Compte rendu de la soirée "Chansons de Geste"

 

Conférence de Sonia Breux-Pouxviel 

Samedi 10 décembre 2022

Les chansons de geste au XIIe-XIIIe siècles

 

La geste relate une action d’éclat accomplie, un exploit réalisé par un personnage ; on parle aussi d’épopée. On commence à faire des récits à la fin de l’empire romain. Les Francs apportent le chant en plus : on a alors une récitation musicale appelée dès lors « chanson de geste », terme réduit à « geste ». La forme perdure en Angleterre avec la « jeste » qui désigne une farce ou une plaisanterie.

Les gestes ou épopées connaissent leur apogée au XIe et XIIe siècles. Elles sont chantées en langue vulgaire (oil au Nord de la France, oc au sud) et sont réunies dans des cycles regroupant des compilations d’exploits d’un héros et englobant toutes les personnes présentes autour de lui ; on parle de « geste Ganelon » pour parler d’un traître. Le cycle de la Table Ronde montre qu’on veut se rapprocher de la réalité mais en même temps on reprend des pièces anciennes et on mélange les époques.

Toutes ces gestes appartiennent à la littérature courtoise et développent des récits liés à la guerre, aux guerriers, elles exaltent les vertus d’un chevalier : force, honnêteté. Elles sont transmises et véhiculées par les troubadours (au sud de la France ; trouvères au nord) qui sont des poètes de métiers et en sont les auteurs et chantées par des personnes appelés « jongleurs ». Les troubadours écrivent ces récits sur de petits feuillets qu’ils donnent aux jongleurs ou aux pèlerins. Ces poèmes sont écrits avec une recherche de rimes favorisant le son final pour être scandés et permettant une meilleure mémorisation car ils sont souvent très longs.

Les styles choisis valorisent les familles au départ puis on tendra à enjoliver le récit, en mélangeant les périodes et / ou en faisant apparaitre des créatures fantastiques. Les lieux dont on parle sont des villes assiégées, des combats entre deux héros, entre un héros et un géant ou un monstre. Le héros, souvent un seigneur féodal, poursuit une quête, défend quelque chose, il est soutenu par Dieu. Les autres personnages mettent en valeur le héros.

 

On connait actuellement une centaine de gestes. Les trois plus connues sont :

Le cycle de la geste de Charlemagne.

Ce cycle qui comprend une trentaine de gestes (dont la chanson de Roland) relate la guerre contre les infidèles. Le héros, Charlemagne, reçoit sa tâche de Dieu.

Le cycle de la geste de Guillaume d’Orange.

Guillaume représente le comte de Toulouse. Le cycle relate ses exploits contre les infidèles (ou Sarrazins) au VIII siècle. Il comprend 24 gestes.

Le cycle  de la geste de Doôn de Mayence.

Ce cycle met en scène la révolte des barons de Mayence contre l’empereur, Charlemagne. Il comprend 80 gestes environ dont celle de Girard de Roussillon et une autre très connue appelée « les 4 fils d’Aymon ».

 Les gestes sont diffusées largement dès que l’imprimerie apparaît. Elles deviennent alors plus populaires et plus plaisantes pour conquérir un plus large public, perdant au passage leur caractère initial, exaltant les mérites d’un héros. Elles seront concurrencées par l’arrivée des romans.

Une cinquantaine de personnes ont assisté à cet après-midi médiéval offert par Sonia Breux, conférencière puis récitante, Jean-Pierre Pouxviel conteur et Christophe Villeveygoux accompagnant les récits à la vielle à roue

Compte rendu Marie Palué


Extraits de la Geste de Guillaume d'Orange

La lectrice

de G à D, le vielleux: Christophe Villeveygoux, le récitant : Jean-Pierre Pouxviel et Sonia Breux

 

Conference by Sonia Breux-Pouxviel

Chansons de geste in the 12th and 13th centuries


The ‘geste’ recounts a courageous act, a remarkable deed by someone; it is often referred to as a saga or an epic poem. Such stories emerged towards the end of the Roman empire. The Francs put these stories to music. Subsequently these tales became known as ‘chansons de geste’, often abbreviated to ‘geste’. This form remained in England where a ‘jeste’ referred to a prank or a quip. 

‘Gestes’ or sagas reached their apogee between the 11th and 12th centuries. They were sung in the vernacular (langue d’oïl in the north of France, langue d’oc in the south) and were assembled in cycles regrouping the feats of heroes, and encompassing all the people around the central character; a ‘geste Ganelon’ specifically referred to a traitor. The Round Table cycle attempts to approximate reality but remains ensconced in ancient reference and interweaves different eras.

All these ‘gestes’ are part of the literary trend known as courtly love, and elaborate stories of war, of warriors, exalting the knightly virtues: strength and honesty. They were composed and  conveyed by the ‘troubadours’ (as they were known in the south of France, and ‘trouvères’ in the 

north) who were professional poets. They were then sung by individuals known as ‘jongleurs’.

The Troubadours wrote these sagas on small manuscripts in booklet form which they gave to the ‘jongleurs’ and pilgrims. These poems were composed in last syllable rhyme, or tail rhyme, in order to facilitate scansion and enable a better memorization for often the poems were very long.

Initially, chosen styles would glamorize families and as time went on the sagas were embellished by interweaving different periods and/or introducing fantastical creatures. One can often read of besieged cities, combat between heroes, or, combat between a hero or a giant or monster.

The hero was often a feudal lord on a quest or defending something, beneath the watchful eye of God. The other characters highlight the hero. 


We know of a hundred or so ‘gestes’. The three most famous are:

The Cycle of Charlemagne (The Matter of France)

This cycle, incorporating thirty ‘gestes’ (The Song of Roland being one), recounts the war against the infidels. Charlemagne, the hero, receives his orders from God.

The Cycle of William of Orange

Guillaume represents the Count of Toulouse. The cycle relates his exploits against the infidels

(or Sarrasins) in the VII century. It contains 24 ‘gestes’

The Cycle of Doôn de Mayence.

This cycle relates the revolt of the barons from Mayence against the emperor Charlemagne. It contains approximately 80 ‘gestes’ including that of Girard de Roussillon and another well known, ‘The four sons of Aymon’.


As printing emerged the sagas were widely distributed, touching more of the lesser orders, capturing public attention with the use of humour, and losing a part of their initial essence that was to exalt the merits of a hero. The ‘geste’ finally encountered its competition with the advent of novels.

Finn Anson 


Aucun commentaire: