4 NOVEMBRE 2009 REUNION DU CLUB compte rendu

Etaient présentes Mesdames :
Nicole Cuingnet, Lucienne Varailhon, Colette Labrousse, Claude Duverneuil, Monique Gelpi, Christiane Boissel, Marie Lectez, Jeanne Desfarges, Arlette Savanaud, Josette Prévost, Sylvette Rivet, Paule Jauvin, Bernadette Ponceau, Monique Fage, Renée Charles, Alida Dubertrand, Christine Marciniak, Mireille Ponceau, Arlette Bouthonnier, Jeanne-Yvonne Daleyrac, Christiane Marcheville, Evelyne Dilly, Liliane Lassalle, Anne Mareuil, Mireille Lewis, Fernande Pauchet et Valentine Huin.
Etaient présents Monsieur le Maire Paul Maleville et Messieurs :

Gabriel Duverneuil, Christian Varailhon, Pierre Labrousse, Michel Boissel, Michel Vergnaud, Gérard Francis, Jean-Pierre Marciniack, Jacques Lectez, Jean-Michel Chaume, Pierre Desfarges, André Ponceau, Claude Ponceau, Jean-André Bouthonnier, Yvon Mariaud, Maurice Mariaud, Jean-Paul Bouthonnier, Jean-Louis Savignac, André Panazol et Gérard Huin.
Assistait aussi à cette réunion, une personne dont le graphisme du nom porté sur la feuille de présence pose un problème de déchiffrage au rédacteur. Il s’agit peut être de « von Ramin ?»

Prochaine réunion:
Elle est prévue le mercredi 10 février 2010 à 20 heures30 à la salle des fêtes de la Tour Blanche.
Monsieur Serge Maury y fera une conférence et il y aura la projection d’un film « L’homme préhistorique au temps de la grotte de Jovelle »

Découverte du patrimoine historique de la Tour Blanche, Promenade du 26 septembre.
Cent dix personnes ont participé à cette promenade et quatre-vingt-quatorze repas ont été servis chez « Fernand »

Préparation de l’après-midi (de 15 à 19 heures) du 28 novembre Rencontres de la Tour Blanche « XII° & XIII° siècles : l’âge d’or des troubadours »
Monsieur Duverneuil distribue des affiches et invite les participants à promouvoir cet après midi. Rappelons que des historiens, des écrivains et des musiciens présenteront leurs œuvres et débattront avec le public. Sont annoncés : Guy Penaud, Jean-Pierre Thuillat (Prix Brantôme), Olivier Démoulin, Jean-François Gareyte, Maurice Moncozet. Un concert-conférence «  D’amour et de guerre, les Troubadours en leur temps » avec Véronique Condesse, Jean-François Gareyte et Maurice Moncozet est également programmé.
Beaucoup de livres d’Histoire, de romans historiques, de disques de musique ancienne, seront mis en vente par l’association Novelum, ces ouvrages pourront être dédicacés par leurs auteurs ou interprètes. Le prix de l’entrée est fixé à 3 euros pour les adultes et enfants de plus de douze ans.
Au préalable pendant une semaine, une exposition « Périgord, terre des troubadours » précédera cet événement et sera installée à la Mairie.
Informations diverses :
  1. L’extension des carrières de Bourg de Maisons étant prévue sur des sites archéologiques connus par certains de nous, comme suite à l’enquête publique, un courrier signalant ces sites a été adressé à la DRAC afin que soient éventuellement effectuées des fouilles préventives.
  2. Les 14 & 15 novembre, à Périgueux (Esplanade Robert Badinter) :
Salon Mémoire résistance et déportation avec Conférence, projection-débat, spectacle musical, exposition de véhicules de la 2ème guerre mondiale, documents sur la déportation, la résistance etc...
Histoire du chemin de fer :
Le travail de Mesdames, Boissel, Gelpy, Labrousse et Cuingnet sur la desserte chemin de fer de la Tour Blanche nous a été présenté par Madame Boissel. Son exposé était accompagné de projections diapositives. Comme beaucoup de détails intéressent particulièrement les habitants du canton, nous sommes certains qu’ils préféreront en garder une trace écrite. Voici donc ci-après en italique, cet exposé dans son intégralité.
Nota : Un tirage de ce C.R peut être demandé à Gabriel Duverneuil pour ceux ne disposant pas de l’Internet.
PROJET S N C F
Comme vous le savez le 19ème siècle fut sans conteste la plus grande révolution que le pays ait connue dans le domaine des transports,
1°) - Avec mes Amies: Monique GELPY, Colette LABROUSSE et Nicole CUINGNET, nous avons essayé de retracer l'histoire du chemin de fer à la TOUR – BLANCHE en puisant nos recherches aux Archives de Périgueux, d’Angoulême, à la Mairie de la Tour Blanche, et avec l'aide de: Mr, et Mme, LABORIE Jacques, Mr, et Mme, MANDEIX pour les champignonnières, Mr. DURIEUX Marcel, Mme. Fernande PAUCHET pour les photos de la gare de la TB, et Mme. Simone DENOST (fille de Mr, Mme, CLUZEAU) concernant la garde barrière « chez SEGUY » et nous les remercions pour leur aimable contribution.
  • En 1838 création de la Compagnie d'Orléans (dite: PO Paris Orléans).
  • En 1875 concession de la ligne Angoulême – Marmande par Ribérac,
  • En 1879 la loi est votée autorisant cette ligne.
  • En 1884 une décision ministérielle du 10 novembre a prescrit de réduire à 1 voie l'acquisition des terrains entre Ribérac et Angoulême.
  • En 1890 expropriation des propriétaires situés sur le tracé.
La décision d'expropriation pour cause d'utilité publique a été prise au Tribunal de Ribérac le 11 août 1885.
  • 1889 – 1890 le projet de tracé entre Ribérac et Angoulême par la Tour Blanche, la Rochebeaucourt, le col de Rougnac et Touvre a été approuvé par décision le 19 janvier 1889, le projet complétant la série de tracés, l'axe des travaux se trouve définitivement approuvé sur toute la ligne.
A ce moment, tout était prêt pour les travaux de superstructures avec la pose des traverses et la fixation des rails.
Les voies étaient construites dans la région par les habitants inoccupés l'hiver et par les ouvriers étrangers (Turcs ou Polonais,).
Une cambuse (cantine ambulante) suivait la progression des travaux.
Construction des maisons de garde barrières dont la barrière chez SEGUY à la Tour Blanche.
  • En 1892 a eu lieu la réception des travaux, la ligne La Tour Blanche, Ribérac était donc établie et pouvait fonctionner.

POMPE A VAPEUR:
  • En 1894 à la Tour Blanche a été installé une pompe à vapeur (alimentée par de la tourbe ou du charbon) qui prenait l'eau dans le Buffebale et la propulsait à l'aide de canalisations à la gare de la Tour Blanche afin d'alimenter les machines à vapeur en eau, la cheminée de cette machine existe toujours.
  • En 1894 inauguration le 8 juillet de la ligne Ribérac – Angoulême.

TRAFIC PASSAGERS

Angoulême – Ribérac 3 trains par jour, matin, midi et soir dans les 2 sens.
Angoulême- La Tour Blanche : 7h26 16h06 18h09
La Tour Blanche – Angoulême : 7H28 12h44 20h02
Les voyageurs de la gare étaient transportés par le Père de Zézé RIEUPEYROU.

La ligne a été utilisée pendant la dernière guerre pour le transport des réfugiés. 3180 évacués du Bas Rhin et réfugiés Espagnols transitaient par cette ligne.
Lors de l'évacuation de Strasbourg, à la gare de la Tour Blanche, ont été débarqués environ 200 Alsaciens qui furent accueillis dans les logements réquisitionnés à cet effet.
1624 mobilisés du 1° au 6 septembre ont également utilisé ce mode de transport.

Pendant la résistance en 1944, 2 groupes de maquis Héric de CELLES et Mimi de MAREUIL ont agi ensemble pour faire sauter la ligne et retarder les convois Allemands qui remontaient prêter main forte aux troupes Allemandes de Normandie après le débarquement.

TRAFIC MARCHANDISES:

En 1950 à la Tour Blanche il y avait un trafic annuel de 13800 tonnes de marchandises - 3 trains par jour dans les 2 sens.
Destinées pour diverses constructions à Bordeaux et Paris, les pierres extraites des carrières de Jovelle à la Tour Blanche étaient transportées sur des charrettes à bœuf de leur point d'extraction à la gare de la Tour Blanche, puis, chargées sur des wagons à l'aide d'un pont transbordeur à la gare de la Tour Blanche, et véhiculées dans le train marchandises à destination précitée.
En 1932, le portique de transbordement est tombé lors de la tempête car la butée n'était pas assurée.
Avant la deuxième guerre mondiale, les éleveurs achetaient leurs bêtes à la foire d'Angoulême, elles étaient transportées dans un wagon loué qui était attaché aux wagons voyageurs et étaient déchargées à leur destination.
Dans les années 1934, au premier train du matin en même temps que le courrier on chargeait dans le wagon bagages, environ 1 tonne de champignons de Paris qui étaient destinés à Angoulême.
A la gare de la Tour Blanche, arrivait du fumier de cheval en provenance des écuries des armées stationnées à Angoulême. Il servait à la culture des champignons de Paris. Ce fumier était acheminé de la gare aux champignonnières par un attelage de chevaux, conduit par les employés de Mr, Barbier: Mrs. Rieupeyrou et Trigeaud .
L'exploitation des carrières de champignons prit fin en 1981 dont le dernier contre maître était Mr, Mandeix.
Ainsi fonctionnait la ligne Angoulême Ribérac via La Tour Blanche.
Les gares étaient reliées entre elles par téléphone.
En 1939, le trafic voyageurs fût arrêté un certain temps puis reprit y compris le courrier.
Verteillac était en zone libre, alors que la kommandantur était au château de Gandillac, la barrière de zone était la Sauvanie, Le train servait ensuite au transport de troupes et de matériel militaire.

La Tour Blanche avait 2 maisons de garde barrières

Une, démolie située au Maine du Bost dans le vallon.
Une, qui s'appelait la barrière de Chapuzet au lieu dit: chez SEGUY n° 181, qui a été rénovée et, est toujours habitée (actuellement par une charmante famille anglaise).
La barrière était actionnée par l'épouse du couple, alors que le mari devait surveiller et entretenir les voies grâce à une machine, la draisine à pédales (vélocipède).
De la mise en service de la ligne à sa suppression en 1951, la garde barrière de Chapuzet « chez Séguy » fût tenue par 5 familles successives dont:
  • Mr. Lafon
  • Mme.Rouby (née Puypelat)
    • Mme. Beauchat
    • Mr, Rieublanc
    • Mr. Mme, Cluzeau (arrivés en décembre 1941 jusqu'en 1951 date de la fermeture de toute activité de la ligne).
Existent toujours dans notre région sur la ligne de rares ponts en parfait état.
  • Un au Maine du Bost.
  • Un à Chapuzet, où l'on peut lire : Mr, MAZEAU Maurice de passage le 24 avril 1907.
Les Maîtres d'Oeuvres de ces travaux avaient pensé à l'écoulement des eaux, aux passages des agriculteurs et leurs troupeaux.
A l'hôtel de la gare, dont nous n'avons pas trouvé aux archives la date de construction, il y avait une fête à la Pentecôte, dite la fête de la gare.

1951: FERMETURE INELUCTABLE

En 1951, dans le quotidien Sud Ouest du 5 mai, on osa enfin parler de la suppression définitive de toute desserte ferroviaire de Ribérac pour le 1er Juillet.
Les esprits s'échauffèrent brusquement. Tout un pan de l'histoire de la basse vallée de la Dronne allait disparaître.
Les politiques tinrent une réunion de protestation contre cette fermeture inopinée des lignes de Ribérac, le 27 mai, le syndicat C.G.T. des cheminots, expliqua que la décision touchait également d'autres lignes.
Le quotidien régional «  La Nouvelle République de Bordeaux et du Sud Ouest » publia dans son édition du 10 décembre 1951, un avertissement des élus locaux et un article de son correspondant particulier intitulé:
Nous nous coucherons sur les rails devant le dernier convoi plutôt que de voir supprimer notre gare,
Le Maire de la Tour Blanche Mr. Henri LACROZE, proposa à ses collègues de faire une grève administrative si la décision de la suppression était maintenue. Sa suggestion fut applaudie mais elle ne se matérialisa ni par une motion ni par un vote.
La circulation sur les voies intéressées, des deux derniers trains, s'est effectuée dans l'après midi du 15 décembre 1951 sans incident.
Dans le cadre des mesures de rétorsions invoquées par les maires, c'est à dire de grève administrative ou de démissions collectives, rapportant les propos du Maire de la Tour Blanche, ils écrivirent que cette affaire se terminera en queue de poisson, Les lignes de Périgueux à Parcoul-Médillac et d'Angoulême à Marmande par Ribérac avaient ainsi vécu.
Le chemin de fer avait permis un développement économique important à la Tour Blanche, ses environs et tout au long de la ligne Ribérac Angoulême,
En février 1953 une partie des gares et des maisons de garde furent mises en vente au tribunal de Ribérac. Les rails démontés en 1954 seraient partis en Egypte.

Fin de l’exposé sous les applaudissements.

Itinéraire d’un adolescent de la Tour Blanche :
Avec le parcours de Jacques Minard, adolescent à l’époque, qui devait le mener à Sigmaringen, Gabriel Duverneuil nous a fait un émouvant exposé sur la vie des habitants de notre région pendant les sombres années de la guerre et de l’occupation (1942 et 1945).
Quatre personnes, Jacques Minard , Maurice Mariaud, Pierre Ciana et Roger Andrieu qui vécurent activement cette période furent longuement entendues pour permettre un récit aussi juste que possible des événements figurant dans un petit opuscule que l’auteur a mis en vente à la fin de la réunion.
Chacun sait que l’Allemagne déclenche la guerre en 1939 en envahissant la Pologne et que le 17 juin 1940 le Maréchal Pétain demande l’armistice. Le 22 juin, celle-ci signée, rend effective l’occupation par les Allemands de 55% de notre territoire, le gouvernement français restant maître de la zone dite libre. A cette époque, la particularité de la Tour Blanche est de se trouver en zone libre à la limite de la ligne de démarcation établie. Celle-ci suit à peu près la ligne de chemin de fer Tours-Angoulême-Libourne, vingt kilomètres plus à l’Est.
Le 29/11/1942, les Allemands déclanchent l’opération Attila et envahissent la zone libre. C’est ici que commence l’évocation de la vie de cet adolescent âgé de treize ans à l’époque.
Avec projection de diapositives à l’appui, Gabriel Duverneuil, relate les premières rafles des Juifs dès 1942 puis l’organisation de la résistance locale - 72 actions seront menées en décembre 1943, 188 en janvier 1944, 369 en février 1944, 489 en mars 1944 - qui forcera l’occupant à créer la division Brehmer spécialement chargée de faire respecter l’ordre nazi. Bilan : 300 victimes, 100 déportés, 143 villages martyrs.
A partir de Juin 1944 la Résistance va intensifier. Le recrutement des jeunes provoquera de la part de l’occupant des réactions brutales destinées à terroriser la population. Ainsi pris au hasard, 5 jeunes de Mareuil, seront fusillés à titre d’exemple, deux à Mareuil le jour même, quatre autres à Périgueux le lendemain matin. Pour fuir ces persécutions, sur les conseils de sa famille qui lui demande de se cacher, Jacques Minard va rejoindre Celles où il sera accueilli par les résistants du maquis Héric qui finiront par l’enrôler. En juillet 1944, ce maquis compte 360 hommes plutôt mal armés et 2 canons volés aux Allemands.
Avec le débarquement des Alliés en Provence (15/08/1944) et la libération de Périgueux (20/08/1944) ces résistants se constituent en une unité régulière qui deviendra plus tard le 126°RI.
Envoyé dans l’Est, à Paray le Monial, ces hommes feront jonction avec la 7° Armée américaine qui enfin les équipera correctement comme n’importe quel soldat d’une armée régulière.
La campagne des Vosges et de l’Alsace sera terrible car en plus des combats, l’hiver cette année-là est particulièrement rigoureux. Notre tout jeune héros de 17 ans fera son baptême du feu à Baumes les Dames et participera à la reprise de Colmar avec la 1° Armée.
Après un repos bien mérité à Rhinau, suite à la contre-attaque allemande des Ardennes, le 2 avril 1945, avec son régiment, il franchira le Rhin pour participer à la campagne d’Allemagne qui les mènera à Sigmaringen, dernier refuge du gouvernement de Vichy dirigé par le Maréchal Pétain.
Au cours de cette terrible campagne, à Freudenstadt, il sera confronté à l’horreur de la barbarie nazie avec la découverte d’un charnier contenant des centaines de cadavres.
L’entrée victorieuse des troupes françaises dans la ville d’Ulm le 2 mai 1945, (l’Etat-major américain en a décidé ainsi en mémoire de Napoléon 1°) terminera cette épopée car l’armistice sera signé cinq jours plus tard.

Adresses utiles :
Société historique et archéologique du Périgord. 16-18, rue du Plantier 24000 Périgueux.
Téléphone/télécopie : 05 53 16 95 88. - Courriel : shap24@yahoo.fr - Site web : www.shap.fr
Bibliothèque nationale de France. Collections numérisées. - http://gallica.bnf.fr
Histoire passion en Saintonge, Aunis, Angoumois, etc -  http://www.histoirepassion.eu
Bibliothèque photos, vidéos et textes numérisés - http://www.europeana.eu
Archives virtuelles Périgord - http://www.guyenne.fr
Institut national de recherches archéologiques préventives INRAP - http://www.inrap.fr

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