François Antoine Dejean de Jovelle, seigneur de Jovelle, Fongrenon et St Project: un aristocrate au siècle des Lumières Sa vie et sa bibliothèque

 

François-Antoine Dejean de Jovelle (1750-1814)


                                   Conférence de Gabriel Duverneuil
 
Son histoire s’articule autour des châteaux de Jovelle et de Fongrenon.

Deux inventaires du château de Jovelle, l’un de 1757 et l’autre de 1777 ont attiré l’attention de l’auteur et lui ont permis de faire des comparaisons, en particulier la bibliothèque particulièrement fournie.
François-Antoine appartient à une famille qui fut au XVIe siècle de religion protestante. Son père seigneur de la Jobertie épouse en 1749 Marie de la Croix fille du seigneur de Jovelle (La Tour Blanche) de cette union viendront 4 garçons et 2 filles. 3 de ses frères seront militaires un autre prêtre. Lui-même entre dans l’armée très jeune en 1761, comme c’est d’usage à cette époque, à l’âge de 11 ans.

Il fera toute sa carrière dans différentes garnisons du nord de la France? dans l'infanterie puis dans les gardes du corps du roi avec le grade de capitaine

Sa tante, Marie-Andrée de la Croix, veuve sans enfant, va acquérir le château de Fongrenon en 1768 et fera de son neveu son héritier.

En 1756 son père avait acquis un domaine à La Tour Blanche, en dessous de la maison Du Chazaud, qu’il fera anoblir par Thibaut de Labrousse seigneur de Verteillac et La Tour Blanche, sous le nom de St Projet et y fera construire une maison noble.
François-Antoine se marie en 1777. Deux ans auparavant il avait fait un séjour en Angleterre pour retrouver la trace de sa famille protestante qui avait émigré. 

Il quitte l’armée en 1779, acquiert différents biens dans la région et gère ses domaines de main de maître.

Ainsi en 1780 il fait revenir à son frère le titre de prieur de Feix qui lui avait été accordé par l’abbé de Saint-Cybard d’Angoulême, titre contesté par l’évêque de Périgueux.

Quatre ans après, il menace de procès des paysans qui tiraient des pierres sans son accord dans ses carrières de Jovelle.
L’estimation des biens meubles de Jovelle s’élève en 1757 à la somme de 4150 £ et à 16 000 £ en 1777, 20 ans après.

La bibliothèque est estimée à 1683 £, soit le dixième du montant total. Elle renfermait 356 livres en 1777 pour un seul livre de messe en 1757. On trouve des ouvrages d’auteurs anglais témoignant de l’anglophilie générale de cette époque, des traités philosophiques, les grands auteurs français contemporains ; on observe une grande diversité  des confessions religieuses des auteurs ou traducteurs , vingt-huit de ceux-ci sont mis à l’index. Beaucoup de dictionnaires, des livres traitant de l’histoire et de l’éducation.
       
Au moment de la Révolution, François-Antoine sera un des rédacteurs des cahiers de la noblesse. Il émigre en 1791 après l’arrestation du roi à Varennes. 

Jovelle sera occupé par des métayers de 1788 à 1796. Après son retour d’émigration en 1802, il est nommé maire de Cercles par le préfet de la Dordogne en 1806. Il le restera jusqu’en 1813, un an avant sa mort.    
François-Antoine Dejean de Jovelle fut un noble de province, très cultivé. Militaire, homme attaché à ses privilèges, catholique par commodité mais très éclectique dans ses lectures. Il fut un fervent royaliste, partisan de la monarchie à l’anglaise.

Marie Paluë
 

La conférence a été suivie par un peu plus de 90 personnes. 

Le public a été accueilli par une exposition, très appréciée, des dessins de Joanna Furgalska. Ils représentaient les châteaux de Jovelle et de Fongrenon ainsi que des lieux de Brantôme et de Léguillac de Cercles.

Aucun commentaire: