Compte-rendu de la conférence du 25 Mars 2013 faite par Patrice Rolli :


                     Le Périgord dans la seconde guerre mondiale.

Environ 110 personnes sont présentes pour écouter cette conférence.
Gabriel Duverneuil rappelle les dates suivantes
          -Mercredi 22 mai : visite du château de Nérac avec Anne-Marie Coccula
Un courriel suivra précisant toutes les modalités.
         -Lundi 27 Mai : conférence de Jean Roux sur le thème
          « La vie quotidienne en Périgord pendant la Guerre de 100 ans »

Il présente ensuite le conférencier,  ethnologue et historien.
  Patrice Rolli nous explique sa démarche pour écrire  « Le Périgord dans la seconde guerre mondiale ». Il avait débuté son travail d’ethnologue en Indonésie en étudiant « Le culte des ancêtres », mais ce  travail fût brutalement interrompu par l’attentat de Bali en 2002.
  Mussidannais d’origine, il décide alors de recueillir les souvenirs de ceux qui vécurent l’époque de la dernière guerre dans la région. Tout part de la mémoire encore très vive du massacre des 52 otages à Mussidan le  11 Juin 1944, le 10e plus important en France occupée, perpétré par les nazis.
Le 6 Juin a eu lieu le Débarquement et l’ordre est donné aux divers maquis de France de ralentir au maximum la remontée des troupes allemandes vers le Nord. Le maquis de la Double attaque un train allemand en gare de Mussidan et le détruit, tuant ou faisant prisonniers la plupart des soldats.
 Les représailles allemandes s’abattent immédiatement sur la population locale et 52 otages sont fusillés.
Il s’attache alors à rassembler les témoignages des survivants et de leurs descendants et brosse pour nous le portrait de 4  « héros » de l’époque. Beaucoup de ces souvenirs sont, bien sûr, liés à la proximité de la Ligne de Démarcation.
  Noêla Malard fut l’une de ces héroïnes modestes qui ont tant contribué à sauver des vies. Son Auberge près de la gare de Beaupouyet entre Montpon et Mussidan ,1ère gare en zone libre sur l’axe  Bordeaux-Lyon  est repéré par le Réseau de résistance du Musée de l’Homme qui, dès 1940 aide à passer en France libre tous ceux qui sont  poursuivis ( prisonniers évadés et aviateurs anglais) et à passer des valises de documents secrets (divers plans, du mur de l’Atlantique, de la défense aérienne de Strasbourg…).
 La plupart de ces Résistants sont arrêtés et fusillés en 1942.
  Fernande Escudié, buraliste à Montpon et excédée par l’occupation de la France  obtient un Ausweiss . Cela lui permet de faire passer en zone libre du courrier , puis des personnes poursuivies  et enfin les réfractaires au STO vers les maquis en   1943. Elle est arrêtée le 16 Juillet 1943 et déportée à Ravensbruck d’où elle revient en Avril 1945.
  Jean Laurière rejoint le maquis de Corrèze puis celui de la Double en  1943 et s’attache à éliminer les dénonciateurs et agents des Allemands qui sapent l’activité de la Résistance. Il arrête avec ses hommes  un certain Jean de Beaumont, membre du PPF et notoire agent d’une officine au service des Allemands et l’exécute. Il est recherché, arrêté  ,apparemment par hasard, sur le pont de Mussidan le 16  Janvier 1944, transféré à la Gestapo de Limoges et vraisemblablement torturé 2 mois avant d’être exécuté.
  Hubert Faure né en 1914 entre dans l’Armée en 1937, est fait prisonnier en 1940 et refuse l’internement en Allemagne et la reddition de la France. Il s’évade le 15 Août et rejoint Neuvic. Il prend contact avec ses anciens officiers, est affecté au « ravitaillement » à la Mairie de Ribérac, couverture   pour le camouflage de matériel militaire en attendant l’heure de la « Revanche ». Recherché,  début 1943 il franchit les Pyrénées et rejoint De Gaulle à Londres. Il s’engage dans la France Libre, et rejoint les commandos britanniques.
A ce titre il fait partie des 177 français à participer au débarquement en Normandie au sein du  « commando Kieffer » et il dirige la prise du Casino d’Ouîstreham le 6 Juin 1944.
        Voilà en abrégé l’histoire  de quatre héros  de notre temps qui se sacrifièrent pour sortir la France de l’occupation nazie.
   Le livre de P. Rolli contient bien d’autres témoignages passionnants.  Lisez-le !

           Claude Duverneuil.

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