Eglises
fortifiées du Ribéracois.
Après
avoir donné quelques informations sur les activités du Club
histoire et ses perspectives à la centaine de personnes dans la
salle et présenté notre confé- rencier, Gabriel Duverneuil lui
passe la parole. Cette conférence a été donnée lors de
l’Itinéraire
baroque
de l’été dernier souligne Monsieur de la Ville. Elle est éclairée
par de très nombreuses photos et plans facilitant la compréhension.
On peut remarquer que les églises déjà par leur allure donnent une
impression protectrice, cependant, un grand nombre a été modifié,
voire construit afin de constituer un abri efficace. On peut
d’ailleurs s’étonner que ces constructions devant inspirer paix
et recueillement aient pris des allures guerrières. En effet, du
XIIème au XVIIème siècle, lors d’attaques de bandits et autres
bandes de soldatesques errantes, les villageois n’avaient que trois
sortes d’abris possibles : le château, l’église ou le
cluzeau. Lorsqu’il n’y avait ni château, ni église forte ils
utilisaient les très nombreux cluzeaux de notre région calcaire.
Les
caractéristiques de ces fortifications d’églises, en dehors des
épaisseurs des murs, inhérentes à la nature même de ces
bâtiments, sont les suivantes : les portes épaisses sont
dotées de solides barres, généralement deux, ancrées dans des
encoches pratiquées dans les murs latéraux, sécurisent ces
ouvertures. A l’aplomb des portes, en saillie, des bretèches (en
pierre) ou des hourds (éléments en porte-à-faux en bois)
permettaient, en laissant choir des projectiles sur les assaillants,
une défense efficace. On trouve fréquemment les trous
d’encastrement de ces hourds, qui pouvaient constituer de
véritables galeries en surplomb, sur les façades de nos églises.
Des meurtrières en partie basse, ouvertures à large ébrasement à
l’intérieur permettent de disposer d’un angle de tir tout en se
protégeant de l’extérieur. Les combles sont aménagés en tour de
guet pour les clochers, et chambres de défense au dessus des nefs,
mettant les villageois à l’abri. Les escaliers qui permettent d’y
accéder sont protégés, avec des portes en hauteur, auxquelles on
accède par une échelle qui est retirée lors des attaques. Des
orifices ménagés dans les combles donnant sur la nef permettaient
de tirer sur l’assaillant occupant la nef de l’église. Certaines
églises ont parfois constitué, avec une enceinte périphérique
abritant les logements de la population, de véritables citadelles..
Notre conférencier montre, photographies à l’appui, que des
églises fortifiées ont été érigées un peu partout en Europe.
Mais également des synagogues et des mosquées, témoins d’époques
troublées. Il termine sur deux notes en image : la première
sur l’église d’Oradour sur Glane, fortifiée donc conçue pour
protéger et dont on a fait un piège monstrueux, et la mosquée de
Mossoul détruite à dessein, invitant à la vigilance sur le degré
de violence atteint à notre époque, la deuxième, elle, optimiste
et culturelle, sur l’Itinéraire
baroque
qui met en valeur pacifiquement, les églises romanes de notre
région.
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