Conférence de Monsieur Alain De la Ville le 5 février 2018 à la Tour Blanche



 Eglises fortifiées du Ribéracois.

Après avoir donné quelques informations sur les activités du Club histoire et ses perspectives à la centaine de personnes dans la salle et présenté notre confé- rencier, Gabriel Duverneuil lui passe la parole. Cette conférence a été donnée lors de l’Itinéraire baroque de l’été dernier souligne Monsieur de la Ville. Elle est éclairée par de très nombreuses photos et plans facilitant la compréhension. On peut remarquer que les églises déjà par leur allure donnent une impression protectrice, cependant, un grand nombre a été modifié, voire construit afin de constituer un abri efficace. On peut d’ailleurs s’étonner que ces constructions devant inspirer paix et recueillement aient pris des allures guerrières. En effet, du XIIème au XVIIème siècle, lors d’attaques de bandits et autres bandes de soldatesques errantes, les villageois n’avaient que trois sortes d’abris possibles : le château, l’église ou le cluzeau. Lorsqu’il n’y avait ni château, ni église forte ils utilisaient les très nombreux cluzeaux de notre région calcaire.

Les caractéristiques de ces fortifications d’églises, en dehors des épaisseurs des murs, inhérentes à la nature même de ces bâtiments, sont les suivantes : les portes épaisses sont dotées de solides barres, généralement deux, ancrées dans des encoches pratiquées dans les murs latéraux, sécurisent ces ouvertures. A l’aplomb des portes, en saillie, des bretèches (en pierre) ou des hourds (éléments en porte-à-faux en bois) permettaient, en laissant choir des projectiles sur les assaillants, une défense efficace. On trouve fréquemment les trous d’encastrement de ces hourds, qui pouvaient constituer de véritables galeries en surplomb, sur les façades de nos églises. Des meurtrières en partie basse, ouvertures à large ébrasement à l’intérieur permettent de disposer d’un angle de tir tout en se protégeant de l’extérieur. Les combles sont aménagés en tour de guet pour les clochers, et chambres de défense au dessus des nefs, mettant les villageois à l’abri. Les escaliers qui permettent d’y accéder sont protégés, avec des portes en hauteur, auxquelles on accède par une échelle qui est retirée lors des attaques. Des orifices ménagés dans les combles donnant sur la nef permettaient de tirer sur l’assaillant occupant la nef de l’église. Certaines églises ont parfois constitué, avec une enceinte périphérique abritant les logements de la population, de véritables citadelles.. Notre conférencier montre, photographies à l’appui, que des églises fortifiées ont été érigées un peu partout en Europe. Mais également des synagogues et des mosquées, témoins d’époques troublées. Il termine sur deux notes en image : la première sur l’église d’Oradour sur Glane, fortifiée donc conçue pour protéger et dont on a fait un piège monstrueux, et la mosquée de Mossoul détruite à dessein, invitant à la vigilance sur le degré de violence atteint à notre époque, la deuxième, elle, optimiste et culturelle, sur l’Itinéraire baroque qui met en valeur pacifiquement, les églises romanes de notre région.










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