Sondage Jovelle


Reprise des sondages et nettoyage du site de Jovelle avec le service d’archéologie du département et le Club Histoire Mémoire et Patrimoine de La Tour Blanche
Depuis le Mardi 6 septembre une équipe d’un dizaine de bénévoles du Club Histoire Mémoire et Patrimoine de La Tour Blanche et de quatre archéologues du service départemental d’archéologie, encadrés par Jean-Pierre Chadelle, nettoient et décapent le sol autour de la grotte de Jovelle.
Ils ont comme objectif de dégager les traces de la carrière de meules située au sommet de la grotte et de sonder les emplacements prévus pour les piliers qui supporteront la structure devant protéger la grotte ornée.
Ils vont également réaliser un certain nombre de coupes au pied de la carrière à ciel ouvert et dans le monticule constitué des résidus de taille laissés par les carriers au sud de la grotte ceci afin de mieux comprendre la chronologie d’utilisation de ce site.
Cette opération va se poursuivre jusqu’au 16 septembre.



1:Francis, Roger et Jacques dans le nuage de poussière

2: Irène Niko et Arnaud attaquent le sondage à l'emplacement d'un pilier

3: début de la coupe de la partie ouest du monticule de résidus de carrière

4: Francis et Jacques dégageant le bord sud de la carrière de meules
au-dessus de la grotte ornée

5: les mêmes aux prises avec de belles racines

6: Francis et Niko débutant une coupe au nord du monticule et dégageant
un reste de paroi de la grotte

7: Jacques  au-dessus de la grotte ornée

8: Jacques aux prises avec de nouvelles racines

9: Irène et Arnaud font le relevé stratigraphique de la coupe ouest du
monticule

10: Vue de la coupe et de ses différentes couches

11: Jean-Pierre, Christian , André, Marie-Louise et Nicole suivent le
trajet d'une diaclase au-dessus de la carrière





Compte rendu promenade Club Histoire LTB du 03.09.2016



Fontaines : une promenade historique riche en découvertes

Les promenades organisées par le Club Histoire de La Tour Blanche ont un succès croissant. Celle du 3 septembre 2016 en fut l’éclatante démonstration. Centrée sur Fontaines, et commentée avec talent par Michel Vergnaud, et François Giroux, elle a permis de découvrir un village que l’on traverse souvent trop vite, sans imaginer la richesse de son histoire et de son patrimoine. 156 personnes du Verteillacois, du Mareuillais, et des alentours, étaient au départ de cette promenade. Mises en appétit par un exposé très documenté de Michel Vergnaud sur le bourg de Fontaines, elles ont découvert pas à pas son histoire et son patrimoine.
Les vestiges du prieuré Ste Marie des Dames
Ils font partie aujourd’hui d’une habitation privée visible depuis la route, sur la gauche en allant vers Villebois. Seuls restent des fenêtres des cellules des moniales et un puis à l’intérieur des bâtiments. Ce prieuré fut créé en 1130 suite à une bulle du Pape Innocent II, après le passage en Périgord de Robert d’Arbrissel, le fondateur de l’abbaye de Fontevrault. A son apogée, au XVIIème siècle, il comptait 90 moniales. Son histoire fut toutefois agitée. En 1447, il est détruit par les troupes anglaises du comte de Dorset Huttington ; ses archives sont brulées ; ses biens sont accaparés par les seigneurs voisins. 30 ans plus tard, suite à une plainte des moniales et à une enquête, Louis XI ordonne la restitution de ces biens au prieuré. En 1741, un certain Néron dit « La pensée », habitant Fontaines, tue plusieurs personnes puis est tué par les hommes de la paroisse. Il s’en suit un procès qui aboutit à la condamnation à mort de 17 habitants de Fontaines. Ils sont finalement graciés par le roi Louis XV à la demande de la prieure de Fontaines auprès de l’abbesse de Fontevrault, Louise de Rochechouart, nièce de Madame de Montespan. Cela n’empêchera pas 50 ans plus tard, en 1792, Antoinette de Lageard, prieure d’alors, d’être massacrée puis brulée sur la place publique de Fontaines. Son tombeau se trouve dans l’église de St Pardoux de Mareuil. Vendu en 1791 à Mr Bellabre de Chillac, le prieuré fut en majeure partie détruit fin 1792 sur ordre du sieur Roux-Fazillac.
Autre intérêt du prieuré : la présence d’une statue de Saint-Foutin ou Saint-Chose, vénérée par les femmes désirant avoir un enfant. Elle a disparu avec la destruction du prieuré.
Le prieuré Saint Pierre du Petit Bournet dit prieuré des hommes
Il est visible à l’entrée de Fontaine sur la droite en venant de Goûts. Réservé aux hommes, il fut créé à la même époque que le prieuré des dames, mais il n’eut jamais son importance. Très rapidement abandonné par les religieux, il fut pour les prieurs successifs, une simple source de revenus grâce au domaine qui l’entourait. Seules restent la chapelle et à l’intérieur une très belle cheminée dans ce qui fut la chambre du prieur. Vendu en très mauvais état pendant la Révolution, il fut successivement transformé en exploitation agricole puis en auberge tenue par la famille Sudret à la fin du XIXème siècle. Il appartiendra plus tard à Jacques Chaban Delmas, propriétaire du château de La Ligerie (après la famille de Gaulle) qui le confiera à Louis Férignac, boulanger du village, en reconnaissance de son aide pendant la Résistance. Il est habité aujourd’hui par le fils de Louis Férignac.
Au cours de la visite, il fut également possible de voir la calèche et le cabriolet qui étaient utilisés par la famille de Gaulle lors de ses séjours à La Ligerie.
Les croix de pèlerinage
Plusieurs d’entre elles sont encore visibles dans le village, dont une très belle datée de 1785. Elles ponctuaient le pèlerinage de Fontaines qui a eu lieu en septembre jusqu’à la fin des années 1970. Partant du prieuré des dames puis de l’église paroissiale, il était dédié à la relique de la vraie croix qui avait été apportée au prieuré des dames par Anne de Bourbon, Abbesse de Fontevrault au XVIIème siècle. Transférée en 1905 (séparation de l’Eglise et de l’Etat) chez la famille Dumias, puis en 1972 au musée d’art sacré de Chancelade, elle a depuis disparu.
Le pèlerinage parcourait le village en s’arrêtant à chaque croix.
Les rues du bourg
La promenade dans les rues du bourg fut l’occasion d’y observer des maisons et inscriptions anciennes, le réemploi de pierres provenant du prieuré des dames, mais aussi d’évoquer le site d’anciennes halles aujourd’hui disparues, et un système de bélier qui permettait d’avoir l’eau courante dans Fontaines au début du XXème siècle.
L’église St Jean-Baptiste de Fontaines, du XIIème siècle
Classée monument historique, elle se distingue par ses murs gouttereaux sud et nord du chœur, ainsi que par ses corniches reposant sur 19 corbelets délicatement sculptés. Elle comporte également le blason d’Anne de Bourbon évoquée plus haut, preuve de son passage à Fontaines.
Le Château de La Ligerie
Proche de l’église, ce très beau site historique domine le village. Presque rien ne subsiste du château d’origine détruit par Roux-Fazillac au moment de la Révolution. Il fut la résidence depuis le XVème siècle de la famille de Faucher de Versac de la Ligerie, dont Ysaac de Faucher, compagnon d’armes et ami d’Henri IV. La Ligerie est vendue par la famille de Faucher en 1846. Après différents propriétaires, elle est achetée en 1900 par Henri de Gaulle, père du Général. Né en 1890, Charles de Gaulle y passera ses vacances jusqu’à son entrée à Saint-Cyr en 1909. En 1920, Henri de Gaulle vend La Ligerie à Henri Philippe qui en 1939 la revend à Maurice Legendre, beau-père de Jacques Chaban-Delmas. Ce dernier en hérite après le décès de sa mère. Au début des années 2000, les enfants de Jacques Chaban-Delmas vendent la Ligerie à Yves et Odile de Vilmorin. Odile de Vilmorin a permis la visite de ce site magnifiquement restauré et historique à plusieurs titres
Le Maine-Vigneau
Après la Ligerie, découverte du Maine-Vigneau, vigneau venant de vigne. Michel Vergnaud indique à cette occasion que ce territoire faisait partie du vignoble de Rossignol, réputé avant sa destruction par le phylloxera. En 1697, un inventaire réalisé au château de la Ligerie fait état de 37 barriques de vin, et en 1789, l’inventaire des biens du prieuré des Dames révèle 41 barriques de vin.

Le Pas de Fontaines
Après quelques rafraîchissements, la traversée du Pas de Fontaines fut commentée par François Giroux. Situé sur l’ancienne voie gallo-romaine Lyon-Saintes appelée chemin de Boisne (bornes), c’était un lieu de passage important entre l’Angoumois, la Saintonge et le Périgord. Il y avait obligation de péage. L’abolition de ce péage néfaste aux échanges fut l’une des revendications figurant sur les cahiers de doléances au moment de la Révolution.
Le Château de La Richardie
Proche du Pas de Fontaines, le château de La Richardie fut le dernier site visité au cours de cette promenade historique. Construit au XVIIIème siècle sur les ruines d’un château médiéval, ce château fut la demeure de la famille Régnaud, seigneurs de Maumont, puis des comtes de Bouillac, seigneurs de Bourzac à la fin du XVIIème siècle. Il appartient aujourd’hui à Mr et Mme Grave qui après avoir accueilli les participants les invitèrent à voir un très bel escalier à double volute.
Le retour à Fontaines fut le terme de cette magnifique promenade pour certains. Les autres gagnèrent Champagne en voiture où un apéritif offert par la Municipalité les attendait. 80 personnes participèrent au déjeuner organisé par l’Amicale de Champagne et Fontaines dans la salle des fêtes de Champagne. Ils purent en outre y voir une exposition sur la ligne de démarcation présentée par l’historien Patrice Rolli.

Bruno Déroulède avec le concours de Michel Vergnaud

Réservez votre Samedi après-midi du 24 septembre pour les rencontres historiques de La Tour Blanche : poésie et musique médiévale sur le thème « De Guillaume IX à Aliénor d’Aquitaine » avec une conférence de Katy Bernard et un concert du groupe emblématique de la musique des troubadours Tre Fontane.



Carriole utilisée par le général De Gaule

 
Devant le prieuré des hommes

Dans le village

Pierre de réemploi

Dans le village



Devant la croix de pèlerinage

Eglise le blason d'Anne de Bourbon

devant la Ligerie

La Ligerie , la tour Médiévale

Vers le "Pas Fontaine"

La Richardie

La Richardie, escalier intérieur