Compte rendu des conférences du 17 Novembre 2012

La prochaine activité du Club Histoire et Patrimoine aura lieu à la salle polyvalente de La Tour Blanche le lundi 21 Janvier 2013 à 20h30: conférence de C.  Chevillot sur le thème :
                          « Au temps des Gaulois Pétrocores : les origines du Périgord ».
                 
                                    Les guerres de religion en Périgord

   Environ 120 personnes ont assisté à cette après-midi du 17 Novembre organisée par le Club Histoire de La Tour Blanche et des environs consacrée aux « Guerres de religion en Périgord »
Tout d’abord G. Duverneuil présente les conférenciers, A.M. Cocula, M. Combet, Thalie de Molènes. Il retrace brièvement le contexte des guerres de religion dans nos localités situées dans une enclave de l’Angoumois jusqu’en 1790, de tradition catholique mais avec quelques seigneurs adoptant très tôt les théories calvinistes (Aubeterre, La Rochebeaucourt, Fontgrenon, Saint Just, Jovelle). Remarquons que les Bourdeille, seigneurs de La Tour Blanche resteront catholiques.

A.M. Cocula nous dresse ensuite une brillante chronologie des évènements de ce XVIe siècle en Périgord, soulignant qu’il serait plus judicieux de parler de guerres « civiles » plutôt que « religieuses ». Cette chronologie ne suit pas exactement la chronologie nationale car elle s’établit à partir de l’évolution de la famille d’Albret, dont on connaît surtout Jeanne, reine de Navarre , mariée à un Prince de sang royal et mère du futur Henri IV.
Un vent de réforme souffle sur l’Europe depuis l’excommunication de Luther en 1517 mais les théories calvinistes se diffusent surtout depuis 1540 : refus de l’autorité pontificale et de la hiérarchie de l’Eglise, choix d’une église autour d’une communauté, d’un pasteur. Une partie de la noblesse française est attirée par le protestantisme pour des raisons de foi mais aussi pour des raisons d’intérêt (Nombreux biens de l’Eglise).
En 1559 la mort du Roi Henri II précipite le conflit. En 1560 Jeanne d’Albret se convertit au protestantisme ainsi que de nombreux seigneurs du Sud-Ouest. Catherine de Médicis, régente et mère du jeune Roi Charles IX, tente une politique dite « de concorde » avec son conseiller M. de L’Hospital, puis entame avec son fils un tour de France (passant par La Tour Blanche) où sont conviés seigneurs catholiques et protestants et tente de s’attirer le soutien du chef des Protestants, le Duc de Condé. Mais en 1565 elle rencontre à la frontière espagnole, sur la Bidassoa, l’envoyé du Roi d’Espagne, soutien des catholiques, ce qui inquiète les Protestants. Ceux-ci se regroupent à la Rochelle puis cherchent à gagner des villes, « places de sûreté ».
En 1572, le mariage de la sœur du Roi, Marguerite de Valois, catholique avec Henri de Navarre, protestant, doit symboliser la réconciliation entre catholiques et protestants. Mais l’assassinat de Coligny, alors chef des Protestants, déclenche le massacre de la Saint Barthélémy. Dès lors le conflit religieux se double d’un conflit politique pour la conquête du pouvoir. Après des combats en Guyenne, Henri de Navarre, devenu chef des Protestants, bat l’Armée Royale à Coutras en 1587. Les Ultras catholiques de la Ligue s’unissent aux Parisiens révoltés et le Roi Henri III est obligé de fuir et de se rapprocher d’Henri de Navarre. En 1588, Henri III est assassiné et reconnaît Henri de Navarre comme successeur légitime. Dès 1589 Henri de Navarre doit reconquérir son royaume, puis se convertir au catholicisme en 1593, avant d’être sacré Roi sous le nom de Henri IV et de signer l’Edit de Nantes qui accorde la liberté de culte aux protestants.

M. Combet poursuit l’histoire des « guerres de religion » dans notre région en s’appuyant sur celle de Bergerac, « spécifique mais exemplaire ». Au XVIIe siècle, jusqu’à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, Bergerac est une ville commerçante à domination protestante. C’est l’âge d’or du commerce du vin en particulier avec la Hollande. Après 1685, après quelques « dragonnades » et conversions forcées, les « élites » protestantes sont peu à peu remplacées par des « élites » catholiques issues de familles de petits notables des environs de la ville. C’est ainsi que naît la famille de Biran. Les grandes familles catholiques s’allient aux familles protestantes et il y aura peu de persécutions au XVIIIe siècle. Les deux bourgeoisies coexistent.

Il reste peu de temps à Thalie de Molènes pour nous parler de sa trilogie « Les Hortal ». Elle nous explique qu’un roman historique doit être l’incarnation de la vie racontée par les Historiens. Ceux-ci s’intéressent à la chronologie, les romanciers aux sentiments. Le romancier doit rendre aux lecteurs les évènements plus accessibles. Elle nous parle ensuite de sa trilogie : le tome I raconte l’histoire d’un moine franciscain se convertissant au protestantisme et met en lumière le rôle des femmes, personnages de foi ;  le tome II raconte le siège de la Rochelle ; le tome III retrace la vie des protestants après la révocation de l’Edit de Nantes.

Après une pause pendant laquelle le bar et la vente-dédicace des ouvrages écrits par les conférenciers sont très fréquentés, la journée se termine avec le film de P. Chéreau « La Reine Margot » dont, hélas,  nous avons une version  de très mauvaise qualité. Nous nous en excusons auprès de tous ceux qui sont restés pour le voir.
           Claude Duverneuil.

Voir les images de cette soirée en cliquant ICI.
  

Images de la soirée du 17.11.2012

Images pêle-mêle, pour agrandir cliquer sur la photo. (Photos : Chris Boissel)