Compte-rendu Conférence "La Peyzie" de Alexandre Lefebvre du 8 Novembre
Les sites de La Peyzie (Lisle, Dordogne)
Une histoire en construction
Conférence d’Alexandre Lefebvre
Enseignant chercheur université de Bordeaux et coresponsable
du chantier de fouilles en coordination avec Elena et Patrick Paillet
Le projet concerne la reprise d’études de plusieurs sites proche de La Peyzie dont Rochereil, le Pont d’Ambon. Le site de La Peyzie développe sur une corniche de 300 m de longueur, le long de la Donzelle plusieurs grotte et / ou abris.
L’étude en cours porte aussi sur la morphologie du vallon de
la Donzelle, caractérisé par la formation d’un polier, formation karstique qui
piège les végétaux, ce qui explique la largeur ce vallon à cause des
dépôts ; en revanche l’eau remonte en surface jusqu’à la base de la
corniche.
La Peyzie I : repéré en 1930 a été fouillé par Paul
Emile Jude (médecin à La Réole) dans les années 1933-1936. A cette époque le
lieu et la propriété au-dessus appartenant à la famille de Buit, très proche du
président Poincaré. IL appartient aujourd’hui toujours aux descendants de la
famille de Buit.
Les fouilles de Jude ont été difficile ; elle a
constitué au creusement d’un puits sur 3, 25 m de profondeur mais les niveaux
étaient dérangés par les remontées de la nappe phréatique. Du matériel archéologique
(ossements et silex : pointes de flèches, lamelles) ont cependant été
retrouvés qui peuvent être attribués au Magdalénien. Un squelette néolithique
aurait également été retrouvé mais les ossements ont été dispersés.
Peyzie IV : les fouilles ont débuté en 2019 et ont
consisté à ouvrir une tranchée se prolongeant jusque dans l’abri. Vers le fond
de l’abri une forge médiévale avait été installée, perturbant les niveaux. Mais
sous celle-ci et en amont les niveaux étaient en place et une couche d’une
trentaine de centimètres appartenant au Magdalénien, phase moyen récent ;
- 17000 ans a pu commencer à être fouillée. Ces datations sont importantes car
elles renvoient à une période peu connue car peu représentée de cette phase du
Magdalénien avec un climat très froid. Plusieurs foyers successifs au même
endroit ont été reconnus.
Le matériel lithique est de belle qualité et bien conservé, caractérisé par des lamelles de silex très minces et 2 baguettes demi-rondes décorées, véritable marqueur de cette phase d’occupation.
La soirée a été suivie par 65 personnes. Merci a tous les participants.
Compte-rendu de la randonnée à la découverte de l'histoire et du patrimoine de Verteillac
Compte-rendu de la randonnée à la découverte de l'histoire et du patrimoine de Verteillac
Après une introduction d’Alain de la Ville sur l’histoire du village, nous avons parcouru une randonnée de deux heures à l’ouest de Verteillac, nous avons pu découvrir la maison forte du Couret, la ligne de démarcation, le moulin de l’Épine basse, et le château de la Grènerie.
Maison forte des 16/17ème siècle appartenant aux héritiers Coudret, Mr et Mme Charles qui nous ont chaleureusement accueillis dans leur demeure. Ils nous ont permis de visiter l'intérieur de leur maison.
Visite commentée, quelques éléments d’histoire.
– famille Nadal de Sintrac puis Coudret
En descendant vers la Sauvanie, évocation de Brianson Repère noble cité au milieu du 15ème siècle, fief de la famille Foucaud de Brianson nommés damoiseaux à cette époque.
Passe à la famille de Badillac aux 18/19ème siècle.
Il ne reste aujourd’hui qu’un logis de la moitié du 19ème siècle et des granges.
Evocation du passage de la ligne de démarcation
– itinéraire “secret“ LG.
Nous avons eu la chance de bénéficier des commentaires de l'historien Patrice Rolli.
Ce fut une intervention passionnante sur la ligne de démarcation.
Moulin de l’Epine Basse
Visite commentée du site image du cadastre 1836 avec le bief, observation des différentes époques des maisons.
Le Temple à proximité, l’Epine Haute et Basse.
La Grènerie
Le château actuel est une construction des années 1830 avec des dépendances beaucoup plus anciennes (traces 15/16ème). Composition néo-classique ; deux pavillons encadrent un corps de logis rectangulaire, avec une façade de 5 travées sur 2 niveaux plus un étage d’attique, avant corps central à fronton orné d’un blason. L’enduit tyrolien qui recouvre les panneaux laisse deviner l’enduit d’origine à la chaux, fin et lisse, beaucoup plus beau. Le corps de logis est flanqué de 2 échauguettes à l’arrière. Façade en terrasse, et arrière donnant sur une cour de dépendances adossée au coteau. Pigeonnier à l’angle de la cour.
Propriété sous l’occupation de Mr Guibert, haut fonctionnaire qui a fait reculer les lignes de démarcation.
Rhinocéros de Gilles Tosello
Compte-rendu de la conférence du 5 Mai
Les hôtes célèbres
du château de la Ligerie à Fontaines (24)
Michel Vergnaud
Situé au-dessus du bourg de
Fontaines et à côté d’une chapelle romane, le château de la Ligerie se dresse
sur un promontoire, entouré d’arbres. Sa construction remonte au XVe siècle au
moins, très remanié au XVII et au XXe siècles. Deux tourelles encadrent un
logis rectangulaire flanqué d’une tour carrée à l’arrière qui serait la partie
la plus ancienne du château.
Ce château est détenu dans le premier tiers du XVe siècle par la famille Faucher. En 1527, Célénée Terrasson de Faucher, dame de la Ligerie est marraine de la cloche fondue pour l’église de Champagne. Son fils Jean sera sénéchal du présidial de Périgueux. Jean aura deux fils, Isaac, protestant proche de David d’Aubeterre du futur Henri IV et Henri, catholique et chanoine à Périgueux. Henri de Navarre anoblit Isaac de Faucher pour services rendus et érige le domaine de la Ligerie en marquisat.
Au milieu du XVIIe siècle, la
veuve d’un fils (ou petit-fils) d’Isaac, François, fait réaliser un inventaire
après décès qui montre une cave très bien garnie de barriques, prouvant que la
viticulture est importante dans ce secteur.
Les Faucher de la Ligerie
émigrent en 1790 et reviennent en 1802, lors de l’amnistie donnée par
Bonaparte, à la condition de prêter serment au nouveau gouvernement.
Ernest-Paul Faucher de la Ligerie vend le domaine en 1846. Il est racheté
ensuite en juin 1900 par Henri de Gaulle qui viendra séjourner pendant les
vacances avec ses cinq enfants, dont Charles, durant une vingtaine d’années. De
nombreuses correspondances existent entre Henri de Gaulle et Sudret, son
régisseur. Charles de Gaulle ne parle pas de la Ligerie dans ses mémoires, mais
à de très nombreuses reprises dans sa correspondance à des amis et à son fils
Philippe.
Le château est vendu en 1940 à Henri Legendre, second mari de Georgette Louise Barrouin, mère de Jacques Chaban-Delmas. Ce dernier a utilisé le château pour créer son réseau de résistants en Périgord avec l’aide du boulanger de Fontaine. Il a hérité du château. Ses descendants l’ont cédé en 2004. Chabans invitera deux fois le général à la Ligerie, le 20 avril 1945 pour deux nuits et le 23 juillet 1948.
La conférence s'est tenue devant 80 personnes.
Merci de votre attention.
Compte-rendu: Marie Palue
Compte rendu de la Conférence sur les Italiens en Dordogne dans l'entre-deux-guerres 1919-1939
Compte rendu de la Conférence sur les Italiens en Dordogne dans l'entre-deux-guerres 1919-1939
Samedi 7 Avril 2025, nous avons eu le plaisir d’assister à la
conférence de Bernard Lachaise qui nous a présenté ses recherches sur la
communauté italienne en Dordogne entre les deux guerres de 1919 à 1936.
Bernard Lachaise commence par remercier chaleureusement tous
les descendants des familles Pasquini Comin, Berardi et Garibaldi qui ont
confié des photographies et autres documents pour illustrer sa conférence.
L’entre deux guerres est la grande période de l’arrivée des Italiens
en Dordogne. D’après les cartes de l’historien Pierre Milza, nous pouvons voir
qu’à la fin du 19è siècle les Italiens sont peu nombreux en France, ils sont essentiellement
installés dans l’est et le sud-est, moins de 500 en Dordogne. À partir de 1926,
le nombre d’Italiens en Dordogne est en constante progression : 127 en 1921,
puis 1427 en1926, 2333 en1931 ,4986 en1938. En 1926, la communauté
italienne est alors la plus importante
devant les communautés espagnole,
suisse, belge, polonaise.
En fonction des besoins,
les familles italiennes font preuve d’une grande mobilité et se déplacent dans
plusieurs communes. Le Verteillacois n’est pas une terre où les Italiens ont
été les plus nombreux. La grande zone d’implantation en Dordogne est le Bergeracois
de par sa proximité avec le Lot et Garonne. Quand ils sont arrivés, les
Italiens se sont installés et ont travaillé dans des fermes en tant
qu’agriculteurs.
Différentes raisons les ont poussés à émigrer en France telles
que la destruction des régions nord de l’Italie après les conflits avec l’Autriche,
la difficulté de nourrir des familles nombreuses, la montée du fascisme mais
aussi l’impossibilité de continuer à émigrer aux Etats -Unis qui, après la 1ère
guerre mondiale, ont restreint l’immigration des populations catholiques.
Les familles installées en Verteillacois sont venues de
différentes régions, d’Emilie Romagne, du Piémont de Vénétie, de San Marin et de
Lombardie. Ils choisissent la Dordogne en raison d’un phénomène d’entrainement,
les premiers venus font venir leurs familles.
Après la 1ère guerre mondiale, en raison du nombre important
de morts, la Dordogne a connu une forte baisse démographique, beaucoup de
fermes étaient à l’abandon ou manquaient de main d’œuvre. Les Italiens, d’après
les témoignages, sont venus à la demande du gouvernement français qui a établi
des accords avec le gouvernement italien, ils pratiquaient essentiellement des
métiers de l’agriculture, ils ont remis en état des terres en friche et ont
apporté avec eux de nouvelles méthodes culturales.
Lors de la période de dépression, dans les années 30 et en 1940,
quand l’entrée en guerre de l’Italie a été considérée comme une trahison,
l’accueil des Italiens a pu être difficile. Un nombre important d’Italiens
étaient au service du Marquis de Fayolle à Tocane et travaillaient en tant
que métayers.
Sante Garibaldi, petit fils de Giuseppe Garibaldi, est venu
s’installer en Ribéracois avec l’aide du Maire de Ribérac de l’époque Jules Brunet.
Il mènera la manifestation contre le fascisme à Bergerac en 1939.
Les Italiens ont été progressivement naturalisés et ont pu
racheter des propriétés dans lesquelles ils travaillaient.
Plus d’une centaine de personnes dont beaucoup de descendants
d’italiens ont applaudi chaleureusement la
prestation de Bernard Lachaise qui a
aimablement répondu aux nombreuses questions.






























