Les
Garibaldi par Anita Garibaldi
Le
9 octobre 2017, le Club Histoire Mémoire et Patrimoine de la Tour
Blanche a eu l’honneur d’accueillir Anita Garibaldi,
arrière-petite fille de Giuseppe Garibaldi, le héros des deux
mondes et le personnage-clé du Risorgimento qui a conduit au 19ème
siècle à l’unité italienne. Pendant plus d’une heure, elle
nous a présenté cette famille de guerriers peu commune dont
l’histoire est liée à celle de la France, mais aussi à celle du
Périgord à travers Sante Garibaldi, le père d’Anita.
Idéaliste
romanesque, Giuseppe Garibaldi s’est illustré en Europe et en
Amérique du Sud dans des combats républicains pour la libération
des peuples. Il a transmis ses valeurs combattantes à ses quatre
fils, et notamment à Riccioti, grand père d’Anita. Ce dernier
épousa Constance Hopcraft issue d’une riche famille anglaise de
typographes. Heureusement pour lui car, s’il était talentueux à
la guerre, il l’était beaucoup moins dans les affaires. De cette
union naquirent 13 enfants, dont Sante, père d’Anita, l’un des
sept fils de Riccioti.
Né
en 1885, Sante se forme à la technique et va la parfaire en Egypte,
dans une entreprise du Baron Empain qui reconstruit le port
d’Alexandrie. Rattrapé par les valeurs et traditions familiales,
il rentre en Italie en 1912 pour se préparer puis s’engager avec
ses frères dans la grande guerre. Deux d’entre eux y seront tués.
Après la première guerre mondiale, les frères Garibaldi vont être
confrontés à la montée du fascisme qui va créer des oppositions
entre eux. Sante n’aime pas la politique, mais il aime encore moins
le fascisme. Cela nuit à l’entreprise de BTP qu’il avait créée
au lendemain de la guerre. Il doit se réfugier en France à la fin
de 1924, peu de temps après avoir rencontré sa future épouse.
Arrivé à Paris, il recrée une entreprise de BTP qui se développe
rapidement dans les zones dévastées par la guerre. Il est mis en
difficulté par l’un de ses frères venus le rejoindre, mais dont
les attitudes vis-à-vis du fascisme ne sont pas très claires. Après
un épisode judiciaire dont il sort blanchi, il décide de rester en
France. Vraisemblablement sur les conseils de son ami Jules Brunet,
maire de Ribérac, il opte pour une installation en Dordogne. Sa
fiancée l’y rejoint et il se marie à Bouteilles St Sébastien en
1931. Ses affaires prospèrent, en particulier à Montpon et
Mussidan, puis à Bordeaux où en 1937 il réalise l’œuvre de sa
vie, le stade municipal de Bordeaux toujours en service. Une plaque
rappelle qu’il a été construit par Sante Garibaldi et son
entreprise.
A
l’approche de la seconde guerre mondiale, Sante Garibaldi crée une
association d’opposition au fascisme regroupant des italiens avec
l’objectif de pousser l’Italie à combattre Hitler aux côtés de
la France. Cette association est liée aux réseaux de résistance
français et anglais, et compte dans ses rangs des communistes
italiens en rupture avec le PC italien. Sante est arrêté puis
envoyé en camp de concentration. A sa libération en 1945, il est
malade. Rapatrié en Italie, il a du mal à obtenir un passeport pour
la France du fait des positions pro Mussolini de certains de ses
frères. Mal soigné, il finit par rentrer en France en janvier 1946.
Il y mourra en juillet 1946. Il recevra à titre posthume la croix de
Commandeur de la Légion d’Honneur. Elle sera remise à Anita par
Jacques Chaban-Delmas.
Italo-française,
Anita a été fonctionnaire de l’Etat français. Elle s’attache
aujourd’hui à faire vivre la mémoire de son illustre famille, et
notamment celle de son père qu’elle n’a pas connu. Cette
démarche l’a conduite à restaurer la maison de Riccioti
Garibaldi, une maison familiale transformée en musée de la famille
Garibaldi avec l’aide du petit village italien où elle se trouve.
Bruno
Déroulède
Conférence
suivie par environ 95 auditeurs
Annita Garibaldi |
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Sante Garibaldi |
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Garibaldi et ses enfants |
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Sante Garibaldi en 1939 à Bergerac |