel de Ville,

-8h.00, Charles-Sicaire Dupuy, 41 ans, garagiste dans le même quartier,

-9h.00, Gabriel-Jean Raspiengeas, 62 ans, garagiste rue de l’Hôpital et Gilbert dit Georges Dosilé, 45 ans, son gendre, mécanicien auto.

Tous les quatre seront transférés à Saint-Martin de Ribérac, accusés d’avoir délivré de l’essence rationnée au maquis, ils seront torturés puis exécutés le soir même au Pont Auriol. Edmond Coste, maire de Ribérac, qui était venu pour plaider la libération des quatre, sera arrêté par la milice le 12 mai suivant en compagnie d’Armand Pinassaud, cofondateur du groupe Bugeaud, tous deux dénoncés seront déportés à Neuengam, seul Edmond Coste en reviendra. 

-10h.30, Jean dit Maurice Dumonteil, boucher-charcutier, 47 ans est arrêté à l’Hôtel de France. Locataire du château des Farges à Vanxains, utilisé comme camp de base des FTP, il sera exécuté à la Jemmaye et son corps brûlé. Sa femme, Marcelle, anime avec la famille Jouy, propriétaire de l’Hôtel de France, un réseau de résistance et de sauvetage de juifs alsaciens réfugiés.

Peu avant, Jean-Léon Dupeyrat est aussi arrêté sur dénonciation, chez lui, 14 rue de l’Hôpital, il est 9h.30, membre du groupe Bugeaud, son calvaire va  commencer, il est torturé durant quatre heures, puis introduit dans un camion bâché et transporté à Allemans, où il a une métairie au lieu-dit « la Boucherie ». La métairie est exploitée par un couple, Antoine Lafaye, 40 ans et sa femme, dominant la Dronne et la route départementale, où se trouvait il y a peu un poste de contrôle de la ligne de démarcation, le lieu est idéal comme cache d’armes, de vivres, de réfractaires et de maquisards. Toutes les pièces de la bâtisse sont fouillées vainement. Les deux hommes sont battus, tous descendent à la cave où les soldats trouvent un barricou d’alcool, ils en remontent ivres et rouges du sang des deux victimes mitraillées dans la cave. Il n’est pas loin de 16h.00 lorsque les soldats quittent les lieux non sans avoir mis le feu à coup de grenades incendiaires, les dépouilles calcinées seront trouvées le lendemain.

Le nom de Jean-Léon Dupeyrat figure sur le monument aux morts de Ribérac et sur le mur du souvenir du siège du Grand Orient de France à Paris.

André Vigne.                    

En prélude (1) à la randonnée découverte du patrimoine et de l'histoire d'Allemans du 2 septembre 2023

 Texte rédigé par André Vigne à partir de ses recherches sur les du Lau d'Allemans






Dernière semaine des fouilles des carrières du bois du halas à Jovelle (La Tour Blanche-Cercles)

 

Lily et Anaïs terminent le relevé des traces d'outils sur le plancher de la carrière nettoyé après le passage de l'aspirateur 


Vendredi 11 août le chantier de fouilles de deux carrières à ciel ouvert du bois du Halas à Jovelle (La Tour Blanche) a été clos pour l’année 2023.

Au cours de trois semaines nous avons pu mettre au jour le plancher d’une carrière que nous avions sélectionné après l’inventaire de toutes celles qui avaient été ouvertes dans ce secteur des bois de Jovelle (70). Nous avons fouillé un abri de carriers situé à l’entrée de cette même carrière, effectué trois sondages pour comprendre quels étaient les chemins d’accès, nous avons également effectué deux sondages dans une petite carrière qui présentait la particularité d’avoir trois niches taillées dans un front de taille latéral.

Une fois le site parfaitement nettoyé, nous avons eu l’aide précieuse du service départemental d’archéologie en la personne d’Hubert Pradier (Archéologue-Topographe-Géomaticien-Télépilote) qui a effectué un relevé du plan de la carrière et des prises de vues de tous les endroits fouillés et nettoyés qui vont nous permettre d’analyser finement le site.

L’inventaire des traces d’outils et anomalies observées sur les parois verticales et sur le plancher de la carrière a été fait par deux étudiantes en archéologie, AnaÏs Bertrand et Lily-Rose Coma qui ont également relevé et dessiné le plan de l’abri de carrier.

Marjolaine Lamoureux, sédimentologue et géologue a, pendant deux journées, effectué des prélèvements de calcaire dans différentes carrières ainsi que sur les pierres du château de Jovelle afin d’évaluer la faisabilité d’une étude pétrographique de la « pierre de Jovelle » qui pourrait faire partie du programme de 2024.

Il nous faut maintenant analyser toutes ces informations pour comprendre et dater les différents modes d’exploitation de ces carrières.

Merci à tout ceux qui ont participé à cette aventure :

Marie-Françoise et René Allard

Finn Anson

Daniel Boudry

Anaïs Bertrand

Laurence et Pascal Caron

Jean Pierre Chaminade

Jean-Michel Chaume

Maé, Lilia et Lou-Anne Collantes

Lily-Rose Coma

Pierre Desvergne

Philippe Drouot

Agnès Ducorps

Gabriel Duverneuil

Denis Fayaud

Jean-Pierre Faure

Isabelle Guichard

Annick Guillemois

Kyliann Kanel

Jacqueline Lachaud

Jean-Baptiste Leclercq

Agatha Medina-Ruiz

Christine de Montéty

Marie Paluë

Stéphanie Ravon

Nicole Vigne

Dominique Vulliamy

Nous souhaitons bon et prompt rétablissement à Finn Anson qui est tombé malade à la fin de la première semaine d’août.

Tout ceci n’aurait pu avoir lieu sans les soutiens financiers du Service Régional de l’Archéologie et du Service Départemental de l’Archéologie ainsi que ceux d’Hervé Gaillard et Mathilde Regeard qui ont appuyé notre projet.  

En 2024 l’aventure continue !

Fouilles de la partie centrale de la carrière

L'équipe de la première semaine d'août s'apprête à nettoyer la partie terminale de la carrière


Nettoyage des parties verticales de la carrière
Repas de midi sous l'abri des chasseurs


Fouilles de l'abri des carriers

Sondage dans la petite carrière comportant des niches

Lily et Anaïs font le relevé des traces d'outils sur le plancher de carrière nettoyé et Jean-Michel prend des photos






Fouilles d'une carrière à ciel ouvert au bois du Halas, : deuxième semaine

 

La deuxième semaine des fouilles d’une carrière à ciel ouvert dans le bois du Halas à Jovelle (La Tour Blanche, Dordogne) vient de se terminer. La participation de bénévoles du club histoire de La Tour Blanche (entre 10 et quinze participants) auxquels sont venues s’ajouter deux étudiantes en archéologie, Anaïs Bertrand et Lily-Rose Coma, nous a permis d’avancer dans notre projet d’étude des méthodes d’exploitations de cette carrière et des outils utilisés. Nous avions également comme projet d’identifier les zones de transport des blocs ou moellons extraits et de fouiller la ruine d’une petite cabane de carrier située à l’entrée de la carrière.

La fouille minutieuse de cette cabane vient de se terminer. Du charbon de bois y a été trouvé ce qui va pouvoir nous permettre de dater un moment de l’utilisation de cet abri de carrier. Pour l’instant cette cabane nous pose plus de questions que nous avons de réponses !

Les fouilles des deux zones de transport des blocs sont également terminées, elles nous ont réservé une surprise. Alors que nous pensions qu’elles étaient contemporaines de la première époque de l’exploitation de cette carrière, la fouille a révélé que ce chemin de circulation et d’évacuation des blocs relevait de la deuxième période c’est-à-dire du début du XIX siècle.

Le nettoyage poussé de la zone terminale de la carrière n’est pas encore terminé, mais le relevé de toutes les traces laissées par l’extraction sur les fronts de taille déjà nettoyés a été confié aux deux étudiantes qui ont mis au point une méthode de relevé. Celle-ci va permettre d’intégrer toutes ces informations dans un SIG (Système d’Informations Géographiques).

Dans cette partie de la carrière les deux époques de l’exploitation sont maintenant parfaitement visibles et le début du nettoyage du plancher de carrière fait apparaître peu à peu les traces des blocs extraits dont nous pourrons donner les dimensions.

La semaine prochaine, le beau temps est annoncé, ce qui va nous permettre de terminer le nettoyage des surfaces dégagées dans de bonnes conditions. Lorsque celles-ci seront le plus propre possible et le relevé des traces terminé, la fin de la semaine verra l’intervention d’Hubert Pradier du Service départemental de l’Archéologie qui fera un relevé photogrammétrique de la carrière et également des prises de vues par drone.  

Si vous souhaitez participer à cette dernière semaine de fouilles, vous pouvez contacter le responsable au : 0673253918

Gabriel Duverneuil

l'abri de carrier à l'entrée de la carrière




Comblement de la carrière primitive pour évacuer les blocs dans la deuxième phase d'exploitation

l'équipe de la zone de fouilles intermédiaire

Nettoyage des parois de la zone terminale de la carrière




Le repas pris en commun préparé par notre ami Finn Anson, sous l'abri prêté par la société de chasse du bois du Halas

Nettoyage du niveau primitif de la carrière