Compte rendu de la conférence du 25 mars 2019


L’Evolution des connaissances, de Louis XIV aux Révolutions

             Par alain.reilles@wanadoo.fr

Cette période est marquée en France par la régence de Mazarin, les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI suivi par la révolution engendrant le pouvoir Napoléonien puis la restauration avec Louis XVIII, Charles X et Louis Philippe.
L’héritage de la Renaissance, Léonard de Vinci, Copernic, Galilée…ont engendré de nouvelles approches scientifiques prolongées avec Pascal, Torricelli, Huygens, Descartes, Fermat…si le pouvoir encourage la Science, l’intolérance religieuse constitue un frein plus marqué dans les pays catholiques du sud de l’Europe que dans le nord plus acquis aux idées réformatrices.

La Science anglaise : La Royal Society, crée en 1660, constitue le creuset des découvertes scientifiques : Robert Hooke initiateur de la résistance des matériaux, poursuit l’œuvre de Galilée tandis que Isaac Newton avec la loi d’attraction universelle donne toute sa cohérence aux trajectoires elliptiques de Kepler : la mécanique céleste est née et ses lois s’appliquent aussi sur la terre.

La Science expliquée : sous l’impulsion de Colbert, Versailles devient lieu de conférences et d’exposition : horlogerie, machine de Marly, microscope, lunette astronomique avec en extérieur le jardin botanique (l’astrologie et l’alchimie perdent leur statut de science)
Les musées : Le British Muséum ouvre en 1759 tandis que le Louvre et le muséum d’histoire naturelle ouvrent en 1793.
Avant 1800, Lyon, Grenoble, Nantes et Toulouse auront leurs 1° musées (Bordeaux en 1811, Périgueux en 1835)
L’Europe découvre Newton et les découvertes scientifiques grâce à Christine de Suède, Frédéric de Prusse, Emilie du Chatelet…
Dès 1728, l’encyclopédie d’Ephraïm Chambers puis celle de Diderot et d’Alembert (1751) relayent ces nouvelles connaissances

Des avancées spectaculaires, en 1669, l’abbé Picard mesure le méridien de Paris, calcule le rayon terrestre (6372 km) redessine les côtes françaises, Louis XIV fait réaliser par Coronelli un globe terrestre monumental qui est exposé au château de Versailles. Pierre Paul Riquet réalise le canal du midi reliant Toulouse à Sète et alimenté par le plus grand barrage du monde à St Ferréol.
Christian Huygens dimensionne le système solaire, réalise des horloges précises grâce à l’isochronisme du pendule mais suite à la révocation de l’édit de Nantes, il retourne en Hollande (1681) tandis 200 000 huguenots quittent la France.

Le prolongement des grandes découvertes : Lord Byron, James Cook, Louis Antoine de Bougainville et Jean François de La Pérouse vont découvrir, outre l’Australie, les diverses iles du pacifique, leurs populations ainsi que leur faune et leur flore.
Talleyrand et Condorcet (1791) proposent un système de mesure basé sur le 10 millionième ¼ du méridien terrestre.
La géographie du monde se précise avec Alexander Humboldt et les courants marins décrits par Isaac Vossius et Luigi Massilli.
Notons l’expédition de Bonaparte en Égypte permettant ultérieurement à JF Champollion de découvrir le secret des hiéroglyphes.

Géologie et Biologie : James Hutton et Charles Lyell intègrent l’ancienneté des diverses couches s’interrogeant sur la véracité de l’origine biblique du monde (4004 av JC). Georges Cuvier, 1°paléontologue imagine 26 catastrophes tandis que Georges Louis de Buffon et Jean Baptiste Lamarck s’inscrivent dans une lente évolution des espèces : la Biologie entre en effervescence.
La médecine brocardée par Molière devient plus scientifique avec l’anatomiste jean Nicolas Corvisart, le stéthoscope de René Laennec, le succès de la vaccination d’Edward Jenner tandis que les succès en chirurgie ne sont plus l’apanage des barbiers !

La chimie : Rigueur et reproductibilité caractérisent Nicolas Lémery qui devra se réfugier en Angleterre, Wilhelm Scheele isole différents éléments (O, Cl, Mn, Mo…) tandis qu’Antoine Laurent de Lavoisier et son épouse établissent le rôle de l’oxygène (respiration et oxydation), la loi de conservation de la masse et l’abandon du mystérieux phlogistique cher à Joseph Priestley.

La physique : Suite aux lois de réfraction de Descartes, Newton décompose la lumière et affirme son caractère corpusculaire.
Pour Thomas Young et Huygens son caractère est ondulatoire, la suite montrera le comportement dual de la lumière.
- Physique des gaz et thermodynamique : Après la Montgolfière, Boyle Mariotte, Joseph de Gay Lussac, Jacques Charles et John Dalton élaborent des lois des gaz, complétées suite à la machine à vapeur James Watt, par James Joules et Sadi Carnot
- L’électricité : Suite aux expériences de l’’abbé Nollet, Alessandro Volta présente la 1° pile à Bonaparte tandis que Benjamin Franklin étudie la foudre et que les premières lois sont découvertes par Hans Oersted, Michel Faraday et André-Marie Ampère.

Les mathématiques se développent : Nombres transcendants, suites infinies, calcul infinitésimal, fonctions dérivées, intégrales, probabilités…Où vont s’illustrer encore Newton et Huygens mais aussi les frères Bernoulli, Augustin Cauchy, Léonard Euler, Evariste Galois, Friedrich Gauss, Pierre Simon de Laplace, Gottfried Leibnitz, Mac Laurin, Gaspard Monge, Brook Taylor

Les femmes et la Science : Si Emilie du Chatelet est connue, Catherine Herschel, Maria Kirch s’illustreront en astronomie tandis que Mary Sommerville, Maria Gaetana Agnési et Sophie Germain s’illustreront en mathématiques mais seront plutôt occultées.

En conclusion : Cette période est marquée, en Europe, par le siècle des lumières où Science et philosophie s’interpénètrent : rationalisme et cartésianisme s’opposent à l’obscurantisme. Dans cette soif de liberté de pensée, les retombées politiques obligent les monarchies à devenir parlementaires ou à passer par une phase révolutionnaire qui bouleverse le monde.
L’évolution prodigieuse des connaissances assure à l’Europe une domination patriarcale du monde avec, au-delà des principes de démocratie et d’universalité, une géopolitique, non traitée dans ce cadre mais qui ne peut que susciter des interrogations.

Compte rendu conférence


Conférence du 25 février 2019 sur les Abbayes et Prieurés du Périgord par Evelyne Bermond-Picot et Gérard Leconte

Les 120 auditeurs attentifs venus ouïr nos conférenciers ont eu bien de la chance en écoutant cette causerie à quatre mains et deux voix, car Evelyne et Gérard ont eu la bonne idée de centrer leur sujet sur le nord du Périgord, suggérant ainsi des promenades de découvertes d’un environnement souvent ignoré. Il fallait en pre- mier lieu centrer la conférence : on ne parle pas des couvents ni des comman- deries, car l’inventaire réalisé comprend déjà 204 monastères et inclut ceux qui ont disparu mais demeurent dans les archives ; seuls subsistent aujourd’hui 14 abbayes et 76 prieurés, sachant que ces derniers sont des exploitations agricoles dépendant d’une abbaye et que l’ouvrage qui les présente a déjà nécessité un périple de 40.000 km. en plusieurs années. A noter que seules les abbayes de Chancelade et d’Echourgnac abritent aujourd’hui des religieux. L’essentiel des monastères est d’ordre cistercien et bénédictin, quelques uns sont grandmon- tains, augustiniens ou artiges. Pour la plupart de ces édifices, Evelyne Bermond-Picot donne la partie historique et c’est Gérard Leconte qui en décrit l’archi- tecture et ses caractéristiques. Comme dans ce type de conférence il est indispensable d’émailler le discours d’images, celles-ci prises par Gérard Leconte, à trois exceptions près, sont parmi les plus belles que nous ayons pu voir depuis longtemps, on peut l’en féliciter. Nos lecteurs qui n’ont pu assister à la conférence, n’ont plus qu’à se rabattre sur le livre de nos conférenciers, il est disponible dans toutes les librairies et coûte 28€.
André Vigne

Evelyne Bermond-Picot
Gérard Leconte