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Fouilles d'une carrière à ciel ouvert au bois du Halas, : deuxième semaine

 

La deuxième semaine des fouilles d’une carrière à ciel ouvert dans le bois du Halas à Jovelle (La Tour Blanche, Dordogne) vient de se terminer. La participation de bénévoles du club histoire de La Tour Blanche (entre 10 et quinze participants) auxquels sont venues s’ajouter deux étudiantes en archéologie, Anaïs Bertrand et Lily-Rose Coma, nous a permis d’avancer dans notre projet d’étude des méthodes d’exploitations de cette carrière et des outils utilisés. Nous avions également comme projet d’identifier les zones de transport des blocs ou moellons extraits et de fouiller la ruine d’une petite cabane de carrier située à l’entrée de la carrière.

La fouille minutieuse de cette cabane vient de se terminer. Du charbon de bois y a été trouvé ce qui va pouvoir nous permettre de dater un moment de l’utilisation de cet abri de carrier. Pour l’instant cette cabane nous pose plus de questions que nous avons de réponses !

Les fouilles des deux zones de transport des blocs sont également terminées, elles nous ont réservé une surprise. Alors que nous pensions qu’elles étaient contemporaines de la première époque de l’exploitation de cette carrière, la fouille a révélé que ce chemin de circulation et d’évacuation des blocs relevait de la deuxième période c’est-à-dire du début du XIX siècle.

Le nettoyage poussé de la zone terminale de la carrière n’est pas encore terminé, mais le relevé de toutes les traces laissées par l’extraction sur les fronts de taille déjà nettoyés a été confié aux deux étudiantes qui ont mis au point une méthode de relevé. Celle-ci va permettre d’intégrer toutes ces informations dans un SIG (Système d’Informations Géographiques).

Dans cette partie de la carrière les deux époques de l’exploitation sont maintenant parfaitement visibles et le début du nettoyage du plancher de carrière fait apparaître peu à peu les traces des blocs extraits dont nous pourrons donner les dimensions.

La semaine prochaine, le beau temps est annoncé, ce qui va nous permettre de terminer le nettoyage des surfaces dégagées dans de bonnes conditions. Lorsque celles-ci seront le plus propre possible et le relevé des traces terminé, la fin de la semaine verra l’intervention d’Hubert Pradier du Service départemental de l’Archéologie qui fera un relevé photogrammétrique de la carrière et également des prises de vues par drone.  

Si vous souhaitez participer à cette dernière semaine de fouilles, vous pouvez contacter le responsable au : 0673253918

Gabriel Duverneuil

l'abri de carrier à l'entrée de la carrière




Comblement de la carrière primitive pour évacuer les blocs dans la deuxième phase d'exploitation

l'équipe de la zone de fouilles intermédiaire

Nettoyage des parois de la zone terminale de la carrière




Le repas pris en commun préparé par notre ami Finn Anson, sous l'abri prêté par la société de chasse du bois du Halas

Nettoyage du niveau primitif de la carrière

Première semaine de fouilles d'une carrière à ciel ouvert à Jovelle (La Tour Blanche)

 

La première des trois semaines de fouilles archéologiques d’une carrière à ciel ouvert sur le site de Jovelle à La Tour Blanche (24) a pris fin le 23 juin. Nous poursuivrons ce travail entre le 31 juillet et le 11 août

Durant cette campagne de fouilles, nous voulons comprendre quand et comment les hommes ont extrait des pierres dans les carrières à ciel ouvert de ce secteur du bois de Halas. Pour atteindre cet objectif nous avons choisi plusieurs carrières parmi celles qui ont été inventoriées en 2022.

La carrière N° 10 pourrait répondre à nos attentes. Longue de 80 m environ, nous avons sélectionné 3 secteurs : A, B et C.

Le début (A) pourrait comporter une cabane de carrier, (B) est une zone de transition entre deux méthodes d’exploitation et (C) comprend le front de taille terminal.

Dix-sept bénévoles du Club Histoire de La Tour Blanche et deux étudiants en archéologie ont, pendant cinq jours, procédé au nettoyage des trois secteurs de cette carrière.

Ce travail qui fut parfois pénible nous permet maintenant d’accéder aux niveaux archéologiquement intéressants. Toutes les parois verticales ont été purgées de leur végétation et les planchers de la carrière prêts à être nettoyés soigneusement pendant les deux semaines d’août.

Toutes ces opérations se sont déroulées dans une excellente ambiance et une logistique impeccable. Les repas préparés par Finn Anson ont été pris en commun sous l’abri de la société de chasse du bois du halas, à 200m du lieu de fouille (pour cela nous remercions chaleureusement Thierry Kalbfuss), ce qui nous a permis de faire la pause de midi au sec pendant les épisodes de pluie qui nous ont pénalisé deux après-midis.

Deux étudiants en archéologie ont travaillé avec nous pendant cette semaine : Agatha Médina-Ruiz de l'université Aix-Marseille et Jean Baptiste Leclercq de l'université de Poitiers, nous leur souhaitons plein succès dans leurs études. Ils seront remplacés par deux autres en août.

Dans le secteur C, où se trouve le front de taille terminal, notre objectif était de dégager le maximum de plancher de carrière ainsi que les surfaces verticales pour obtenir les dimensions des blocs extraits, les méthodes et les outils utilisés. Nous avons partiellement atteint nos objectifs mais la présence d’une décharge sur le flanc sud-ouest de la carrière ne nous permet pas actuellement de dégager le plancher de carrière dans sa totalité. En revanche les traces des outils utilisés sont visibles et ne demandent qu’à être minutieusement nettoyées, répertoriées et mesurées.

                                                                            Secteur C

                                                                  

Dans le secteur B, nous avions observé des encoches sur le rocher ayant pu servir à l’établissement d’une toiture, protégeant un habitat temporaire de carrier. La première semaine de fouille a permis de mettre à jour une plate-forme en hauteur dont la fouille n’est pas encore terminée. Les semaines du mois d’août seront consacrées à la fouille du sol afin d’établir si on a réellement affaire à un logement temporaire.

                                                                         Secteur B

 


                                                                     

Dans le secteur A, un creusement quadrangulaire dans le rocher, les vestiges de deux murs et des monticules pouvant provenir de l’éboulement de ces murs avaient attirés notre attention. La semaine de juin a permis de mettre au jour un nouveau mur qui surplombe le rocher. Nous avons pu établir que les deux murs aperçus venaient fermer une surface d’environ 20 m², probablement un abri temporaire de carrier. Après l’enlèvement des éboulis provenant de ces 3 murs, la fouille s’est arrêtée sur un niveau de sol d’occupation en place, extérieur à cet abri, ce qui ouvre de belles perspectives pour la suite.

                Secteur A : les deux murs au premier plan, encadrant un placard ? ; Mur 1 au dessus du rocher



                                                    Secteur A : Mur 1


Le secteur C, avant et après le nettoyage et l’équipe de fouilleurs et fouilleuses



Les participantes et participants: Mesdames: Marie Palue, Nicole Vigne, Laurence Caron, Isabelle Guichard, Marie Françoise Allard, Agatha Medina-Ruiz, Dominique Vulliamy, Annick Guillemois, Denise de Montety; Messieurs Pierre Desvergne, Jean-Pierre Chaminade, Pascal Caron, Jean-Michel Chaume, René Allard, Jean-Baptiste Leclercq, Denis Fayaud, Philippe Drouot, Gabriel Duverneuil, Finn Anson
Compte rendu: Marie Palue et Gabriel Duverneuil