Ribéracois terre de poésie - Des troubadours aux poètes contemporains

 

Samedi 2 décembre 2023

 

Ribéracois terre de poésie

Des troubadours aux poètes contemporains

 

Lecture de poèmes par Jacques Lassort

 

Notes : dans le château a vécu Guillaume de la Tour par contre, la Baronne de la Tour Blanche, Herminie de Verteillac n’y a pas vécu.

Entre la Lizonne et la Dronne, il y a eu de nombreux poètes.

 

Troubadours d’hier et d’aujourd’hui.

Arnaud Daniel de Ribérac emploie le parler limousin, langue culturelle de tout le Sud de l’Europe.



Louis Aragon : En 1940, son régiment arrive à Ribérac, il en résultera un texte « la leçon de Ribérac ».

Ø Lecture : « La soif et la source ».

Arnaud de Mareuil.

Ø Lecture : « Quand une brise a douce haleine … » salut d’amour (nouvelle forme poétique).

Guilhem de la Tour, né, dit-on, à la Tour Blanche.

On a conservé 14 de ces poèmes plus des pièces de circonstance écrites en Italie. Il enlève sa maîtresse, elle meurt et il devient fou.

Ø Lecture : « Que bonne fortune m’advienne ».




Pierre de Bourdeilles.

Il a habité la Tour Blanche pendant plusieurs années en attendant la construction de Richemont. Il y fait son testament. Il a été l’ami de Philippe Strozzi.

Ø Lecture : « Ses yeux sont plus luisants ».




Théodore de Banville.

Ø Lecture : sonnet dédié à Marguerite de Navarre au sujet de Brantôme.

Herminie de Verteillac (XIXème siècle).

Elle a été citée par Proust dans « A l’ombre des jeunes filles en fleur ». Elle a écrit 4 recueils de poésie. Elle a cofondé la Société des poètes avec Heredia.

Ø Lectures : « Souffle d’océan ».

                 « Les mouettes ».



Charlotte Serre.

Née à St Jory de Chalais, elle a vécu à Champagnac. Elle a été résistante et a reçu le prix des Amis de l’Académie française. Elle a écrit, entre autres, un « Florilège de la Dronne et du Périgord Vert ».

Ø Lectures : L’écho.

Les routes.

Pour cela.



Alain Clément. Né à la Tour Blanche.

Ø Lectures : tirées du recueil « Clochard de rêve ».

Finisterae.

Poïema.

 

Arthur Rimbaud

Ø Lecture : « Le bareau ivre » Tiré de « Poésies »

François Villon.

Ø Lecture : « Balade des Dames du temps jadis ».

 

 

 

Arnaut Daniel

Voyage poétique dans son œuvre

 

Katy Bernard

 

 

 

Nous avons conservé 17 chansons plus une plutôt obscène.

 

La fin Amor est la plus grande valeur qui soit dans le monde des troubadours.

Arnaut Daniel est un poète de l’amour fou, un peu comme Bernard de Ventadour ou Rigaud de Barbezieux.

 

Né vers 1150, il fait partie de la génération qui suit Guillaume d’Aquitaine et Bernard de Ventadour, il est contemporain de Bertrand de Born avec lequel il est ami. Il écrit surtout entre 1180 et 1195.

Le moine de Montaudon, Pierre de Vic (1143-1210), a écrit un poème satyrique sur lui : « il a des mots fous ». Aragon, pour Elsa, dit : « rien n’est trop fou pour parler d’elle ». Dante et Pétrarque saluent cette folie des mots.

 

Comment Arnaut Daniel se fond dans cette pensée amoureuse

Les troubadours veulent dresser l’amour profane au même rang que l’amour sacré de la religion.

Ø Lecture : Amor es de pretz la claus

L’amour est son guide, il fait le printemps.

Ø Lecture : clin d’œil à Bernard de Ventadour.

ü « Quand chois la feuille …. Car mon amour me reverdit le cœur »

Ø Lecture : de Bernard de Ventadour.

ü « Lorsque les bois et les chênaies se couvrent de fleurs … »

 

Dans une autre présentation, il devient la poésie. Il devient artisan des mots. Il dira « moi aussi, comme mon poème, je m’affirme … reflet du talent et de l’Amour. »

Ø Lecture : « Sur cette note légère je fais des mots … « 

 

Arnaut Daniel se fait aussi laboureur ainsi qu’artisan « je forge mes rimes … ». Monclin et Audierne sont des amants.

Ø Lecture : « si toutes mes terres désertes … ».

 

Enfin, Arnaut Daniel se fait fleuve.

Ø Lecture : « Aucune joie ne me serait trop brève … ».

 

Il se métamorphose au grès de ses poèmes mais le but est le même : exprimer son amour.

 

« Comment il voit la Dame aimée. »

On ne sait pas qui elle est. Le « segnals » est un code pour désigner la Dame. Elle est comme l’Amour au-dessus des valeurs, « Miels de ben ». Elle est élevée, chantée mais sans oublier sa chair. Il exprime une volonté de montrer sa loyauté, sa pureté

Ø Lecture : « Dame, mieux que bien … ».

Ø Lecture : de Rigaud de Barbezieux qui l’appelle ‘mieux que Dame ». Il n’arrive pas à parler de chair et va chercher dans les bestiaires et dans les images religieuses. Pour lui, la Dame est l’image de l’amour sur terre. Pour lui c’est l’expression du désir charnel, il est le tigre, elle est le reflet dans le miroir

ü « Tout comme la tigre au miroir s’oublie ».

§  .

 

Les aspects les plus érotiques de la pensée d’Arnaut Daniel

Arnaud Daniel est plus direct.

Ø Lecture : « l’accueil fut bon, mon discours accepté … »

ü L’or pur représente la Dame et les mots sont choisis :

§  « Nous nous étreignîmes » (manteau bleu).

§  Que nous couchions ensemble … (nudité qui devient éblouissement, recouvert de la lampe.)

On retrouve cette histoire de manteau brun avant. Chez quelqu’un de moins entreprenant qu’Arnaut Daniel, Guillaume d’Aquitaine.

Ø Lecture : « Je pense encore à ce matin … »

ü « Tant que j’ai mes mains sous son manteau. »

Guillaume et Arnaut relient le profane et le sacré pour montrer que l’amour profane est aussi sacré, comme la Dame.

 

Amour, respect ? « Ongle et chair restent eux-mêmes mais impossible à séparer ».

C’est une grande invention des troubadours. Désirer n’est pas posséder mais aller vers. Renouveler le désir en amour est la chose la plus difficile au monde. Pour cela, il faut accepter la part d’insaisissable de l’autre.

Ø Lecture : « Sextine » d’Arnaut Daniel.

ü « Fussège sien de corps … »

 

Les réponses de Cathy Bernard ont pu clarifier encore certains points :

 

Ø Connait-on le nom des Dames ?

ü La première est Dangereuse, comtesse de Châtellerault. Son époux, Aymeric, était vassal de Guillaume d’Aquitaine qui va l’installer tour Maubergeon à Poitiers et qui, pour elle, répudie sa femme. Ils ont marié leurs enfants respectifs, grands-parents d’Aliénor.

Ø Y a-t-il des femmes troubadours ?

ü L’amour est « aristocratique », les mariages sont politiques mais le cœur est adultère.

Cf. « L’amour au féminin » de P. Bec

Ø A-t-on retrouvé des partitions ?

ü Deux mélodies su 18 chansons.

Ø Quelles sont les sources ?

ü Elles sont mariales, arabo-andalouses … mais aucune ne suffit à expliquer l’Amour Courtois.

Elles ont aidé à cette explosion mais il y a autre chose : éducation religieuse, Bible, classiques …

§  Cf. Henri Irénée Marrou « Les Troubadours »,

                                                    Paris, Le Seuil, 1961.

§  Cf. Synthèse de Pierre Bec.

·        « Le comte de Poitiers ».

·        Nouvelle anthologie de la lyrique occitane du Moyen-âge.

§  Henri Gougaud. Podcast sur France Culture : « l’Amour courtois ».

§  Anthologie de Jacques Roubaud.

Ø Comment ça se passait à l’époque ?

ü Dans le cadre de la cour.

ü Un troubadour est souvent le compositeur, il est souvent noble.

ü L’artiste de métier est le jongleur qui chante les chansons du troubadour contre salaire. Parfois il acquiert un savoir et devient troubadour mais il vit de son salaire et cherche souvent la protection d’un grand seigneur ou d’une Dame.

Ø Avaient-ils un accompagnement ?

ü On connait de nombreux instruments.

Cf. Xavier Terrasa.

Ø L’Amour n’était-il pas imaginaire pour certains ?

ü C’est une dénomination commune avec la même idée de l’amour.

ü Certains semblent être restés dans le domaine de l(onirique.

Cf. Jaufré Rudell dont on connait 6 chansons dont « l’Amour de loin ».

ü Peut-être que certaines Dames sont rêvées.

 

Cet après-midi poétique a été suivi par environ 80 personnes.

Merci au récitant Jacques Lassort pour son interprétation bouleversante du bateau ivre de Rimbaud et à la brillante conférencière Katy Bernard.

 

Sonia Breux-Pouxviel


                Version Anglaise        Traduction : Finn Anson

 Saturday 2 December 2023

 Riberac; Land of poetry.

From the troubadours to contemporary poets

 

Poems read by Jacques Lassort

 

(Nota Bene: Guillaume de la Tour lived in the chateau de La Tour Blanche. However,  la Baronne de la Tour Blanche, Herminie de Verteillac did not live there.

Between the Lizonne and the Dronne, there are numerous poets.)

 

Troubadours then and now

Arnaud Daniel de Ribérac used the Limousin dialect, the cultural language in the south of Europe.

    Louis Aragon : In 1940, his regiment arrived in Ribérac, from whence came the text « la leçon de Ribérac ».

Ø Reading : « La soif et la source ».


Arnaud de Mareuil.

Ø Reading: « Quand une brise a douce haleine … » In praise of love

Ø  (A new poetical form).


Guilhem de la Tour, born, so it is said, at La Tour Blanche.

Fourteen of his poems have been conserved in addition to occasional texts written in Italy. He elopes with his mistress, she dies and he becomes mad.

Ø Reading : « Que bonne fortune m’advienne ».



Pierre de Bourdeilles.

He lived in La Tour Blanche  for sevaral years whilst waiting for Richemont to be built. There he wrote his will, and was the friend of Philippe Strozzi.

Ø Reading : « Ses yeux sont plus luisants ».



Théodore de Banville.

Ø Reading : A sonnet about Brantôme dedicated to Marguerite de Navarre.


Herminie de Verteillac (19th Century).

She was mentionned by Proust in « A l’ombre des jeunes filles en fleur ». She wrote four collections of poetry. She confused the Poetical Society with Heredia

Ø Readings : « Souffle d’océan ».

                 « Les mouettes ».

 


Charlotte Serre.

Born in St Jory de Chalais, she lived in Champagnac. She was in the resistance and received the prize of Les Amis de l’Académie Française. She has written, amongst others, « Florilège de la Dronne et du Périgord Vert ».

Ø Readings : L’écho.

Les routes.

Pour cela.



Alain Clément. Born in La Tour Blanche.

Ø Readings from the collection « Clochard de rêve ».

Finisterae.

Poïema.

 


Arthur Rimbaud

Ø Reading : « Le bareau ivre » Taken from « Poésies »



François Villon.

Ø Reading : « Balade des Dames du temps jadis ».

 

 

 

Arnaut Daniel

Poetical journey through his work

 

Katy Bernard

 

 

 

Seventeen songs have been preserved including a rather obscene one.

 

Courtly love was the greatest virtue at the time of the troubadours.

 

Arnaut Daniel is a poet of passionate love, similar to Bernard de Ventadour or Rigaud de Barbezieux.

Born around 1150, he is part of the generation following in the footsteps of Guillaume d’Aquitaine and Bernard de Ventadour. He is a contemporary of Bertrand de Born and a friend. The bulk of his work was written between 1180  and  1195.

The Montaudon monk, Pierre de Vic (1143-1210), wrote a satirical poem about him: « il a des mots fous » (His verbage is folly). Aragon, pour Elsa, dit : « rien n’est trop fou pour parler d’elle » ( no madness eclipses that said of her ). Dante and Petrarch praise this word folly.

 

 

How did Arnaut Daniel begin in the world of courtly love?

The troubadours wish to see profane love on the same setting as the sacred love of religion.

Ø Reading: Amor es de pretz la claus

Love is his guide, he welcomes the Spring

Ø Reading : reference to Bernard de Ventadour.

ü « Quand chois la feuille …. Car mon amour me reverdit le cœur »

Ø Reading : from Bernard de Ventadour.

ü « Lorsque les bois et les chênaies se couvrent de fleurs … »

 

In another presentation, he becomes the poetry; he becomes a word-smith. He will say « moi aussi, comme mon poème, je m’affirme … reflet du talent et de l’Amour. » (I, too, as my poem, assert myself...the reflexion of talent and Love)

Ø Reading : « Sur cette note légère je fais des mots … « 

 

Arnaut Daniel was also a labourer as well as an artisan « je forge mes rimes … » (I forge my rhymes) . Monclin and Audierne are lovers.

Ø Reading : « si toutes mes terres désertes … ».

 

Above all, Arnaut Daniel flows.

Ø Reading : « Aucune joie ne me serait trop brève … ».

 

He changes at the whim of his poetry but the end is always the same: to express his Love.

 

« Who is the Lady of Love? »

We do not know who she is. The « segnals » is a code to indicate the Lady. She is like the love that is over and above all virtue. « Miels de ben ». She is elevated and proclaimed, and remains flesh incarnate. He expresses the desire to show his loyalty and purity.

Ø Reading : « Dame, mieux que bien … ».

Ø Reading : From Rigaud de Barbezieux who calls her ‘mieux que Dame' ». He is unable to speak of the flesh and delves into bestiaries and religious imagery. For him the Lady is the image of love on earth. For him it is the expression of carnal desire; he is the tiger, she is the reflexion in the mirror

ü « Tout comme la tigre au miroir s’oublie ».

§  .

 

The erotic aspects of Arnaud Daniel's thought

Arnaud Daniel is frank.

Ø Reading: « l’accueil fut bon, mon discours accepté … »

ü Pure gold represents the Lady and the words are specific:

§  « Nous nous étreignîmes » (blue cloak).

§  Que nous couchions ensemble … (nudity that becomes blinding, covered by a lamp)

Guillaume d’Aquitaine, less prolific than Arnaud Daniel, used the story of the brown cloak

Ø Reading : « Je pense encore à ce matin … »

ü « Tant que j’ai mes mains sous son manteau. »

Guillaume and Arnaud combine the sacred and the profane, showing that profane love is also sacred, like the Lady.

 

Love, respect ? « Ongle et chair restent eux-mêmes mais impossible à séparer ».

It is a grand creation by the troubadours. To desire is not to possess but is to go towards. Renewing desire in love is one of the most difficult feats in life. For that one must accept the inaccessible in the other

Ø Reading : « Sextine » d’Arnaut Daniel.

ü « Fussège sien de corps … »

 

Cathy Bernard's answers clarified certain points :

 

Ø Do we know the names of Ladies ?

ü The first is Dangereuse, countess of Châtellerault. Her husband, Aymeric, was vassal to Guillaume d’Aquitaine who placed her in the Tour de Maubergeon in Poitiers and who, for her, abandonned his wife. They married off their respective children, grand parents of Alienor.

Ø Were there female troubadours ?

ü Love is « aristocratic »,  marriages are political but the heart is adulterous.

Cf. « L’amour au féminin » by P. Bec

Ø Have we found musical scores ?

ü Two melodies out of eighteen songs.

Ø What are the sources?

ü They are marian, arab-andalou …  but none is sufficient to describe courtly love.

They helped in the emergence but there were other aspects: religious education, the Bible, the classics...

§  Cf. Henri Irénée Marrou « Les Troubadours »,

                                                    Paris, Le Seuil, 1961.

§  Cf. Synthesis by Pierre Bec.

·        « Le comte de Poitiers ».

·        The new anthology of medieval occitan verse.

§  Henri Gougaud. Podcast on France Culture : « l’Amour courtois ».

§  Anthology by Jacques Roubaud.

Ø What was the life of a troubadour?

ü He was connected to the court.

ü A troubadour is often the composer and often of noble origins.

ü The key activity is that of the juggler who sings the songs of the troubadour for a salary. Sometimes he acquires a 'savoir-faire' and becomes a troubadour; he lives though on his salary under the protection of a noble lord or lady.

Ø Were they accompanied ?

ü We know of numerous instruments.

Cf. Xavier Terrasa.

Ø Was Love not imaginary for some?

ü Love is the common denominator.

ü Certain seem to remain in the domain of dreams.

Cf. Jaufré Rudell to whom are attributed six songs including « l’Amour de loin ».

ü Potentially, certain ladies are pure dreams

 

Eighty people attended this afternoon of poetry.

Thank you to Jacques Lassort for his wonderful rendition of 'Le Bâteau Ivre'  from Rimbaud and the brilliant lecturer Katy Bernard.

 

Sonia Breux-Pouxviel

 

 

 

Rando patrimoine - Allemans

 

Dimanche 2 septembre 2023

 

Rando patrimoine - Allemans

 

 

Départ devant la salle des fêtes avec l’association de Sauvegarde du patrimoine d’Allemans.

 

Quelques mots sur Allemans

Le nom :

Y a-t-il eu un peuple germanique à un moment donné ? ce serait une première hypothèse. La seconde serait que le terme vienne de « mans », propriété agricole.

Le village est cité avant l’an mil dans le cartulaire de St Cybard (Angoulême dont dépendait le Prieuré de Cercles), des Templiers sont installés à Comberanche au XIIIème siècle et en 1311 et 1360, on trouve mention de « Alamans » et « Alemani ».

 

L’histoire :

Ø Peu de vestiges pour la protohistoire mais deux lieux-dits ont livré des cercles circulaires et une hache polie.

Ø De la période Gallo-romaine, il reste deux bassins (cuves pour le moût de raisin) à Bonneval.

Ø La période franque a livré une hache marteau avec des caractères runiques (trident) datée de 450/470, au Maine du Bost.

Ø Pour le Moyen-âge, le cartulaire de St Cybard donne Allemans et Comberanche comme une « commune » dépendant de l’archiprêtré de Vieux Mareuil et atteste de la présence d’une commanderie à Comberanche.

On trouve les familles de St Astier (la Gilbertie d’Allemans) au XVème siècle puis Jaubert (par mariage en 1416) et Dulaud, originaire du Béarn qui épouse Sibylle Jaubert.

Ø Le deuxième tiers du XVIème siècle voit arriver le calvinisme dans les zones proches de l’Angoumois. Le protestantisme rencontre un grand intérêt de la Rochebeaucourt à St Aulaye. Calvin est présent à Angoulême en 1534 et c’est en 1566 que le culte protestant se structure à Allemans. Dulaud soutient Henri IV et se convertit au catholicisme en même temps que lui (Cf. registres en Angleterre).

Ø Au cours du XXème siècle, la guerre de 14 s’est soldée par une véritable saignée humaine et celle de 39/45 a vu le village d’Allemans coupé en deux, en 1940 , par la ligne de démarcation. Les Allemands de la division Brehmer s’installent à Allemans le 26 mars 1944 et saignent la région (mort de Dupeyrat).

Un fait divers raconte que le 27 juin 1966 la chute d’une météorite laisse cinq fragments (de 21 à 57 kg) à Allemans.

 

Les Hommes célèbres :

Ø La famille Dulaud d’Allemans a donné de nombreux militaires et philosophes.

Ø Joseph Morand (1757/1813) a été général de la Révolution puis de l’Empire.

Ø Emile Vivier a été député de la Dordogne.

Ø Elie Dupeyrat a été un imprimeur célèbre de partitions musicales.

 

Le patrimoine :

Ø L’église.

Ø Le manoir du Lau.

Ø Des constructions bourgeoises isolées :

ü La chartreuse de Paquie (1744).

ü La chartreuse de Montagne (1731).

Ø La demeure de la Rivière, pavillon de chasse du XVIIIème siècle.

Ø Le château des Meynard, logis XVIIIème avec ajout d’une tour au XIXème siècle.

Ø Le château de la Rigaudie (XIXème).

Ø Quelques fermes des XVIIIème et XIXème siècles.

Ø L’imprimerie Elie Dupeyrat.

 

Le circuit

Première halte : Le manoir du Lau. Visite et commentaires de Monsieur le Maire.



Le manoir du Lau est daté du XVIème siècle, il a été occupé jusqu’en 1939, date où il accueille des réfugiés alsaciens. Il est ensuite occupé par 200 allemands en 1940. Il est rattaché à la Charente.

En 1944 on projette d’en faire le presbytère mais le curé refuse à cause du loyer et la commune en fait des logements sociaux (avec utilisation de béton !) occupés jusqu’en 2004. La commune récupère alors un bâtiment dégradé mais le conserve. Sept à huit ans plus tard, une association se crée pour sa sauvegarde. Le bâtiment n’est pas classé mais l’association consulte tout de même les Bâtiments de France.

Le premier travail consistera en des destructions des éléments de béton. Puis viendra la restauration, les membres de l’association ont travaillé un samedi par mois pendant cinq ans.

Le bâtiment du fournil a été également restauré, il a fonctionné pour la première fois cette année : du pain a été cuit dans l’un des deux fours.

 

Le parc est encore en cours de réaménagement, au fond, un manège avait été construit pour la frairie de 1960, les décors en ont été récupérés et il est envisagé de le reconstruire.

 


Visite :

Ø La cave : un souterrain en partait pour aboutir dans une salle identique sous l’école et, peut-être une autre sortie dans un puit sous la bibliothèque. Les Allemands l’on occupée quand ils étaient les « douaniers » du lieu.

ØUn escalier en vis situé dans une tour hors oeuvre permet d'accéder au premier étage qui se divise en une grande salle et deux plus petites.

esL'escalier se poursuit pour donner accès au second étage, sous les combles, et se termine par une très belle charpente.

 

Deuxième halte : Le hameau de Savignac l’Allemans

Ø Il a été, au XIXème siècle, le siège d’une activité intense. Elie Dupeyrat, imprimeur de (papier de) musique est revenu s’installer dans le hameau où il exerçait en même temps une activité agricole. (A Allemans, il y a eu jusqu’à cinq éditeurs de musique.)

Ø Eliette Sagot, son arrière-petite-fille nous parle de lui : Son activité recouvrait la composition, l’orchestration et l’édition de musiques destinées aux bals. Il était toujours à l’affut de nouveauté et a même écrit de la musique pour le cinéma. L’imprimerie a fonctionné de 1840 à 1930. Les bâtiments actuels datent de 1873 pour l’imprimerie et 1897 pour la maison.

Il a édité des milliers de pièces et formé d’autres éditeurs et compositeurs.

Violoniste à la base, il fabriquait aussi de petits instruments et les restaurait.

Son fils Léon, franc-maçon, a repris le métier de luthier à Ribérac.

Un autre de ses fils, Atel, a repris l’imprimerie de Savignac mais a dû arrêter à cause de la récession d’entre deux guerres et de l’arrivée du phonographe.

ü Cf. Travail de Sylvain Roux pour la SHAP dont le fascicule se trouve aux Archives.

Ø Après cette présentation par Eliette Sagot un orchestre composé de membres de la famille nous a interprété plusieurs morceaux composés par Elie Dupeyrat. Un moment très émouvant.

 

Troisième halte : La Gilbertie (Le Gélibert)



Ø Visite par son propriétaire : il a acheté la maison après son mariage.

La maison est du XVIème siècle mais a connu des modifications à tous les siècles. Il s’agit d’une petite maison forte ruinée au XVIème siècle et restaurée au XVIIème avec l’ouverture de fenêtres plus grandes et l’installation d’un entrepôt au rez-de-chaussée.

L’entrée est peut-être du XVIème siècle.

Ø La maison a été agrandit au début du XVIIIème siècle et le pigeonnier a été remonté. En contrebas passe la route de Lusignac à Ribérac et la maison a connu des extensions en place d’anciennes constructions avec une porte sur la ruelle.

 

Quatrième halte : Eglise d’Allemans.



Ø Datée fin du XIIème – début XIIIème siècle, elle a été complétée par des contreforts au XVème siècle et a vu sa façade remaniée aux XVIIème

Ø Au XIXème siècle on a construit les chapelles latérales. La première, en 1852, est offerte par Ducluzeau de la Rivière et la seconde par les fidèles.

Ø Fin XIXème le clocher rectangulaire était coiffé d’un toit à quatre pentes mais, en 1905 il a suivi la mode des clochers pointus et l’on a construit un clocher sur le modèle de St Front de Périgueux (Abadie ou un de ses disciples ?).

ü Cf. notice de l’Abbé Brugières.

Il porte trois cloches fondues par Vauthier, maître fondeur à St Emilion : La première en 1833 de 850 kg, La seconde en 1858 de 300 kg, La troisième en 1880 de 350 kg.

Elle a un chevet plat et des traces de hourds qui servaient autrefois pour une chambre de défense. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire (ISMH) depuis 1926.

 

La promenade a été suivie par environ 80 personnes et s’est terminée par un repas partagé tiré du sac dans la salle des fêtes d’Allemans.

 

Sonia Breux

 


                Version Anglaise        Traduction: Finn Anson

Dimanche 2 septembre 2023

          Heritage Ramble - Allemans

 

Departure in front of the salle des fêtes with the organisation for the preservation of Allemans

 

Some words about Allemans

The name :

Had there been a germanic people at one point in time? This could well be an initial hypothesis. The second is that the origin is found in the term 'mans', a farm. The village is mentioned before the year 1000 in the chartulary of Saint Cybard (Angoulême, of which the priory of Cercles depended). The Templars were established in Comberanche in the 13th century, and in 1311 and 1360 both « Alamans » et « Alemani » are mentioned.

 

History :

Ø Few remains from protohistory, but a polished axe and stone circles were found in two hamlets.

Ø From the Gallo-roman period, there remain two containers (vats for grape must) in Bonneval

Ø From the Frank era, an axe-hammer was found with runes inscribed (trident) dating from 450/470, in Maine du Bost.

Ø During the middle ages, le chartulary of St Cybard labels Allemans  and Comberanche as a « commune » under the guidance of the archpriest of  Vieux Mareuil and attests to a commandery in Comberanche.

In the 15th century lived the family of St Astier (la Gilbertie d’Allemans) and then the Jaubert (through marriage in 1416) and Dulaud, originally from the Béarn who married Sibylle Jaubert.

Ø In the latter part of the 16th century Calvanism arrives in the region of Angoulême. Protestantism encounters much interest from La Rochebeaucourt to Saint Aulaye.  Calvin is present in Angoulême in 1534 and from 1566 onwards the protestant cult establishes itself in Allemans. Dulaud supports Henri IV and converts to catholicism at the same time as him. (Cf.English registers).

Ø During the 20th century ; the outcome of the Great War was human tragedy and the Second World War sees Allemans cut in two by the demarcation line. The Germans from the Brehmer division settled in Allemans on the 26th March 1944 and lay waste to the region (the death of Dupeyrat).

 

A story recounts that on the 27th June 1966 a falling meteorite left five fragments of between 21 and 57 kilogrammes in Allemans.

 

Famous People :

Ø The Dulaud family of Allemans had many military and philosophers.

Ø Joseph Morand (1757/1813) was general of the Révolution then of the Empire.

Ø Emile Vivier was MP for Dordogne.

Ø Elie Dupeyrat was a reknowned printer of musical scores.

Heritage :

Ø Church.

Ø The Lau manor-house.

Ø Isolated bourgeois houses :

ü La chartreuse de Paquie (1744).

ü La chartreuse de Montagne (1731).

Ø The 18th century hunting lodge of the Rivière.

Ø The château des Meynard, the main house dating from the 18th century and a tower was added in the 19th centuryl.

Ø The château de la Rigaudie (19th century).

Ø Some farms from the 18th and 19th century

Ø Elie Dupeyrat's printers.

 

The circuit

First stop : Lau Manor House. Guided visit from the mayor.

Lau manor-house dates from the 16th century and was occupied until 1939, when it was harbouring Alsatian refugees. It was then occupied by 200 Germans in 1940. It was connected to the Charente.

In 1944 it was to become the presbytery but the parish priest refused complaining of two high a rent, and so instead the commune created social housing (using concrete!!) that was occupied until 2004.

The commune then recuperated a somewhat deteriorated building and decided to keep it. Seven or eight years later an organization was created for its conservation. The building is not listed but the group does consult with the Historical Buildings (Bâtiments de France).

The first task was to demolish the concrete elements. Then came the restoration; members have worked one Saturday per month for the past five year.

The bakery was also restored and worked for the first time this year, bread being baked in one of the two ovens.

 

The park is still being replanted and in one part there was a merry-go-round, built for the 1960 festivities. The decorations have been recuperated and the idea is to restore it completely.

 

Visit :

Ø The cellar : an underground room that leads to an identical room beneath the school, with maybe an exit via a well beneath the library. The Germans occupied this space diring there time as 'customs men' of the region.

Ø A spiral staircase situated in a tower grants access to the first floor containing a large room and two smaller ones.

Ø The stairwell continues granting access to the second floor beneath the eaves and revealing a remarkable roof structure.

 

Second halt : The hamlet of Savignac l’Allemans

Ø During the 19th century it was a place of intense activity. Elie Dupeyrat,  printer of musical scores, returned to the hamlet and combinbed his activity with a working farm. (There were as many as five musical editors in Allemans)

Ø Eliette Sagot, his great-granddaughter introduced him : His activity covered composition, orchestration and musical editions for dances. He kept abreast of the times and even wrote some music for cinema. The printing works functionned from 1840 to 1930. The actual buildings date from 1873 for the printers and 1897 for the house.

He edited thousands of works and taught other editors and compositors

He was initially a violinist, and he crafted smaller instruments and restored them.

His son Léon, a free mason, continued the trade of instrument maker in Ribérac.

Another of his sons, Atel, took over the printers in Savignac but was forced to stop due to the recession between the two wars and the emergence of the phonograph.

ü Cf. Work by Sylvain Roux for the SHAP present in the archives

Ø  After this presentation by Eliette Sagot, a family orchestra interpreted several songs written by their ancestor, Elie Dupeyrat. A very moving moment.

 

 Third halt : La Gilbertie (Le Gélibert)

Ø Tour by the owner : He bought the house after his marriage.

The house dates from the 16th century with modifications made throughout the centuries. It was a small, fortified manor-house delapidated in the 16th and restored in the 17th century, with larger windows and a depot on the ground floor. The entrance is probably 16th century.

 

The house was extended at the beginning of the 18th century and the dovecote rebuilt. Below is the road from Lusignac to Ribérac, and the house has gone through changes with new extensions taking the place of past buildings, and an opening on the lane.

 

Fourth Halte : Allemans church.

Ø Dating from the late 12th to the early 13th century, it was completed with buttressing in the 15th century, and the facade revitalized in the 17th century

Ø The side chapels were built in the 19th century. The first  was patroned by Ducluzeau de la Rivière in 1852 and the second was patroned by the faithful.

Ø At the end of the 19th century the rectangular clock tower was covered by a four sided roof, but in 1905 it followed the contemporary fashion  of pointed bell-towers and one such  was built in the style of the cathedral St Front  in Périgueux (Abadie or one of his disciples ?).

ü Cf. note by l’Abbé Brugières.

It has three bells founded by Vauthier, Master founder in St Emilion : the first in 1833 of 850 kg, the second in 1858 of 300 kg, and the third in 1880 of 350 kg.

It has a flat chevet and there are traces of hoards serving in the past as defensive chambers. It is registered with the ISHM since 1926.

 

The ramble gathered 80 or so people and ended with a pot-luck lunch in the Salle des Fêtes in Allemans

 

Sonia Breux