Les mottes castrales de Bourzac & Grésignac

 



Les mottes castrales de Bourzac & Grésignac ( Xe-XIIIe s.)


Conférence de M. Bruno Fayolle-Lussac et Marie Palué


La sortie du 4 mai s'articulera autour du thème des fortifications de terres.

    Mises en place entre le Xe et le XIIe siècles, ces châteaux de terre, véritables ouvrages architecturés, ont revêtu plusieurs formes. De la motte proprement dite, c'est-à-dire avec un tertre central, en passant par une simple enceinte et des bâtiments emmottés.

    Après avoir replacé les mottes castrales de Bourzac et Grésignac dans leur contexte historique, au cœur de plusieurs mouvances seigneuriales, nous présenterons leur contexte topographique et morphologiques. La vie matérielle des résidents de ces châteaux sera abordée grâce aux résultats des fouilles menées sur le site de Bourzac de 1979 à 1982.

    Nous conclurons en présentant rapidement les enceintes qui sont contemporaines des mottes castrales et les emmottements, qui sont plus tardives car elles recouvrent un bâtiment antérieur.



Compte-Rendu Conférence sur l'immigration bretonne en Périgord par Sylvain Le Bail


 

L’immigration bretonne en Périgord

Par Sylvain Le Bail – 8 avril 2024


M. Le Bail est l’auteur d’une douzaine de livres, sur des thèmes variés : la Bretagne, les groupes de résistants en Dordogne, entre autres. Le sujet qu’il présente ce soir s’appuie sur son livre « Cœur de Breizh » paru en 2009 et retrace l'exode de milliers de Bretons vers l'Aquitaine.
Sa recherche démarre car il veut comprendre pourquoi ses ancêtres ont, un jour, quitté leurs terres. Pour répondre à cette question et retrouver ses racines, il a remonté le temps sur six générations en arrière.

L’exil de la paysannerie bretonne commence quelques années après la Première Guerre mondiale suite à une loi votée au début du conflit. On est en 1914, les députés décident d'un moratoire qui proroge les baux de fermage jusqu'à la fin des hostilités afin de protéger les femmes dont les maris, les pères ou les fils sont partis au combat. Mais, huit ans plus tard, les baux sont à renouveler, les prix des terres augmentent de 30 à 80%. Des milliers de paysans bretons se retrouvent sans terre et sans toit. Une vraie catastrophe sociale s’annonce.

Strasbourg, juillet 1920. C’est là, au Congrès national des Unions de syndicats agricoles que prend véritablement naissance le mouvement migratoire qui va concerner quelque 15 000 Bretons essentiellement originaires du Finistère.
Président de l’Office Central de Landernau, Hervé Hude de Guébriant, pétri de catholicisme social, s’alerte de la situation pléthorique de la main-d’œuvre agricole et peut-être plus encore de la fin prochaine du moratoire qui protège les agriculteurs jusqu’à la Saint-Michel 1921 (Le statut du fermage n’existe pas encore). François Tynévez, maire de Plabennec et un des leaders des syndicats agricoles du Finistère, suggère de son côté de « guider l’émigration » pour freiner les départs des jeunes paysans vers les villes ou l’Amérique du Nord où ils risquent « de perdre leur âme ». D’où cette idée d’encadrer une migration rurale intérieure. Cette démarche s’appuie sur l’Église qui participe grâce aux congrégations religieuses et en missionnant un prêtre, l’abbé Lanchès.

Au printemps 1921, un premier voyage de prospection est réalisé. « En juin, une quarantaine de paysans partent en éclaireurs en Dordogne. Ils sont accompagnés par François Tynévez, Pierre Le Bihan et l’abbé Lanchès (il sera remplacé plus tard par l’abbé Mevellec) qui les aident à réaliser les démarches : des baux sont finalisés. Soixante-deux familles s’inscrivent au bureau des affaires agricoles. Le premier convoi démarre le 13 juin 1921, trente-neuf familles prennent la direction du Périgord, trente-huit familles seront pourvues. Les fermiers s’installent sur quatre principaux territoires :
La Vallée de L’Isle et de la Dronne, la région de Cherval, La Tour Blanche et Villebois La Valette et enfin la région de Lanouaille et Saint Pardoux la Rivière où l’implantation ne fonctionnera pas aussi bien que dans les autres régions du fait de la réticence des locaux devant l’arrivée massive de ces « étrangers ».

Le deuxième convoi partant le 07 septembre 1921 sera un demi-échec. L’absence de vérification des candidats au départ permettra à des individus peu recommandables de se mêler aux migrants et certains propriétaires périgourdins proposeront des terres complétement épuisées aux arrivants. Cette expérience décevante aura le mérite de faire prendre conscience aux organisateurs de la nécessité d’effectuer une enquête préalable, de contrôler les propriétés proposées avant l’arrivée des fermiers, d’être présents à la signature des contrats ainsi que d’évaluer les motivations et les capacités des futurs migrants.

Le troisième convoi du 07 février 1922 sera le plus important et le plus réussi. Dix familles continuent jusqu’à Montauban et huit familles s’installent en Lot et Garonne. Cette formule fut reprise pour les quatre derniers voyages en 1922, 1923 et 1924.

A la suite de ces sept voyages successifs, environ deux cent familles se composant de près de 1500 personnes se sont établies en Dordogne, elles exploitent une surface de 10 à 12 000 hectares. Mais le nombre réel de Bretons et surtout de finistériens est bien plus élevé, les nouveaux arrivants ayant fait venir d’autres familles, de plus, le mouvement a continué jusqu’à la fin des années 30.

Compte-rendu : Marie Palué

La conférence a été suivie par une centaine de personnes, un bel engouement.


Beaucoup de questions ont été posées suite à la conférence, animé notamment par Marie Bordier notre Bretonne du village.


Et les débats ont continué bien après le rangement de la salle.




Version Anglaise: traduit par Finn Anson

Breton emigration to Perigord

Sylvain Le Bail – 8 April 2024


M. Le Bail is the author of a dozen books on varying themes : Brittany and resistance movements in Dordogne amongst others. The theme of this evening’s conference is based upon his book, ‘Cœur de Breizh’ published in 2009 retracing the exodus of thousands of Bretons towards Aquitaine. His research began as he sought to understand why his ancestors, one day, left their lands. In order to reply to this question and retrace his roots, he went back six generations.

The exile of Breton farmers began several years after the Great War as a result of a law voted at the beginning of the conflict. In 1914, the French MPs decided upon a moratorium that prorogued the land rents until the end of hostilities to protect the women whose husbands, fathers and sons had left to fight in the war. But eight years later the rents were renewed and land prices had increased by 30 to 80%. Thousands of farmers found themselves without land or a roof over their heads. A social disaster began.

In Strasbourg in July of 1920, occurred the National Congress of the Agricultural Unions and here spawned the beginning of the migratory movement that would affect 15 000 Bretons predominantly from Finistère.

The president of the Landernau central office, Hervé Hude de Guébriant, a fervent social catholic, warned of an over abundance of agricultural labour and more so of the imminent end of the moratorium that protected the farmers up until the Saint Michel on 1921 ( tenant farming did not yet exist)

François Tynévez, mayor of Plabennec and one of the leaders of the Finistère Farmers Unions suggested that the emigration should be ‘accompanied’ to slow down the departure of young farmers to the cities or North America, where they were in peril of ‘losing their souls.’ Thus the idea of organising internal rural migration. This approach was supported by the Church who participated thanks to the religious congregations, and with a mission taken on by a priest, Father Lanchès.


In the Spring of 1921, a first reconnaissance voyage happened. In June, a group of forty farmers left for Dordogne on such a mission. They were accompanied by François Tynévez, Pierre Le Bihan and Father Lanchès (he was later replaced by Father Mevellec) who helped in the process: the tenancies were agreed upon. Sixty two families registered with the Office of Agricultural Affairs. The first convoy left on 13 June 1921, thirty nine families headed for the Périgord; thirty eight families were provided for. The farmers settled in four principal territories:

The l’Isle and Dronne valleys, the area of Cherval, La Tour Blanche and Villebois

La Valette and lastly the area of Lanouaille and Saint Pardoux la Rivière where the settlement did not go as smoothly as the other regions due to the reticence of the local people to welcome this ‘massive’ arrival of strangers.

The second convoy that left on 7 September 1921 was less successful. The lack of verification of candidates before departure enabled less savoury characters to mix with the emigrants, and certain Périgourdin land-owners proposed completely wasted lands to the new-comers

This disappointing experience had the merit of waking the organisers to the necessity of effecting preliminary investigations, of controlling the land proposed before the arrival of the farmers, of being present at contract signings, and also to determine the motivation and capacity of future migrants.

The third convoy of 7 February 1922 was the most important. Ten families continued to Montauban and eight families settled in the Lot et Garonne. This procedure was used for four future voyages in 1922, 1923 and 1924.

Following seven successive voyages, around two hundred families consisting of approximately 1500 people established themselves in Dordogne and farmed between 10 and 12 000 hectares.

But the accurate number of Bretons and particularly farmers from Finistère was much larger as the new arrivals brought other families to join them; this movement continued up until the 30s.


Marie Palué

Antoine de Sartine par André Vigne


Antoine de Sartine






Antoine Raymond Juan Gualbert Gabriel de Sartine, comte d’Alby est né le 12 juillet 1729 à Barcelone, émigré, il est décédé le 7 septembre 1801 à Tarragone.
Son père, Antoine Sartine ou Sardine, bourgeois de Lyon, fils d'épicier devenu financier, est établi en Espagne au début du XVIIIe siècle où il jouit des faveurs de Philippe V.

Chargé du ravitaillement des troupes françaises pendant la Guerre de Succession d'Espagne, il en vient à siéger au conseil des finances du roi, qui lui accorde le titre de chevalier. Il est nommé intendant en Catalogne. Il prend pour épouse Catherine White, comtesse d'Alby, dame d'honneur de la reine d'Espagne, fille de Ignatius White, secrétaire d'État pour le royaume d'Irlande.
Antoine obtient des lettres de nationalité en 1752, achète la charge de lieutenant criminel au Châtelet la même année, il est anobli en 1755, et épouse, en 1759, Marie-Anne Hardy du Plessis.
Après cela, bien en cour auprès de Louis XV, il est nommé successivement aux offices de lieutenant général de police (du 22 novembre 1759 au mois de mai 1774), de maître des requêtes (9 décembre 1759), et quelques années plus tard de directeur de la Librairie (1763–1774). En 1767, il est nommé conseiller d'État.
Lieutenant général de police, il s'attache à améliorer les services de la capitale, notamment ceux de l'approvisionnement (il active la construction de la halle au blé), de l'éclairage, il fait installer des lanternes à réverbère qui contribuent à améliorer la sécurité publique, et substitue également aux tripots clandestins des maisons de jeu surveillées par ses agents et taxées au profit du fisc. Excellent administrateur, habile politique, Sartine se préoccupe aussi des problèmes d’hygiène, d’approvisionnement et de police en général durant sa lieutenance.
Les libelles fleurissent. Au mois de juillet 1773, Théveneau de Morande(1) qui est devenu une des « créatures » du clan Choiseul s’attaque alors à la favorite royale, Madame du Barry : Choiseul bien qu’en disgrâce continue le combat…
Sartine s’en agace et fait perquisitionner les libraires pour connaître l’éditeur.
Finalement Théveneau est localisé à Londres, son arrestation échoue, c’est Beaumarchais qui sera envoyé début 1774 pour négocier avec le libelliste.
Des libelles lui prêtent des manœuvres occultes, l'accusant d'avoir entretenu un « cabinet noir » ; nombres d'ouvrages révolutionnaires devaient lui supposer un réseau d'informateurs dans la capitale.
Mais, pour Pierre Manuel(2) : « lorsque le libertin de Sartine poursuivait les citoyens jusque sous leurs toits tutélaires qu’il épiait même les secrets honteux de leurs nuits, ce n'était que pour égayer un roi, plus libertin encore, de toutes les nudités du vice ; c'était pour fournir à son maître des exemples et des excuses, comme si son autorité et sa conscience en avaient eu besoin ! »
Détesté pour son usage « arbitraire » des lettres de cachet, stigmatisé par les libellistes, inquiété lors des événements de 1789, il émigre dès 1790 en Espagne où il meurt en 1801 sans revoir la France. Il évite ainsi le sort de son fils,
Charles-Louis-Antoine de Sartine, et de sa bru, qui restés, à Paris en dépit de ses objurgations, seront guillotinés au procès des chemises rouges, le 29 prairial an II (17 juin 1794).
                                                 
Lettre de cachet
signée : de Sartine (1759)


Le secrétaire d'État à la Marine

En 1774, Louis XVI écrit de Compiègne une lettre par laquelle il annonce la nomination de deux nouveaux ministres, Turgot et Sartine. Le souverain ajoute : « Je voudrais pouvoir récompenser ainsi tous les grands talents qui honorent leur siècle en contribuant à la civilisation et au bien-être des peuples. »Proche du « parti Choiseul », Sartine accède au secrétariat d’État à la Marine en août 1774, place qu'il occupe jusqu'en octobre 1780. Il tente alors de rationaliser l'administration de la Marine. Ainsi, il s'intéresse de près aux fonderies en créant en particulier celle de l'Indret. Il confie au chevalier de Fleurieu la direction des ports et des arsenaux royaux. Sartine entreprend là aussi de grandes réformes mises au point par sept ordonnances en 1776. La haute main sur la Marine est donnée aux officiers au détriment des administrateurs civils. Les constructions navales sont activement poussées.

Enfin, la qualité du corps des officiers, recrutés surtout dans la noblesse (comme Charles Louis du Couëdic(3) et ses trois neveux par exemple), est même considérablement améliorée. Cette politique devait porter ses fruits lors de la guerre d'indépendance américaine dans laquelle il mit à profit son expérience du renseignement acquise dans la Police. Les historiens évoquent une « phase de Sartine » qui aurait précédé une « phase Castries(4) » dans la chronologie des opérations militaires.

Sartine fait preuve de modernisme, il décide de faire doubler de cuivre l’escadre de Charles de Ternay(5), ce qui protège les coques et améliore la vitesse des navires. Il ne sait pourtant pas endiguer le gaspillage de ses officiers. En 1780, accusé par Necker de détournement dans les caisses de l'État — on parle d'une somme de vingt millions —, il est disgracié le 14 août de la même année par Maurepas.

En fait, Sartine a été un ministre honnête mais qui a laissé déraper les dépenses de guerre et a émis des emprunts au profit de la Marine sans en informer le ministre des finances et le roi. Louis XVI lui accorde néanmoins une gratification de 150 000 livres et une pension de 70 000 livres.



(1) Charles Théveneau, (dit) de Morande ou chevalier de Morande, né le 9 novembre 1741 à Arnay-le-Duc où il est mort le 6 juillet 1805, est un libelliste, espion et polémiste français. Son parcours est représentatif de celui d'un « aventurier des Lumières » ou d'un « Rousseau des ruisseaux » : de l'armée il passe à la littérature clandestine, puis à l'espionnage et enfin au journalisme. « Mandrin littéraire », folliculaire, il se fait connaître par son activité de maître chanteur et par le succès considérable de son libelle clandestin, Le Gazetier Cuirassé. Il est par la suite, après avoir mis à contribution la cour de Louis XV, retourné par le gouvernement français, dont il devient l'un des informateurs en Angleterre. Il joue un rôle dans la pré-révolution française comme rédacteur puis directeur du Courier de l'Europe avant de regagner Paris lors de la Révolution, où il poursuit son activité de gazetier.



(2) Pierre-Louis Manuel, né le 1er juillet 1751 à Montargis et mort guillotiné le 14 novembre 1793 à Paris est un intellectuel français de l'Ancien Régime et un homme politique de la Révolution.



(3) Charles Louis du Couëdic de Kergoualer, né le 17 juillet 1740 au château de Kerguélénen, paroisse de Pouldergat près de Douarnenez en Bretagne et mort le 7 janvier 1780 à Brest des suites de ses blessures, est un officier de marine français du XVIIIe siècle. Engagé jeune dans la Marine royale au début de la guerre de Sept Ans, il participe à la défense de Louisbourg en Nouvelle-France, en 1757 et à la bataille des Cardinaux. En 1763, la paix revenue avec la signature du Traité de Paris, il s'engage comme volontaire dans une expédition à destination des Indes, puis en 1773 dans une seconde expédition, commandée par Yves de Kerguelen. Il est célèbre pour le combat acharné qu'il livre, le 6 octobre 1779, à bord de la frégate La Surveillante contre la frégate anglaise HMS Quebec pendant la guerre d'indépendance des États-Unis.



(4) Charles Eugène Gabriel de La Croix, marquis de Castries, baron des États de Languedoc, comte de Charlus, baron de Castelnau et de Montjouvent, seigneur de Puylaurens et de Lézignan, est un maréchal de France né à Paris le 25 février 1727 et mort à Wolfenbüttel le 11 janvier 1801. Il est nommé secrétaire d'État à la Marine le 13 octobre 1780 sur la recommandation de son ami Jacques Necker. Il reste en poste jusqu'au 24 août 1787. En 1783, il est élevé à la dignité de maréchal de France. Son action se déploie sur plusieurs fronts : tout d'abord, dans le cadre de la Guerre d'indépendance des États-Unis, il réorganise la flotte et fait adopter par le Conseil la nouvelle stratégie maritime qui conduit au succès durant la guerre ; les vaisseaux sont redéployés pour tenir compte de la mondialisation du conflit et les escadres sont confiées à de nouveaux chefs plus offensifs, comme de Grasse. Ces choix contribuent en partie à la victoire franco-américaine de 1781.



(5) Charles-Henri-Louis d'Arsac de Ternay, dit le « chevalier de Ternay », né le 27 janvier 1723 à Angers et mort le 15 ou 19 décembre 1780 à l'âge de 57 ans, à Newport sur le navire amiral Duc-de-Bourgogne, victime d'une épidémie de fièvre putride (typhoïde), est un officier de marine français. Il se distingue lors de la guerre de Sept Ans et la guerre d'indépendance des États-Unis. Il termine sa carrière avec le grade de chef d'escadre des armées navales, sous le règne de Louis XVI.
Comme beaucoup de fils cadets de familles noble, le jeune Charles-Henri est destiné à entrer dans les ordres ou à suivre une carrière militaire. Le 12 décembre 1737, il est présenté de minorité dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, il est page du grand maître à l'âge de 14 ans. Il quitte l'Ordre, un an plus tard, pour entrer, le 30 octobre 1738, dans la Marine royale et intègre une compagnie de gardes de la Marine au département de Toulon. Il servira toute sa vie dans ce corps, gravissant les échelons un à un, jusqu'au grade de capitaine de vaisseau en 1761.
Avec seulement huit vaisseaux de ligne, deux frégates et huit galiotes à bombes, il ne peut rien faire, une fois arrivé à Newport, face à une flotte britannique qui comptait treize vaisseaux de ligne de plus que la sienne et qui n'eut aucun mal à le bloquer. Cependant, il s'établit dans la place avec Rochambeau et son escadre y passe l'hiver sans que les Anglais puissent les en déloger. Il participe en septembre 1780, à Hartford (Connecticut) à la première rencontre du général Washington avec ses nouveaux alliés, en qualité de commandant des forces navales françaises et en compagnie du comte de Rochambeau, puis s'occupe de fortifier la ville. C'est à bord du Duc de Bourgogne, dans la rade de Newport dans l'état du Rhode Island, victime de la fièvre putride, qu'il décède en 1780 après huit jours de maladie. Il est remplacé par le chef d'escadre Destouches, en attendant l'arrivée de Barras de Saint-Laurent en mai 1781.




L'immigration de bretons en Dordogne.




 L'immigration de bretons en Dordogne.

D’après l'ouvrage Cœurs de Breizh de Sylvain Le Bail - Ed Les oiseaux de papier.

Les témoignages sur l’émigration bretonne relatent souvent les aventures des Bretons partis vers le nouveau monde. Pourtant, la migration intérieure, en nombre d’individus, est de loin la plus importante. Les Bretons ont migré essentiellement vers la région parisienne mais également vers d’autres provinces françaises. C’est le cas notamment dans les départements d’Aquitaine où les paysans bretons défrichèrent, au début du XXe siècle, les friches de la Dordogne et du Lot-et-Garonne, dont les descendants occupent encore parfois les terres. L'auteur a voulu savoir pourquoi ces deux départements abritaient autant de familles bretonnes immigrées et pourquoi, un jour, nos pères ont quitté leur terre natale.

Il lui a fallu étudier l’histoire de la paysannerie bretonne du XIXe siècle pour comprendre les raisons de ce départ massif des Bretons entre le début du XXe siècle et les années cinquante.

En étudiant sa propre généalogie, la cause fut vite entendue. Ses ancêtres représentaient tout ce que fut cette Bretagne de souffrance, de misère parfois : laboureurs, journaliers, domestiques, garçons de ferme, couturières, ménagères, lavandières. Ses ancêtres étaient des personnes de petite condition, ils vivaient au cœur de cette Basse-Bretagne, d'où sont partis nombre de bretons. 

L’Evolution des savoirs - La planète terre

 


L’Evolution des savoirs - La planète terre



Conférencier: Alain Reilles 
Le 4 mars 2024


Phythéas de Phocée démontre en 325 avant JC que la terre est sphérique ; il prend l’habitude de porter le nord en haut, ce qui deviendra une convention.

En 200 avant JC, Erasthothène calcule le rayon terrestre et présente une première carte du monde.
Puis Plotémée fait une projection conique de la terre.
L’empereur Constantin établit la liberté de culte, mais ensuite la Religion impose sa pensée, le calendrier devient chrétien et le centre du monde est Jérusalem.

La boussole est inventée en 1302, le premier globe terrestre représenté par Martin Behaim en 1490.
Avec Copernic en 1530, on passe au monde héliocentrique, centrée sur le soleil et non plus sur Jérusalem. Et puisque le soleil est le centre, les planètes tournent autour de lui. Johannes Kepler (1571-1630) pose les bases de l’attraction universelle mise en évidence par le pendule. Newton (1642-1727) la met en équation.

Grâce à ces scientifiques, on va pouvoir mesurer la masse de la terre, soit 6000 milliards de milliards de tonnes et sa densité. Les théories concernant la naissance de la terre passent depuis l’interprétation de la Bible jusqu’à Hubble qui démontre que le bing bang a eu lieu il y a 13,6 milliards d’années.
La compréhension de sa formation repose sur l’étude des débris qui peuplent le cosmos (météorite tombée à Rochechouart par exemple), la tectonique des plaques ; Wegner démontre la Pangée (la terre telle quelle était avant la dérive des continents) en 1912.

On peut mesurer et cartographier les courants marins, la composition de l’air, le magnétisme terrestre, l’atmosphère (Jean Rey 1630). Blaise Pascal mesure la pression atmosphérique et donne son nom à l’unité de mesure.

Le climat se dévoile de plus en plus finement par des fouilles (fossiles de dinosaures) et / ou des carottes glaciaires qui mettent en évidence le CO2 contenu dans l’air. La photogrammétrie au laser permet de cartographier précisément le relief et les fonds marins.

Toutes ces découvertes ont permis de montrer que la terre n’est pas réellement ronde, elle est sphérique mais aplatie aux pôles, on dit qu’elle est géoïde.

On sait aussi dorénavant de façon certaine, quoiqu’en disent les climato-sceptiques, que l’activité de l’Homme fragilise la terre.

 Cette conférence a été suivie par 75 personnes.

Compte-rendu : Marie Palué



Version Anglaise - Traduit par Finn Anton

The Evolution of Knowledge - Planet Earth

Alain Reilles – 4th March 2024


Pytheas of Massalia proved in 325 BC that the earth was spherical; he established North at the top and this soon became the norm.

In 200 BC Eratosthenes of Cyrene was the first person to calculate the earth’s circumference; he created the first map of the world.

Then Claudius Ptolemy made a conical projection of the earth.

The Emperor Constantine established religious freedom, but then Religion dictated its position, the calendar became Christian and Jerusalem became the centre of the known world.

The compass was invented in 1302, and the the first globe represented by Martin Behaim in 1490

Copernicus proved in 1530 that the earth is heliocentric, centred on the sun and no longer Jerusalem. And as the sun is in the centre, the planets revolve around it.

Johannes Kepler (1571-1630) prepared the ground for a law of universal gravitation proven using a pendulum, and subsequently written in mathematical form by Newton (1642-1727)

Thanks to these scientists, we can measure the mass of the earth (and its density), that is 6000 quintillion tons

Theories concerning the creation of earth come from biblical interpretation up to Hubble who demonstrated that the Big Bang happened 13.6 billion years ago.

Understanding of its formation relies on the study of debris that fills the cosmos (a meteorite that fell in Rochechouart for example), tectonic plates; In 1912, Wegner proved the phenomenon of the Pangaea, the earth as it was before the displacing of the continents

We can measure and chart the ocean currents, the composition of the air, the earth’s magnetic field, the atmosphere (Jean Rey 1630).

Blaise Pascal measured atmospheric pressure and gave his name to the unit of measurement.

The climate reveals itself more specifically with archeological digs (dinosaur fossils) and, or, glacial samples that highlight the CO2 content in the air. Laser photogrammetry enables a precise charting of the relief and depths of the ocean.

All these discoveries have enabled an understanding that the earth is not truly round but spherical and flattened at the poles; thus called geoid.

We also know categorically that whatever the climate sceptics might say the activity of man has fragilized the earth.


Written by : Marie Palué

Présentation Conférence La Planète Terre

 

Assemblée Générale Samedi 3 Février 2024

 

Assemblée générale extraordinaire et ordinaire

du club Histoire et Patrimoine de La Tour Blanche et des environs

Samedi 3 février 2024

Salle des fêtes de La Tour blanche –Cercles

 






Assemblée générale

En présence de 80 personnes et 18 personnes représentées par des pouvoirs.

Excusés : mesdames Breux-Pouxvieil Sonia, Reine Charlotte

et Messieurs Lachaise Bernard, Du Chazaud Emmanuel, de La Ville Alain, Pouxvieil Jean-Pierre et Cash Roger.

 

Président de séance : Finn Anson

 

Rapport moral : Gabriel Duverneuil

Je vous souhaite la bienvenue et une bonne et heureuse année

En 2023 le club a très bien fonctionné et je souhaite remercier tous les membres du bureau pour leur travail et pour l’esprit collectif dans lequel ils ont œuvré pour le plus grand bien de notre association.

Nous terminons l’année 2023 avec 157 adhérents ce qui est très positif. Nous sommes aujourd’hui

Nous avons réalisé tout ce que nous vous avions annoncé exceptée la visite des mottes castrales que nous avons été obligés d’annuler, le conférencier M. Fayolle-Lussac étant malade.

Les conférences ont été bien suivies avec une participation allant de 50 à 90 personnes, j’en profite pour remercier les conférenciers, Alain Reilles, A.M. Cocula, Michel Combet, Christian Chevillot, Jacques Lassort et Katy Bernard.

Reprenons le déroulé de cette année 2023 :

Lundi 13 mars : l’évolution des savoirs de 1848 à1914 par Alain Reilles,  vulgarisateur scientifique toujours très apprécié.

Dimanche 2 avril : Découverte des cabanes en pierre sèches avec l’amicale de Léguillac de Cercles.

Je veux à ce propos remercier tout particulièrement le bureau de l’amicale laïque de Léguillac de Cercles avec lequel ça a été un plaisir de travailler à l’organisation de cette rando qui a connu un grand succès. Nous allons poursuivre cette découverte encore cette année. Organiser ce type de manifestation demande beaucoup de travail mais le résultat a été à la hauteur de l’engagement.

Lundi 5 juin : Pour la cinquième fois MMe Cocula nous a fait l’honneur de sa présence à La Tour Blanche et, avec Michel Combet, nous ont présenté les résultats de 20 années de colloques sur les châteaux du Périgord.

Archéologie : Pendant une semaine en juin et deux semaines en août nous avons commencé la fouille des carrières à ciel ouvert au sud de Jovelle. Je remercie les trente personnes qui ont participé à cette aventure passionnante, ceux qui ont soutenu notre projet devant les instances régionales et départementales : Hervé Gaillard du Service Régional de l’Archéologie en Nouvelle Aquitaine et Mathilde Regeard directrice du Service départemental de l’Archéologie de la Dordogne,  le propriétaire du terrain Claude Busca, et tout particulièrement Marie Palué qui depuis son arrivée dans le club nous apporte ses compétences en recherches historiques et en archéologie.

Samedi 2 septembre : À la découverte du patrimoine et de l’histoire d’Allemans (Diapo). Merci à Moïsette Chaumette, Alain Ricoire, et Philippe Prot pour leurs contributions lors de ces visites et à Eliette Sagot pour ce moment émouvant qu’a été celui des œuvres d’Elie Dupeyrat exécutées par l’ensemble familial.

Lundi 9 octobre : François Dejean de Jovelle, sorti de l’ombre, a connu lui aussi un succès posthume.

Lundi 6 novembre : c’est au tour de Christian Chevillot de faire revivre avec brio une ville gauloise à St Félix de Villadeix.

Samedi 2 décembre : nous avons terminé l’année en poésie en rendant hommage à nos poètes locaux de Guillaume de la Tour à Charlotte Serre, avec une brillante analyse de la poésie d’Arnault Daniel par Katy Bernard. Nous avons tous regretté l’absence d’Alain Clément initiateur et organisateur de cette soirée, empêché pour cause de maladie.

 

Dernier point, le blog du club histoire : Il participe au rayonnement de nos activités et il est régulièrement fréquenté, environ 800 consultations par mois. Merci à André et Nicole Vigne qui ont par leurs articles concernant Cherval contribué à susciter l’intérêt de nombreux visiteurs du site. Merci  à Roger Cash pour la réalisation des affiches, aux distributeurs de ces mêmes affiches et à Jean-Pierre Pouxviel qui régulièrement publie des articles présentant notre activité dans la DL

J’en termine en espérant qu’en 2024 nous répondrons à vos attentes mais j’espère aussi que vous serez nombreux à vous impliquer dans les activités prévues et a en proposer de nouvelles pour 2025.

Merci à toutes et tous pour votre attention

Le rapport moral est validé par l’assemblée présente à l’unanimité

 

Rapport financier : Patrick Pommepuy

Le trésorier remercie ses adjointes et présente le budget 2023

Recettes (compris les subventions pour l’archéologie)                                   8082,76 €

Dépenses                                                                                                                          1314,37 €

Solde                                                                                                                                  6768,39 €

Le trésorier rappelle que ces recettes correspondent aux subventions reçues pour l’archéologie à Jovelle et Chez Tézy qui reprend cette année).

Le rapport financier est voté à l’unanimité

Programme 2024 : Jacqueline Coince

Mercredi 17 janvier, 9h 12h : tenue d’une table et panneaux présentant le club histoire sur le marché de LTB
 
Samedi 3 février, 17h, salle des fêtes : Assemblée Générale
Lundi 4 mars, 20 h 30 salle des fêtes : Conférence sur « La planète Terre » par Alain Reilles 
Lundi 8 avril, 20 h 30 salle des fêtes : Conférence de Sylvain Le Bail sur les Bretons en Dordogne 

Samedi 4 mai, 9 h : journée à la découverte des mottes castrales à Nanteuil, Bourzac et la Chapelle-Grésignac ;

Conférence de M. Fayolle Lussac

Dimanche 12 mai : 9h, « Suite de la découverte des cabanes en pierre sèches de Léguillac de Cercles et de la Gonterie Boulouneix » par l’Amicale laïque de Léguillac de Cercles et le club histoire de La Tour Blanche » suivie d’un repas

Samedi 1er juin : participation aux 150 ans de la SHAP : tenue d’un stand et participation à deux tables rondes 
10-14 juin & 29 juillet-9 aout : poursuite des fouilles de carrières à ciel ouvert de Jovelle 
Samedi 7 septembre, 8 h 45, Celles, Halles : Visite découverte du patrimoine historique du village de Celles suivie d’un repas 
Lundi 7 octobre, 20 h 30, salle des fêtes : « 6ème et 7èmes siècles : les peuples Germaniques protagonistes dans l'histoire » par Alessandro Testa.

Jeudi 31 octobre, 20 h 30 salle des fêtes : Conférence sur les origines de la fête d’Hallowe’en, Finn Anson. 
Samedi 7 décembre, salle des fêtes : 15h : Conférence musicale « La rose et la mandragore » par Catherine Jousselin, Marie-Laure Guiradel, Etienne, Jean-Pierre Pouxvieil

 

A ces dates, il faut ajouter des ballades touristiques organisées par le club. Guy Benfield, guide professionnel prend en charge cette partie et propose 4 randonnées sur des thèmes différents pour cette année.

 

Le programme 2024 est accepté  à l’unanimité

 

Projets pour 2025

* Les hôtes célèbres du château de la Ligerie à Fontaines par Michel Vergnaud.

* Les italiens entre les deux guerres, Garibaldi par Bernard Lachaise

Visites conférences

* Les métiers d’autrefois : visite du musée de Mussidan / conférence de Ludovic Chassagne /autre site à voir ?

* visite du château de Villamblard avec les collections de matériel en fer de M. Raillé / conférence sur l’histoire du village et la restauration du château par Mme Paoletti, présidente de l’association Taillefer.

* Saint-Germain du Salembre / visite du château et de cluseaux / conférence de Christophe Mangé.

* Saint-Méard sur Dronne : visite des fresques dans l’église / conférence.

* visite de Roncenac

Randonnées historiques

* Rossignol  et le vignoble dans la commune.

 

Conseil d’administration & bureau

Duverneuil Gabriel, La Tour Blanche, président,

Anson Finn, La Chapelle-Montabourlet, vice-président,

Pommepuy Patrick, Javerlhac, trésorier

Reine Charlotte, La Tour Blanche, trésorière adjointe

Cauwel Danielle, Léguillac-de-Cercles, trésorière adjointe

Guichard Isabelle, Chapdeuil, secrétaire

Coince Jacqueline, Nanteuil,  secrétaire adjointe

Palué Marie, Celles, secrétaire adjointe

Cash Roger, La Tour Blanche, communication

Caron Pascal, La Tour Blanche, communication

Pouxviel Jean-Pierre, Saint-Pierre de Cole, communication

Faure Corinne, La Tour Blanche, communication

Benfield Guy, Cherval

Breux-Pouxvieil Sonia, Saint-Pierre de Cole

Chaminade Jean-Pierre, Celles

Coince Françis, Nanteuil

De la Ville Alain, Verteillac

Du Chazaud Emmanuel, La Tour Blanche

Lachaise Bernard, Verteillac

Limonat Nolwenn, La Chapelle-Montabourlet

Luret Luc, Cercles

Reynaud Françoise, Cherval

Reynaud Elisabeth, Cherval

Wilson Valérie, La Tour Blanche

Wilson Martin, La Tour Blanche

 

A La Tour Blanche le 3 février 2024

 

 

Les membres du bureau                                                les membres du conseil d’administration

Présentation de l'AG du Samedi 3 Février 2024

 

Ribéracois terre de poésie - Des troubadours aux poètes contemporains

 

Samedi 2 décembre 2023

 

Ribéracois terre de poésie

Des troubadours aux poètes contemporains

 

Lecture de poèmes par Jacques Lassort

 

Notes : dans le château a vécu Guillaume de la Tour par contre, la Baronne de la Tour Blanche, Herminie de Verteillac n’y a pas vécu.

Entre la Lizonne et la Dronne, il y a eu de nombreux poètes.

 

Troubadours d’hier et d’aujourd’hui.

Arnaud Daniel de Ribérac emploie le parler limousin, langue culturelle de tout le Sud de l’Europe.



Louis Aragon : En 1940, son régiment arrive à Ribérac, il en résultera un texte « la leçon de Ribérac ».

Ø Lecture : « La soif et la source ».

Arnaud de Mareuil.

Ø Lecture : « Quand une brise a douce haleine … » salut d’amour (nouvelle forme poétique).

Guilhem de la Tour, né, dit-on, à la Tour Blanche.

On a conservé 14 de ces poèmes plus des pièces de circonstance écrites en Italie. Il enlève sa maîtresse, elle meurt et il devient fou.

Ø Lecture : « Que bonne fortune m’advienne ».




Pierre de Bourdeilles.

Il a habité la Tour Blanche pendant plusieurs années en attendant la construction de Richemont. Il y fait son testament. Il a été l’ami de Philippe Strozzi.

Ø Lecture : « Ses yeux sont plus luisants ».




Théodore de Banville.

Ø Lecture : sonnet dédié à Marguerite de Navarre au sujet de Brantôme.

Herminie de Verteillac (XIXème siècle).

Elle a été citée par Proust dans « A l’ombre des jeunes filles en fleur ». Elle a écrit 4 recueils de poésie. Elle a cofondé la Société des poètes avec Heredia.

Ø Lectures : « Souffle d’océan ».

                 « Les mouettes ».



Charlotte Serre.

Née à St Jory de Chalais, elle a vécu à Champagnac. Elle a été résistante et a reçu le prix des Amis de l’Académie française. Elle a écrit, entre autres, un « Florilège de la Dronne et du Périgord Vert ».

Ø Lectures : L’écho.

Les routes.

Pour cela.



Alain Clément. Né à la Tour Blanche.

Ø Lectures : tirées du recueil « Clochard de rêve ».

Finisterae.

Poïema.

 

Arthur Rimbaud

Ø Lecture : « Le bareau ivre » Tiré de « Poésies »

François Villon.

Ø Lecture : « Balade des Dames du temps jadis ».

 

 

 

Arnaut Daniel

Voyage poétique dans son œuvre

 

Katy Bernard

 

 

 

Nous avons conservé 17 chansons plus une plutôt obscène.

 

La fin Amor est la plus grande valeur qui soit dans le monde des troubadours.

Arnaut Daniel est un poète de l’amour fou, un peu comme Bernard de Ventadour ou Rigaud de Barbezieux.

 

Né vers 1150, il fait partie de la génération qui suit Guillaume d’Aquitaine et Bernard de Ventadour, il est contemporain de Bertrand de Born avec lequel il est ami. Il écrit surtout entre 1180 et 1195.

Le moine de Montaudon, Pierre de Vic (1143-1210), a écrit un poème satyrique sur lui : « il a des mots fous ». Aragon, pour Elsa, dit : « rien n’est trop fou pour parler d’elle ». Dante et Pétrarque saluent cette folie des mots.

 

Comment Arnaut Daniel se fond dans cette pensée amoureuse

Les troubadours veulent dresser l’amour profane au même rang que l’amour sacré de la religion.

Ø Lecture : Amor es de pretz la claus

L’amour est son guide, il fait le printemps.

Ø Lecture : clin d’œil à Bernard de Ventadour.

ü « Quand chois la feuille …. Car mon amour me reverdit le cœur »

Ø Lecture : de Bernard de Ventadour.

ü « Lorsque les bois et les chênaies se couvrent de fleurs … »

 

Dans une autre présentation, il devient la poésie. Il devient artisan des mots. Il dira « moi aussi, comme mon poème, je m’affirme … reflet du talent et de l’Amour. »

Ø Lecture : « Sur cette note légère je fais des mots … « 

 

Arnaut Daniel se fait aussi laboureur ainsi qu’artisan « je forge mes rimes … ». Monclin et Audierne sont des amants.

Ø Lecture : « si toutes mes terres désertes … ».

 

Enfin, Arnaut Daniel se fait fleuve.

Ø Lecture : « Aucune joie ne me serait trop brève … ».

 

Il se métamorphose au grès de ses poèmes mais le but est le même : exprimer son amour.

 

« Comment il voit la Dame aimée. »

On ne sait pas qui elle est. Le « segnals » est un code pour désigner la Dame. Elle est comme l’Amour au-dessus des valeurs, « Miels de ben ». Elle est élevée, chantée mais sans oublier sa chair. Il exprime une volonté de montrer sa loyauté, sa pureté

Ø Lecture : « Dame, mieux que bien … ».

Ø Lecture : de Rigaud de Barbezieux qui l’appelle ‘mieux que Dame ». Il n’arrive pas à parler de chair et va chercher dans les bestiaires et dans les images religieuses. Pour lui, la Dame est l’image de l’amour sur terre. Pour lui c’est l’expression du désir charnel, il est le tigre, elle est le reflet dans le miroir

ü « Tout comme la tigre au miroir s’oublie ».

§  .

 

Les aspects les plus érotiques de la pensée d’Arnaut Daniel

Arnaud Daniel est plus direct.

Ø Lecture : « l’accueil fut bon, mon discours accepté … »

ü L’or pur représente la Dame et les mots sont choisis :

§  « Nous nous étreignîmes » (manteau bleu).

§  Que nous couchions ensemble … (nudité qui devient éblouissement, recouvert de la lampe.)

On retrouve cette histoire de manteau brun avant. Chez quelqu’un de moins entreprenant qu’Arnaut Daniel, Guillaume d’Aquitaine.

Ø Lecture : « Je pense encore à ce matin … »

ü « Tant que j’ai mes mains sous son manteau. »

Guillaume et Arnaut relient le profane et le sacré pour montrer que l’amour profane est aussi sacré, comme la Dame.

 

Amour, respect ? « Ongle et chair restent eux-mêmes mais impossible à séparer ».

C’est une grande invention des troubadours. Désirer n’est pas posséder mais aller vers. Renouveler le désir en amour est la chose la plus difficile au monde. Pour cela, il faut accepter la part d’insaisissable de l’autre.

Ø Lecture : « Sextine » d’Arnaut Daniel.

ü « Fussège sien de corps … »

 

Les réponses de Cathy Bernard ont pu clarifier encore certains points :

 

Ø Connait-on le nom des Dames ?

ü La première est Dangereuse, comtesse de Châtellerault. Son époux, Aymeric, était vassal de Guillaume d’Aquitaine qui va l’installer tour Maubergeon à Poitiers et qui, pour elle, répudie sa femme. Ils ont marié leurs enfants respectifs, grands-parents d’Aliénor.

Ø Y a-t-il des femmes troubadours ?

ü L’amour est « aristocratique », les mariages sont politiques mais le cœur est adultère.

Cf. « L’amour au féminin » de P. Bec

Ø A-t-on retrouvé des partitions ?

ü Deux mélodies su 18 chansons.

Ø Quelles sont les sources ?

ü Elles sont mariales, arabo-andalouses … mais aucune ne suffit à expliquer l’Amour Courtois.

Elles ont aidé à cette explosion mais il y a autre chose : éducation religieuse, Bible, classiques …

§  Cf. Henri Irénée Marrou « Les Troubadours »,

                                                    Paris, Le Seuil, 1961.

§  Cf. Synthèse de Pierre Bec.

·        « Le comte de Poitiers ».

·        Nouvelle anthologie de la lyrique occitane du Moyen-âge.

§  Henri Gougaud. Podcast sur France Culture : « l’Amour courtois ».

§  Anthologie de Jacques Roubaud.

Ø Comment ça se passait à l’époque ?

ü Dans le cadre de la cour.

ü Un troubadour est souvent le compositeur, il est souvent noble.

ü L’artiste de métier est le jongleur qui chante les chansons du troubadour contre salaire. Parfois il acquiert un savoir et devient troubadour mais il vit de son salaire et cherche souvent la protection d’un grand seigneur ou d’une Dame.

Ø Avaient-ils un accompagnement ?

ü On connait de nombreux instruments.

Cf. Xavier Terrasa.

Ø L’Amour n’était-il pas imaginaire pour certains ?

ü C’est une dénomination commune avec la même idée de l’amour.

ü Certains semblent être restés dans le domaine de l(onirique.

Cf. Jaufré Rudell dont on connait 6 chansons dont « l’Amour de loin ».

ü Peut-être que certaines Dames sont rêvées.

 

Cet après-midi poétique a été suivi par environ 80 personnes.

Merci au récitant Jacques Lassort pour son interprétation bouleversante du bateau ivre de Rimbaud et à la brillante conférencière Katy Bernard.

 

Sonia Breux-Pouxviel


                Version Anglaise        Traduction : Finn Anson

 Saturday 2 December 2023

 Riberac; Land of poetry.

From the troubadours to contemporary poets

 

Poems read by Jacques Lassort

 

(Nota Bene: Guillaume de la Tour lived in the chateau de La Tour Blanche. However,  la Baronne de la Tour Blanche, Herminie de Verteillac did not live there.

Between the Lizonne and the Dronne, there are numerous poets.)

 

Troubadours then and now

Arnaud Daniel de Ribérac used the Limousin dialect, the cultural language in the south of Europe.

    Louis Aragon : In 1940, his regiment arrived in Ribérac, from whence came the text « la leçon de Ribérac ».

Ø Reading : « La soif et la source ».


Arnaud de Mareuil.

Ø Reading: « Quand une brise a douce haleine … » In praise of love

Ø  (A new poetical form).


Guilhem de la Tour, born, so it is said, at La Tour Blanche.

Fourteen of his poems have been conserved in addition to occasional texts written in Italy. He elopes with his mistress, she dies and he becomes mad.

Ø Reading : « Que bonne fortune m’advienne ».



Pierre de Bourdeilles.

He lived in La Tour Blanche  for sevaral years whilst waiting for Richemont to be built. There he wrote his will, and was the friend of Philippe Strozzi.

Ø Reading : « Ses yeux sont plus luisants ».



Théodore de Banville.

Ø Reading : A sonnet about Brantôme dedicated to Marguerite de Navarre.


Herminie de Verteillac (19th Century).

She was mentionned by Proust in « A l’ombre des jeunes filles en fleur ». She wrote four collections of poetry. She confused the Poetical Society with Heredia

Ø Readings : « Souffle d’océan ».

                 « Les mouettes ».

 


Charlotte Serre.

Born in St Jory de Chalais, she lived in Champagnac. She was in the resistance and received the prize of Les Amis de l’Académie Française. She has written, amongst others, « Florilège de la Dronne et du Périgord Vert ».

Ø Readings : L’écho.

Les routes.

Pour cela.



Alain Clément. Born in La Tour Blanche.

Ø Readings from the collection « Clochard de rêve ».

Finisterae.

Poïema.

 


Arthur Rimbaud

Ø Reading : « Le bareau ivre » Taken from « Poésies »



François Villon.

Ø Reading : « Balade des Dames du temps jadis ».

 

 

 

Arnaut Daniel

Poetical journey through his work

 

Katy Bernard

 

 

 

Seventeen songs have been preserved including a rather obscene one.

 

Courtly love was the greatest virtue at the time of the troubadours.

 

Arnaut Daniel is a poet of passionate love, similar to Bernard de Ventadour or Rigaud de Barbezieux.

Born around 1150, he is part of the generation following in the footsteps of Guillaume d’Aquitaine and Bernard de Ventadour. He is a contemporary of Bertrand de Born and a friend. The bulk of his work was written between 1180  and  1195.

The Montaudon monk, Pierre de Vic (1143-1210), wrote a satirical poem about him: « il a des mots fous » (His verbage is folly). Aragon, pour Elsa, dit : « rien n’est trop fou pour parler d’elle » ( no madness eclipses that said of her ). Dante and Petrarch praise this word folly.

 

 

How did Arnaut Daniel begin in the world of courtly love?

The troubadours wish to see profane love on the same setting as the sacred love of religion.

Ø Reading: Amor es de pretz la claus

Love is his guide, he welcomes the Spring

Ø Reading : reference to Bernard de Ventadour.

ü « Quand chois la feuille …. Car mon amour me reverdit le cœur »

Ø Reading : from Bernard de Ventadour.

ü « Lorsque les bois et les chênaies se couvrent de fleurs … »

 

In another presentation, he becomes the poetry; he becomes a word-smith. He will say « moi aussi, comme mon poème, je m’affirme … reflet du talent et de l’Amour. » (I, too, as my poem, assert myself...the reflexion of talent and Love)

Ø Reading : « Sur cette note légère je fais des mots … « 

 

Arnaut Daniel was also a labourer as well as an artisan « je forge mes rimes … » (I forge my rhymes) . Monclin and Audierne are lovers.

Ø Reading : « si toutes mes terres désertes … ».

 

Above all, Arnaut Daniel flows.

Ø Reading : « Aucune joie ne me serait trop brève … ».

 

He changes at the whim of his poetry but the end is always the same: to express his Love.

 

« Who is the Lady of Love? »

We do not know who she is. The « segnals » is a code to indicate the Lady. She is like the love that is over and above all virtue. « Miels de ben ». She is elevated and proclaimed, and remains flesh incarnate. He expresses the desire to show his loyalty and purity.

Ø Reading : « Dame, mieux que bien … ».

Ø Reading : From Rigaud de Barbezieux who calls her ‘mieux que Dame' ». He is unable to speak of the flesh and delves into bestiaries and religious imagery. For him the Lady is the image of love on earth. For him it is the expression of carnal desire; he is the tiger, she is the reflexion in the mirror

ü « Tout comme la tigre au miroir s’oublie ».

§  .

 

The erotic aspects of Arnaud Daniel's thought

Arnaud Daniel is frank.

Ø Reading: « l’accueil fut bon, mon discours accepté … »

ü Pure gold represents the Lady and the words are specific:

§  « Nous nous étreignîmes » (blue cloak).

§  Que nous couchions ensemble … (nudity that becomes blinding, covered by a lamp)

Guillaume d’Aquitaine, less prolific than Arnaud Daniel, used the story of the brown cloak

Ø Reading : « Je pense encore à ce matin … »

ü « Tant que j’ai mes mains sous son manteau. »

Guillaume and Arnaud combine the sacred and the profane, showing that profane love is also sacred, like the Lady.

 

Love, respect ? « Ongle et chair restent eux-mêmes mais impossible à séparer ».

It is a grand creation by the troubadours. To desire is not to possess but is to go towards. Renewing desire in love is one of the most difficult feats in life. For that one must accept the inaccessible in the other

Ø Reading : « Sextine » d’Arnaut Daniel.

ü « Fussège sien de corps … »

 

Cathy Bernard's answers clarified certain points :

 

Ø Do we know the names of Ladies ?

ü The first is Dangereuse, countess of Châtellerault. Her husband, Aymeric, was vassal to Guillaume d’Aquitaine who placed her in the Tour de Maubergeon in Poitiers and who, for her, abandonned his wife. They married off their respective children, grand parents of Alienor.

Ø Were there female troubadours ?

ü Love is « aristocratic »,  marriages are political but the heart is adulterous.

Cf. « L’amour au féminin » by P. Bec

Ø Have we found musical scores ?

ü Two melodies out of eighteen songs.

Ø What are the sources?

ü They are marian, arab-andalou …  but none is sufficient to describe courtly love.

They helped in the emergence but there were other aspects: religious education, the Bible, the classics...

§  Cf. Henri Irénée Marrou « Les Troubadours »,

                                                    Paris, Le Seuil, 1961.

§  Cf. Synthesis by Pierre Bec.

·        « Le comte de Poitiers ».

·        The new anthology of medieval occitan verse.

§  Henri Gougaud. Podcast on France Culture : « l’Amour courtois ».

§  Anthology by Jacques Roubaud.

Ø What was the life of a troubadour?

ü He was connected to the court.

ü A troubadour is often the composer and often of noble origins.

ü The key activity is that of the juggler who sings the songs of the troubadour for a salary. Sometimes he acquires a 'savoir-faire' and becomes a troubadour; he lives though on his salary under the protection of a noble lord or lady.

Ø Were they accompanied ?

ü We know of numerous instruments.

Cf. Xavier Terrasa.

Ø Was Love not imaginary for some?

ü Love is the common denominator.

ü Certain seem to remain in the domain of dreams.

Cf. Jaufré Rudell to whom are attributed six songs including « l’Amour de loin ».

ü Potentially, certain ladies are pure dreams

 

Eighty people attended this afternoon of poetry.

Thank you to Jacques Lassort for his wonderful rendition of 'Le Bâteau Ivre'  from Rimbaud and the brilliant lecturer Katy Bernard.

 

Sonia Breux-Pouxviel